
ANIMAUX
qui se rapportent à ce nouveau genre' forment un assemblage très-
naturel, d’après la considération des rapports qui lient les espèces
les unes aux autres; ainsi il y a lieu de croire que des naturalistes
adopteront ce beau genre.
L ’ouverture de ces coquilles est courte, oblongue, oblique, et
offre, dans sa partie supérieure, un sillon en gouttière renversée,
lequel est plus ou moins exprimé ou distinct selon les espèces.
La spire forme au moins les deux tiers de la longueur de la co -
quille,parce que son dernier tour n’excède en grosseur celui qui le
précède que d’une médiocre quantité; elle se présente sous la forme
d’un cône allongé en pyramide, dont la surface est rarement lisse,
mais presque toujours chargée de stries, de granulations, de tubercules,
d’épines, et quelquèfois de varices ou bourrelets persistans,
qui sont diversifiés d’une manière admirable dans les espèces.
Les cévites sont tres-voisines des pleurotomes par.leurs rapports.
Leur genre est très-nombreux en espèces; et déjà l’on en connaît
un très-grand nombre, soit fraîches ou marines, soit dans l’état
fossile. Or, comme l’extrême diversité des parties protubérantes de
la surface de ces coquilles, ainsi que la régularité et l’élégance de
leur distribution, ne laisse presque aucune forme possible dont la
nature n’offre ici des exemples, on peut dire que l’architecture
trouverait dans les espèces de ce genre, de même que dans celles
des pleurotomes et des fuseaux, un choix de modèles pour l’ornement
des colonnes, et que ces modèles seraient très-dignes d’être
employés.
L a i déjà fait remarquer que plus nos collections s’enrichissent,
plus la détermination des genres, et surtout des espèces, devient
difficile, les lacunes que nous prenons pour des limites imposées
par la nature, se trouvant proportionnellement remplies. Les embarras
que j’ai éprouvés pour fixer le caractère de chaque espèce
de cêrites me permettent d’avancer que -c’est principalement dans
ce genre que cette vérité se montre avec le plus d’évidence, parce
que nous sommes fort avancés dans la collection de ces coquillages.
Les cêrites vivent tontes dans la mer. Néanmoins plusieurs des
espèces qui ont le canal droit et tronqué habitent dans les marais
salins ou aux embouchures des fleuves, à l’endroit oh les eaux
douces se mêlent aux eaux marines. Ce ne sont pas cependant des
poquilles vraiment fluviatiles, et elles n’offrent point de caractères
suffisais pour les distinguer comme genre.
L’ étude des espèces de ce genre est d’autant plus intéressante,
que parmi les fossiles dpnt notre continent se trouve en différens
lieux si abondamment rempli, un grand nombre d’entre eux nous
présente une suite considérable de cêrites qu’ il importe de connaître,
non-seulement pour l’avancement de l ’histoire naturelle ,
mais encore pour celui de la théorie des mutations qu’a éprouvées
la surface de notre globe.
L ?animal des cêrites rampe sur un disque petit et suborbicu-
laire, qu’on nomme son pied. Sa tête est tronquée en dessous,
bordée d’une crête ou d’un bourrelet frangé, et munie de deux
tentacules aigus qui portent les yeux sur vin renflement de leup
base externe.
E S P È C E S.
i , Gérite géante* Ceritliîum g ig a n teum .
Pt testa turritâ, maximâ, subsesquipedaliponderosissimâ, cine~_
reo-fuscescente ; anfractibus infra suturas tubercules magnis se-,
riatim coronatis ; columellâ subbiplicatâ.
Habite les mers de la Nouvelle-Hollande. Mon cabinet. Cette coquille
, rarissime, et probablement la première de cette espèce
.observée vivante, fut apportée à Dunkerque, en décembre 1810,
par un anglais nommé Mathews Tristram , qu i, interrogé sur la
manière dont il se l’était procurée, répondit qu’étant embarqué
sur la flûte le Swalow, qui naviguait dans la inerdu Sud, il attaqua
un jour, la sonde à la main, les bancs de rochers en ayant de
la Nouvelle-Hollande; et que, se servant alors d’une sonde de nouvelle
invention, qui rapporte avec elle ce qu'elle peut ramasser, il
avait ainsi retiré cette coquille du fond de la mer. Il ajouta qu’il
n’avait eu que .ce seul individu ; et qu’une portion de la spire
étant cassée, on n’en voulut point en Angleterre, ou du moins
on en fit assez peu de cas pour ne lui en point donner ce qu’il en
.demandait. M. DenisMontfort en fit l’emplette. Connaissant l’importance
du nouveau fait que présente cette belle coquille pour
'Tome V H . $