
son bord extérieur , il en résulte qu’il y a pour eux autant de
tables en dessus et en dessous qui vont toutes se réunir aux
deux centres. Or , entre toutes ces tables , chaque tour de la
spirale est divisé en une multitude de petites loges formées par
des cloisons transverses , imperforées, qui se prolongent un
peu obliquement vers le centre de chaque disque , et se perdent
ou s’anéantissent entre les tables, à mesure qu’elles se
rapprochent.
En effet., la paroi extérieure de chaque tour , étant pliée en
deux, et s’étendant en dessus et en dessous en une table qui
recouvre tous les tours intérieurs , vient au centre, en s’unissant
aux tables inférieures , augmenter de chaque côté l’épaisseur
des disques.
On a méconnu long-temps la nature de ces corps. Les uns les
prenaient pour des jeux de la nature q u i, par une force plastique,
avait la faculté de faire prendre à des portions de matière
calcaire la figure de corps organisés] d’autres les prenaient
pour des semences pétrifiées , d’autres pour des opercules, etc.
B r e y n , en 17.32, et Jean G e sn e r , en 1768, pensèrent que
les pierres lenticulaires ou numismales étaient des coquilles
univalves très-analogues aux ammonites] et Bruguières , qui
dans son Dictionnaire des vers , nous donne, à l’article came-
r in e , des détails intéressans sur l’histoire et la conformation
de ces productions animales, adopta entièrement cette dernière
opinion. C’est aussi celle qui nous a paru la plus vraisemblab
le , et que conséquemment nous avons trouvé convenable
d’embrasser. [ V oyez notre article nummulite dans les Annales
du JMuséum , vol. 5 , p. aSy , ]
Les nummulites, comme les coquilles des genres précédens,
étant selon nous le produit de céphalopodes à test multiloculaire
, ont dû se trouver enchâssées tout entières dans la partie
postérieure du corps de ces animaux , sans se montrer partiellement
au dehors , comme la spirule et les nautiles.
Ce sont des fossiles très-communs et surtout très-abondans
dans les lieux ou la nature les a déposés. Agglutinées ensem»
ble par des dépôts de vase qui s’est durcie et pétrifiée, elles
forment souvent des amas pierreux et considérables , enfin des
masses calcaires qui fournissent des matériaux pour les constructions.
On en trouve en Allemagne, en Suisse , en France ,
en Espagne 5 en Angleterre et dans l’E gypte. Bruguières les
regarde comme des coquilles pélagiennes. Voici les espèces observées
dans les environs de Paris.
E S P È C E S .
Nummulite lisse. Nummulites lævigata.
N. testa lenticulari , loevi, utrinquè vix convexâ.
Hélicite. Guettard, Menu. tom. 5. p. 43i. pl. i 3. f. 1— 10.
Camerina lævigata. BrugiDict. n°. 1
Nummulites lævigata. Ann. du Mus. vol. 5. p, 24i . n°. x.
Habite.... Fossile des environs de Villers-Coterets. Mon cabinet.
Coquille lisse, médiocrement convexe au centre des deux côtés.
On en trouve de toutes grandeurs, depuis celle de la largeur
d’une lentille, jusqu’à celle d’une de nos pièces de douze-sous.
3. Nummulite globulaire. Nummulites globularia.
N. testa, suhglobosâ, loevi ; anfractibus subduodenis.
Nummulites globularia. Ann. ibid. n°. 2.
Habite.... Fossile de Rétheuil. M. Héricart de Thury. Mon cabinet.
Cette nummulite est beaucoup moins large que la précédente,
très-bombée des deux côtés, et a une forme presque globuleuse. Les
plus grands individus que j’aie observés n’avaient que dix à douze
tours de spirale. Sa superficie est très-lisse. Largeur, 8 à 10
millimètres.
5. Nummulite scabre. Nummulites scabra.
N. testa lenticulari, utrinquè convexâ ; superficie punctis elevatis
îrregulariter sparsis.
A n camerina tuberculata ? Brug. Dict. n'\ 3.
Nummulites scabra. Ann. ibid. n°. 3.