
PORCELAINE. (Cjpræa.)
Coquille ovale ou ovale - oblongue, convexe, à bords
roulés en dedans. Ouverture longitudinale, étroite, dentée
des deux côtés, versante aux deux bouts. Spire très-petite,
à peine apparente.
Testa ovata vel ovato-oblonga, convexa, marginibus
involutis. ylperiura longitudinalis , angustata, utrinquè
dentata, ad extremitates ejjfusa. Spira minima, obtecia.
O B S E R V A T I O HS.
Les porcelaines sont en général ,des coquilles lisses, luisantes,
agréablement variées dans leurs couleurs, et qui n’ont jamais de
drap marin. Elles constituent un genre très-naturel, bien distinct,
fort nombreux en espèces, et singulièrement remarquable par les
différens états de la coquille du même individu, selon l’âge de
l’animal et à certaines époques de sa vie.
Dans leur‘état complet, ces coquilles [ enroulées autour de leur
axe longitudinal de manière que le dernier tour enveloppe presque
entièrement les autres] sont ovales, convexes' en dessus,
un peu aplaties en dessous, et ont leur spire presque totalement
cachée ou recouverte. Leur ouverture s’étend dans toute leur longueur,
est étroite et dentée sur ses deux bords, lesquels sont roulés
eu dedans.
Mais dans la jeunesse de l’animal, ces mêmes coquilles présentent
une forme bien différente ; car alors leur ouverture est plus
lâche, surtout inférieurement, n’est point dentée, et a son bord
droit tranchant [Encyclop. pi. 34g , fig. a. b .]. Ensuite., lorsqu’une
de ces coquilles a acquis la forme générale qui caractérise
son genre, elle n’est pas encore complète, parce qu’elle n’a que
son premier plan de matière testacée, que sa spire, quoique très-
petite, n’est pas encore recouverte, et que les couleurs qui doivent
l’orner dans son état complet ne sont point encore acquises [E n cyclop.
pl. 34g , fig. g. ].
Ainsi les individus de chaque espèce de porcelaine peuvent être
trouvés sous trois états différens: i° . Sous l’état de première je u nesse
: la coquille de ces individus est alors très-imparfaite, et
ressemble à un petit cône mince, à columelle coulhée et tronquée
à sa base, et n’offre nullement le caractère du genre ; 2°. sous l’état
moyen d’accroissement : la coquille, dans cet état, est conformée
comme l’exprime le caractère de ce genre ; mais elle est mince, offre
une spire saillante, et n’a que son premier plan de matière testacée,
muni de couleurs particulières ; 3°. enfin sous l’état adulte ou de
développement complet : alors la coquille est plus épaisse, a un
second plan de matière testacée dont les couleurs sont différentes
de celles de son premier plan, et sa spire est recouverte.
Le second plan dont est munie la . coquille complète lui a été
fourni par les dépôts des deux ailes membraneuses du manteau de
ranimai, qui, dans l’état adulte de cet animal, ont pris beaucoup
d’accroissement et sont devenues fort grandes. Ces deux ailes se
déploient sur le dos de la coquille, au moins dans les mouvemens
de translation, la recouvrent alors entièrement, et y déposent les
matériaux de son second plan testacé. 11 résulte des dépôts ou de la
transsudation des deux ailes de l’animal sur la coquille, qu’outre
que celle-ci en acquiert plus d’éjj&isseur, elle se trouve alors
émaillée de couleurs très - différentes de celles dont la coquille
inférieure ou première était ornée. J’ajoute que l’on a des observations
qui tendent à prouver que l’animal des porcelaines, parvenu
à pouvoir former une coquille complète, a encore la faculté
de grandir, et qu’alors il est obligé de quitter sa coquille pour en
former une nouvelle ; il en résulte qu’urx même individu a pu former
successivement plusieurs coquilles à plan simple et'plusieurs
autres à plan double ou complètes, ce que prouvent évidemment
des porcelaines complètes de la même espèce et de différentes
grandeurs.
Il faut donc distinguer soigneusement trois états très-particuliers
dans lesquels les porcelaines peuvent se rencontrer dansle cours de