
Coquille uni valve, conique, aplatie sur les côtés, uniloculaire,
très-mince, hyaline; à sommet contourné en
spirale, et à dos muni quelquefois d’une carène dentée.
Ouverture oblongue, entière.
Corpus elongatum, gelatinosum , pellucidum, posticè
cauda Icrmi ncti nm } cilci natatona vel alis plunbus ince—
qualibus instructum.Cor branchiæque in massam unicam
coaliti, extra vent rem pendulam, versus caudam positcim,
testaque inclusam. Caput distinctum, tentaculis duobus
instructum. Oculi duo. Os proboscideum , contractile.
Testa univalvis, conica, lateribus compressa , unilocu-
laris , tenuissima, hyalina ; apice in spiram convoluto ;
dorso carinâ dentatâ interdùm proedito. Apertura oblonga,
integra.
O B S E R V A T I O N S.
M. Bory de St. Vincent est le premier qui, dans son voyage
aux principales îles des mers d’Afrique, ait fait connaître l’animal
singulier des carinaires, ‘ et l’ait figuré avec la coquille
qui enveloppe ses organes suspendus. Plus ta rd , MM. Pe'ron
et L e Sueur ont parlé de l’animal du même genre, et ont
donné à son égard différens détails qui se trouvent consignés
dans les Annales du Muséum [vo l. i 5 , p. 67]. A l’aide des
observations de ces naturalistes, nous savons maintenant que
le mollusque dont il s’agit a le corps allongé, gélatineux , hérissé
de très-petites aspérités , et muni d’une du plusieurs nageoires
inégales, avec lesquelles il nage horizontalement. Sa
tê te, un peu relevée , est tuberculeuse‘sur le v e r te x , porte
deux tentacules qui chacun ont un oeil à leur base , et se termine
par une espèce de trompe rétractile. Mais ce qu’il y a
de plus remarquable dans la conformation de l’animal des carinaires,
c’est la situation singulière du coeur et des branchies,
qui sont en saillie hors du corps même de cet animal, pendans
en clessbùs , et renfermés dans une coquille très-mince,pareillement
suspendue.
Quoiqu’on ne connaisse dé cet hétéropode que l’ espece décrite
par M. Bory de S t .-V in c e n t , on ne saurait douter qu il
n’y en ait d’autres que l’on n’a pu encore observer, ainsi que
le prouvént différentes coquilles de ce genre qui sont dans, les
collections, Voici l’indication des principales, dont la première
est la coquille la plus rare , la plus curieuse, et à la fois la plus
précieuse de toutes celles du Muséum d’histoire naturelle.
ES PECES .
1 & Carinaire vitrée. C arin aria vitrea.
C. testa tenuiJ hyalinâ, transuersim sulcatâ; dorso carinâ dentatâ
instructo; spirâ conoideâ , attenuatâ ; apice minimo inuo-
luto ; apertura versus carinam angustatd.
Patelin cristata. Lin. Gmel. pi 37104 n°. 96.
D’Argenv. Conch. Appencl. pl.' i . % . B.
Favanne, Gonch. pl. 7. fig. C 2.
Martini , Conch. 1 . 1. 18. f. i 63.
Argonauta vitreus. Gmel. p. ôô68. il0. 2.
Habite l’Océan austral. Collect. du Mus. Cette coquille, précieuse et
très-rare , et qui est la plus grande comme la plus belle de son
genre, fut donnée au Muséutü par M. de la Réveillére-Lépaux ,
de la part de M. Huon, qui, après la mortd’Entrècasteaux, commanda
i’expédï tion envoyée à la recherche de la Peyrouse. M. Huon,
avant de mourir, recommanda soigneusement la conservation de
cette coquillej destinée au Cabinet d’histoire naturelle de Paris-.
Elle est extrêmement mince, transparente, conformée en bonnet
conique, mais aplatie sur les côtés, et diffère essentiellement de
l’argonaute en ce que son sommet, contourné en spirale, ne rentre
jamais dans l’ouverture j et en ce qu’il règne dans toute la longueur
de son dos une seule carène aiguë et dentée. D’ailleurs l’animal
auquel elle appartient ne s’enferme jamais dedans, et il est probable
qu’elle ne lui sert qu’à protéger son coeur et ses branchies
en les enveloppant, ainsi qu on le sait maintenant a 1 egaid de
l’espèce suivantp.
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