
eu-soit en quelque sorte rempli, surtout dans ses grandes
profondeurs, tant le nombre des coquilles multiloculaires que
nous trouvons fossiles dans les terrains d’ancienne formation
est considérable; et, à l’exception de quelques espèces d’un
assez grand volume, la plupart de ces coquilles sont d’une
petitesse extrême.
Dans les céphalopodes, les coquilles de ceux qui en possèdent
ne font presque rien présumer, par leur forme, de
celle des animaux qui les ont produites. Pour distinguer
ces coquilles, on ne peut que les comparer entre elles ; et Bon
ne voit pas, quant à présent, que les divisions à établir
parmi elles soient dans le cas d’être en rapport avec les
principales divisions que l’on formerait parmi les mollusques
dont ii s’agit ici, si l’on connaissait ces derniers
davantage.
Les coquilles multiloculaires des céphalopodes sont si
remarquables par la diversifié de leur forme, qu’il semble
qu à cet égard tous les modes qu’il soit possible d’imaginer
aient été employés par la pâture, et l’on a effectivement des
exemples de presque toutes lés formes imaginables.
Ces coquilles multiloculaires ont jusqu’à présent beaucoup
embarrassé les naturalistes dans la détermination des. rapports
des animaux qui les produisent avec ceux des mollusques
connus, qui sont, soit recouverts, soit enveloppés par une
coquille. Comme l’on ne connaissait aucun de ces animaux,
on manquait de moyens pour découvrir ces rapports, et il
était difficile de prononcer tant sur la manière dont ces
coquilles pouvaient avoir été formées, que sur leur connexion
avec les animaux dont elles proviennent. L’animal
n’babitait-il que la dernière loge de la coquille? y était-il
COgtepq entièrement ou seulement en partie? enfin n’enveloppai
t-il pas lui-même plus ou moins complètement la
coquille? Telles étaient les. questions que l’analogie mémo
de ce qui était connu sur les mollusques testacés ne pouvait
nous faire résoudre, lorsque MM. L e Sueur et P érou ,
à leur retour de la Nouvelle-Hollande, nous firent connaître
l’animal de la spirule. Or, cet animal étant un véritable
céphalopode, qui porte une coquille multiloculaire enchâssée
dans la partie postérieure de son corps, et dont une portion
seulement est à découvert, nous ne saurions douter maintenant
que toutes les coquilles multiloculaires, ou essentiellement
telles, n’appartiennent réellement à des mollusques
céphalopodes, et ne soient des corps plus ou moins enveloppés.
Ce fut donc rendre un service bien importan t à la science
que de nous avoir procuré la connaissance de l’animal de la
sp iru le, offrant encore cette coquille singulière qui était
depuis long-temps dans les collections sans que l’on sût
d’où elle provenait. Aussi, dans mes leçons au Muséum,
j’eus la satisfaction de montrer à mes auditeurs l’animal
même avec sa coquille, et je me crus autorisé à le regarder
comme le type des animaux qui produisent les coquilles multiloculaires,
et enfin à conclure que toutes ces coquilles
appartiennent à des céphalopodes.
Les mollusques dont il s’agit se partagent naturellement
en trois divisions, de la manière suivante :
Ier®. Division, — Céphalopodes testacés, polythalames.
[Immergés, jj
Coquille multiloculaire, subintérieure.
IIe. D i v i s i o n . — Céphalopodes testacés, monothalames,
[Navigateurs. ]
Coquille uniloculaire, tout-à-fait extérieure.