
ÛBS . ERVAT 1 ONS.
Les pourpres constituent un genre fort nombreux en espèces, et
nous offrent les dernières coquilles qui aient encore une apparence
de canal à la base de leur ouverture. Elles conduisent donc, dans
l ’ordre des rapports, ainsi que les licornes et le concholépas, aux
genres harpe, tonne, buccin, e tc ., dans lesquels l’échancrure
de la base n’offre plus le moindre indice de canal. La diminution
insensible du canal dont il s’agit, jusqu’à sa disparution ,complété,
fut cause que Linné a rangé une partie de nos pourpres parmi ses
murex, et l’autre parmi ses buccinum. Mais dans le cas où un
caractère qui nous guidait diminue insensiblement, et finit par
disparaître en entier, c’est toujours d’après la considération de l’ensemble
des autres rapports que les objets doivent être ranges. Or,
c’est ici précisément celui des pourpres. Au reste, leur genre
est éminemment caractérisé par leur ouverture non retrecie dans
son milieu, tant par-des rides de la columelle que par des dents
du bord droit, comme dans les ricinuïes, mais qui est au contraire
dilatée et à columelle en générai nue, aplatie9 et finissant
en pointe à sa base. L ’échancrure de cette dernicre est
plus ou moins oblique, et semble encore un peu ascendante postérieurement.
C’est principalement dans les mollusques de ce genre I et surtout
dans certaines de ses espèces, que l’on trouve cette matière colorante
dont les anciens formaient leur belle couleur pourpre. En
quelque sorte analogue à l'encre des sèches, elle est dans un réservoir
particulief en forme de vessie, placé près de l’estomac.
Mais on prétend que cette matière singulière n’acquiert sa couleur
rouge qu’aprcs avoir ete etendue dans 1 eau et exposée au contact
de l’air. On a négligé cette teinture depuis la découverte de là
cochenille.
L ’animal des pourpres a un pied elliptique, plus court que la
coquille ; deux tentacules coniques, pointus, portant les yeux dans
leur partie moyenne et extérieure [Adans. Seneg. 1. pi. 'J.f- i]>
un manteau formant, pour la respiration, un tube qui passe audessus
de la tête, se rejetant sur la gauche; et un opercule cartilagineux
et semi-lunaire, attache au pied, près du manteau.
E S P È C E S .
1, Pourpre persique. Purpura persica.
P . testâovatâ, transversim sulcatâ, asperiusculâ, fusco-nigricanté ;
sulcis obsoletè aspe'ratis, albo-maculatis ; spirâ brevi ; aperturà
patulâ; columellâ luted, medio longitudinaliter excavata; labre
jnargine interiore sulcato, nigricante, et intàs albo, lineis luteis
picto.
'Buccinum persicum. Lin. Gmel. p. 3482. n°. 4g.
Lister, Conch.t. 987. f. 46.
Rumph. Mus. t. 27. fig. E.
Petiv. Amb. t. 12. f. 7.
Gualt. Test. t. 5i. fig. H. L.
D ’Argenv. Conch, pl. 17. fig. E.
Favanne, Conch, pl. 27. fig. D 2.
Seba, Mus. 3. t. 72. f. 10. 11.
K norr, Yergn. 3. t. 2. f. 5.
Martini, Conch. 3. t. 69. f. 760.
Buccinum hauritorium. Chemn. Conch. 10. t. i 52. f. i 44g. i 45o.
Buccinum haustorium. Gmel. p. 34g8. n°. 175.
Purpura persica. Encyclop. pl. 397. f. 1. a. b.
Habite l’Océan des grandes Indes. Mon cabinet. Jolie coquille, tres-
connue, et commune dans les collections. Vulg. la conque-persique.
Longueur, 2 pouces g lignes.
2. Pourpre tachetée. Purpura Rudolplû.
P . testâ ovatâ , transversim sulcatâ, nodulosâ, fusco-nigricanle ,
albo-maculatâ ; anfraclibus supernè angulato-nodosis y spirâ
exsertiuseulâ ; columellâ luteâ.
Lister, Conch, t. 987. f. i j .
Seba, Mus. 3. t. 72. f. 12— 16.
Knorr, Yergn. 4. t. 5. f. 4.
Favanne, Conch, pl. 27. fig. D 5.
Buccinum Rudolpbi. Chemn. Conch. 10. t. ÉS4. f. 1467. i 468.
Habite l’Ocdandes grandes Indes. Mon cabinet. Quoique très-voisine
de la précédente, on l’en distingue néanmoins par sa spire plus
élevée, ses tours noduleux et anguleux vers- leur sommet, son