ORDRE QUATRIÈME.
LES CÉPHALOPODES.
Màriteau en forme de sa c , contenant la p artie inferieure
du corps. Tête saillan te hors du sa c , couronnée p a r des
bras non 'articulés, g a rn is 'de ventouses , et qui environment
la bouche. D eux y eux sessiles ; deux mandibules
cornées à la bouche ; trois coeurs ; les sexes
séparés.
Les céphalopodes ont été ainsi nommés par M. Cuvier,
parce que chacun d’eux porte sur la tête des espèces de
bras inarticulés, rangés en couronne autour de la bouche
qui est terminale.
Ces animaux peuvent être encore considérés comme des
mollusques $ car ils ont, comme ces derniers, le corps mollasse
et inarticulé, un manteau distinct, une tête libre, et
un mode de système nerveux à peu près semblable. Ce sont
même, de tous ceux exposés jusqu’ici, les plus avancés en
complication d’organes. Cependant ces mollusques , dont
nous ne connaissons encore qu’un petit nombre, et qui
néanmoins paraissent extrêmement nombreux et diversifiés
, .ont une conformation si singulière, qu’elle ne paraît
nullement devoir conduire à celle qui est propre aux poissons.
Il est donc probable que les céphalopodes ne sont pas
encore les mollusques qui avoisinent le plus les animaux
vertébrés, et conséquemment qu’ils ne sont pas les derniers
de la classe.
Si, d’après cette singulière conformation des céphalopodes,
on en formait une classe particulière, qui, certes,
serait grande et bien distincte, je pense qu’aiors on serait
obligé d’en établir une autre avec les hétéropodes*, car ceux-
ci ne sauraient faire partie des céphalopodes, ni des gastéropodes,
ni des trachélipodes, ni même des ptéropodes,
tant l’ensemble de leurs caractères leur est particulier. Mais
trouvant une sorte d’inconvénient à établir une classe pour
des animaux aussi .peu nombreux ou du moins aussi peu
connus que les hétéropodes , je me suis décidé à les conserver,
ainsi que les céphalopodes, parmi les mollusques.
En effet, les céphalopodes, très-singuliers par la disposition
de leurs bras, par le manteau en forme de sac qui les
enveloppe inférieurement, par leur organisation interne,
et par les particularités diverses du corps solide enchâssé
dans leur intérieur, sont tellement distingués des autres
mollusques, qu’ils forment une grande coupe bien circonscrite
et qui paraît tout-à-fait isolée dans la classe qui la
comprend.
A la vérité, si les races diverses qui appartiennent à cette
coupe sont extrêmement nombreuses, ce que l’on juge par
les corps particuliers, pareillement nombreux et divers,
que l’on recueille et que l’on est autorisé à attribuer à ces
mollusques, il faut convenir que nous connaissons encore
bien peu de ces animaux, en sorte que le caractère que nous
assignons à leur ordre entier ne convient peut-être qu’à une
partie de' ceux qu’il embrasse.
Si l’on en excepte la famille des sépia1res, et la spirale,
dont les animaux sont maintenant bien connus, il parait
quil nous sera difficile de nous procurer la connaissance de
ceux des autres familles de céphalopodes, parce que la plupart
n habitent que dans les grandes, profondeurs des mers,
et se trouvent par-là hors de la portée de nos. observations.