point de pied sous le ventre ou sous la gorge pour m?n-
per. Une ouplusieurs nageoires, sans ordre régulier,
et non disposées par paires.
Si l’on considère la conformation irrégulière des mollusques
hétéropodes, leur position horizontale en nageant,
leurs nageoires sans ordre, en nombre variable et jamais
disposées par paires, enfin la singulière situation du coeur
et des branchies de ces animaux, qui sont placés sous leur
ventre et en dehors dans la plupart, il sera difficile de croire
que ces mollusques aient avec les ptéropodes des rappoiis
qui puissent autoriser à les réunir dans la même coupe. Je
suis persuadé au contraire qu’ils s’en éloignent considérablement,
et que les mollusques de ces deux ordres n’ont de
commun entre eux tout au plus que d’avoir, les uns et les
autres, des parties propres à nager, mais qui sont bien différentes
par leur nature et leur situation. En effet, il n’est pas
même certain pour moi que les deux ailes opposées des ptéropodes
soient véritablement des organes natatoires; car la
position de ces ailes ne serait favorable à la natation qu’au-
tant que le corps de l’animal serait dans une situation horizontale.
Or, comme il paraît que les ptéropodes conservent
une situation verticale, soit au sein, soit à la surface des
eaux, ce qu’on nomme leur natation pourrait être aussi bien
considéré comme une manière de flotter particulière.
Les hétéropodes semblent se rapprocher davantage des
céphalopodes; néanmoins ils en sontsingulièrement distincts,
puisqu’ils n’ont jamais de bras sur la tête, qu’ils manquent
de manteau, que leurs organes de mouvement sont différemment
disposés, et que leur bouche n’offre point deux mandibules
cornées et crochues, imitant un bec de perroquet.
S i , dans la nature, les céphalopodes terminaient réellement
les mollusques, il est évident qu’il y aurait entre
ceux-ci et les poissons un hiatus considérable ; ce qui n’est
pas probable, d’apr s ce que l’on observe ailleurs. Or, puisque
les hétéropodes avoisinent les céphalopodes par leurs
rapports, que plusieurs ont une coquille qui se rapproche
de celle de l’argonaute, qui ne sent qu’il convient de les
ranger après eux plutôt qu avant, en un mot, de les placer
à la fin de la classe des mollusques !
Ainsi les hétéropodes peüvent être considérés comme les
premiers vestiges d’une série d’animaux marins intermediaires
entre les céphalopodes et les poissons; animaux probablement
nombreux et très-diversifiés, mais dont l’observation
a été jusqu’à présent négligée. Je les regarde donc
comme devant être rangés vers la limite supérieure des
mollusques, et comme faisant partie de ceux de ces animaux
qui forment une transition avec les poissons. Effectivement,
ces mollusques, gélatineux et transparens , ont
précisément la consistance la plus appropriée aux chan-
gemens que la nature a eu besoin d’exécuter dans l’organisation
pour amener le nouveau plan des animaux vertébrés.
Voici les noms des genres que je rapporte à l’ordre des
hétéropodes, le dernier de la classe des mollusques : cari-
naire ,firole etphylliroé.
C URINAIRE. ( Carinaria. )
Corps allongé, gélatineux, transparent, terminé postérieurement
par une queue, et muni d’une ou de plusieurs
nageoires inégales. Le coeur et les O o branchies saillans hors du
ventre, réunis en une masse pendante, qui est située vers
la queue et renfermée dans une coquille. Tête distincte;
deux tentacules ; deux yeux ; une trompe contractile.