PLANCHE NEIA^IEME.
FEMME TCHÊREMHTSIENNE.
LES Tchéremhisiens habitent difterentes parties des gouvernemens de
Kazan, Nisney, Novogorod, et Orenburg. Ils tirent leur origine des
Finlandois, qvioique leur langue soit aujourdhui absolument différente,
C'étoit autrefois un peuple pasteur, mais il a pris depuis les usages des
Russes ses conquerans ; et il cultive la terre. Les Tchéremhisiens n'ont
pas la bravoure des Russes, et leurs femmes ne sont ni si belles, ni si
vives, ni si recherchées dans leur parure ; elles ne sont cependant pas
mal faites. Les hommes sont laborieux, mais lents. Ils n'ont pas la
moindre notion en littérature, et ne savent même pas écrire : leur histoire
est purement traditionnelle ; et ils ignorent jusqu'à la division du temps
par mois et par ans. Ils n'habitent jamais les villes ; et leurs villages sont
composés d'une trentaine de maisons, construites entièrement en bois.
Pendant Fhj-ver, et lorsque les travaux de l'agricultm-e sont suspendus,
les hommes vont à la chasse, et les femmes s'occupent à tiler, ou à
travailler aux différentes parties de leur habillement, qu'elles brodent en
laine de différentes couleurs, teinte par elles-mêmes. Suivant l'usage
établi dans cette nation, les hommes y achètent leurs femmes, et le
prix commun est de trente à cinquante roubles (environ dix livres
sterling), elles coûtent quelquefois jusqu'à cent roubles; et le même
homme peut en avoir plusieurs à-la-fois. Comme les femmes sont
obligées au travail, il n'est pas rare de voir un père, qui en a les moyens,
acheter des femmes pour ses enfans, quoiqu'ils ne soient encore qu'a
l'âge de dix ans; mais il faut que la fille achetée ait passé celui de
Nous donnerons la description de leur habillement dans l'explication
de la Planche sui\-ante, qiù représente une Tchcremhisienne vue parderrière.