PLANCHE CINQUANTE-QUATRIÈME.
KORIAKE,
EN HABIT DE CÉRÉMONIE.
L A manière de vivre des Koriakes est encore plus dégoûtante s'il
est possible, que celle des Kamtshadales, surtout dans I'lij-^'er. Le
bois verd qu'ils brûlent dans leurs cabanes les remplit d'une fumée si
épaisse, que ceux qui s'y trouvent peuvent à-peine se reconnoitre : cette
fumée est si acre que quelqu'un qui n'y seroit pas accoutumé, et qui
y resteroit exposé seulement pendant un jour, en perdroit entièrement
la vue. La chasse et le soin des rennes, dont les Koriakes ont des
troupeaux de mille ou de deux mille, sont leur principale occupation
pendant l'été. Leur troupeau les suit partout, et le principal but de
leurs excursions est de trouver en sufiisante quantité la mousse, dont
ces animaux se nourrissent. Ils ne tuent jamais que ceux qui. ont
quelque défaut, et on ne voit dans leur garde-manger que ceux qui
sont morts de maladie ou par quelque accident. Ils mangent toute
espèce d'animaux sauvages, mais l'ordure dans laquelle ils \'ivent est
telle, qu'à moins de mourir de faim, il est impossible qu'un étranger
soit tenté de toucher à leurs mets. Ils ne lavent ni ne nettoyent jamais
leur pots ni leurs plats, et souffrent que leurs chiens viennent à volonté
y prendre leur nourriture. Avant d'être soumis à la Russie, les
Koriakes, comme les Kamtshadales, professoient le Schamanisme, mais ils
commencent à adopter aujourd'hui les rites de l'église Grecque. Lorsque
les Koriakes sédentaires ont des fourrures ou d'autres objets de cette
espèce dont ils veulent se défaire, ils les donnent aux Koi'iakes errans
en échange des peaux de renne, dont ils font leurs habits. Les Koriakes
errans ont aussi (juelques rennes, mais jamais plus qu'il ne lem- en faut
pour leurs voj ages.
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