PLANCHE CINQUANTE-UNIÈME.
F E M M E D U K A M T S H A T K A ,
DJNS SA FARURË.
LES vétemens des Kamtshadales sont faits de peaux de renne différemment
préparées et teintes, de peau de chien, d'oiseau, et de veau marin.
Ils sont charges de broderie, d'ornemens de différentes formes, de
fourrure, de poil de chien, &c. dans le gout le plus grotesque. On
peut s'en former une idée très exacte en voyant les Planches Quarantehuitième.
Quarante-neuvième, Cinquante, Cinqu:mte-unièrae, et
Cinquante-deuxième. Cependant ces modes bisarres sont aujourd'hui
sur leur déclin, et les Kamtshadales commencent à adopter les formes
Russes dans leur habillement.
Les femmes aident quelquefois leurs maris à la pêche, et particulièrement
à -sTiider et à faire sécher le poisson pour l'hjver. Elles
préparent et tannent les pcaiLx, font leurs vétemens, et y emplojent
également du fil ordinaire £t des tendons d'animaux, qu'elles
di^^sent en pietites parties. Elles font les filets pour la pêche
avec l'écorce des orties, qui croissent au Kamtshatka à une grande
hauteur, et avec lesqu'ellcs on fait aussi toute espèce de cordes.
C'est aux femmes qu'est confié le soin des rennes et des cliiens.
Les Kamtshadales sont .très malpropres, ¡jarticulièrement à leurs repas ;
ils n'ont d'autre fourcliette que leurs doigts, et mangent après leurs
chiens, dans la même écuelle, sans prendre la peine de la laver. Leurs
alimens sont toujours froids, mais ils mangent beaucoup et boivent de
même ; lorsqu'ils vont se coucher ils mettent auprès deux un pot d'eau,
qu'ils boivent pendant la nuit. Leurs plus grands plaisirs consistent
à manger et boire ensemble, à raconter des histoires, à danser, et à
chanter ; ils ont plusieurs airs nationaux, et les femmes surtout aiment
beaucoup le chant. Leurs danses sont des pantomimes peu décentes
ex cutécs, tantôt par des hommes et des femmes, tantôt par les uns et
les autres sép:iréir.ent. Leurs dieux, leurs héros, leurs .aventures de
chasse, ou celles de leurs ancêtres, sont le sujet de leurs histoires.
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