PLANCHE QUARANTE-UNIÈME.
F E M M E YAKOUTIENNE.
' i
«isli
I li
liH
il t
N o t i s avons déjà dit, que la chasse ëtoit la principale occupation des
Yakoutiens; la pêche et le soin de leur bétail emplojent le reste de
leur temps. Ils n'ont aucune idée des moyens de cultiver la terre ; il est
vrai, qua raison de la rigueur du climat et de l'ingratitude de sol, ils
n'en retireroient pas le salaire de leur travail. Les femmes sont plus
actives et plus laborieuses que les hommes, et seroient même d'une figure
assez agréable, si la graisse et la fumée qui salissent leur teint ne lui
donnoient pas une vilaine couleur jaunâtre. Les hommes sont en
général d'une taille moyenne, on en voit cependant quelques uns de très
grands. Ils ont le visage plat et maigre, les yeux petits, la barbe
communément noire et clair semée. Ils sont tristes, indolens, honnêtes,
paisibles, religieux, et professent le Schamanisme. Leur caractère se
rapproche autant de celui des Tartares que de celui des Mungaliens,
dont on dit qu'ils descendent ; mais les voyageurs qui ont résidé quelque
teniips parmi eux, leur trouvent plus de ressemblance avec les Tartares,
tant par leur langage que par d'autres traits remarquables. Ils n'ont
point de caractères écrits, mais le fonds de leur idiome est certainement
Tartarc, et mêlé de plusieurs mots ilungaliens. Les Yakoutiens
n'ont point de domicile fixe et régulier ; cependant ils changent rarement
tie residence pendant l'hyver. Leurs tentes ou hutes ont la forme
d'un cône, et ne reçoivent le jour que par l'ouverture pratiquée à leur
cime, et qui sert en même temps d'issue à la fumée des feux, qu'ils y
allumine. La chasse et la pêche fournissent principalement à leur
nourriture; et leur boisson, appelé koumis, est faite avec du lait de
jument, mêlé d'eau ; ils y ajoutent un morceau d'estomac de veau, ou
de poulain ; et agitent continuellement cette liqueur, jusqu'à ce qu'elle
ait acquis par la fermentation une acidité agréable; elles les enivre
lorsqu'ils en boivent beaucoup.