PLANCHE CINQUANTE-NEUVIÈME.
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K U R I L E, ou KURILIEN.
D i t point méridional du KamtshatJca, appelé Cap Lopatka, vers le
sud-ouest, part une chaîne d'iles qui se dirige presqu'en droite ligne vers
le Japon. Les Russes les appeUent Kourilskies. Ces iles, dont une
grande partie est couverte de rochers et de montagnes, sont habitées
par difFèrens peuples, tous compris sous le nom de Kuriles, mais dont
les moeurs et le genre de vie diffèrent à plusieurs égards, et qui forment
en quelque sorte une série de gradations entre les Japonnois et les
Kamtshadales. Quelques uns de ces insulaires sont appelés Kuriles velus,
à raison de la quantité de poil dont leur corps est couvert. Une des
choses qui les distingue le plus à l'extérieur, des habitans du continent,
ainsi que des natifs des iles Aleutiennes, est la barbe longue, noire, et
épaisse qu'ils portent.
Les nations nombreuses de la Sibérie, dont nous avons déjà parlé,
sont bien moins douces et moins civilisées que tous ces peuples, et
particulièrement que ceux qui habitent les plus méridionales de ces
lies, qui étant plus voisines du Japon, favorisent leurs relations commerciales
avec ce royaume. Les Kuriles trafiquent de leurs denrées
avec les Japonnois, et échangent leur huile de baleine, leurs fourrures,
et leurs plumes, contre des métaux, des étoffes, du tabac, et différens
autres articles. L'habillement des Kuriles méridionaux ressemble à peu
de chose près à celui des Chinois ou des Japonnois : leurs vêtemens sont
de cotton, et quelquefois de soye, ornés de fourrure, et brodés de différentes
manières. Ils sont aussi dans l'usage de moucheter leur peau,
et font im grand cas de ce genre d'ornement. Il existe dans toutes ces
lies une grande vénération pour les vieillards, principalement dans leurs
familles respectives.
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