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PLANCHE QUARANTE-NEFV'IÈME.
F E M M E DU K A M T S H A T K A,
DJNS SON HABILLEMENT ORDINAIRE.
O i f est peu instruit de lancien état du Kamtshatka; lorsque les
Russes s'y établirent, les habitaos étoient encore dans l'état de barbarie
le plus sauvage. Ils vivoient sans lois et sans maitre : les plus âgés
dans chaque hameau, ou ceux qui s'étoient rendus formidables par
kur courage, y prenoient une espèce de prééminence. Ils sont
aujourd'hui moins sauvages; mais Us payent par de forts tributs
l'avantage d'avoir des maitres plus civilisés. Ils ignorent absolument
leur ancienne histoire, et ne connoissent d'autres nations que les
habitans des isles voisines et les Koriaques, dont le pays est limitrophe
au leur dans la partie du nord. Les habitans de cette péninsule
sont en très petit nombre, à raison de la stérilité presque générale de
son sol, excepté dans la vallée qu'arrose le Kamtshatka ; cependant la
population y étoit autrefois plus considérable, mais elle fut réduite de
plus d'un tiers en 1768, par la petite vérole : INL Sauer fixe à 1053, le
nombre des naturels du pays, et à 1O87 celui des colons Russes. On
ne trouve plus que 351 hommes sur la liste de ceux qui payent le tribut
d'après le dénombrement qui en a été fait en 1784. Ce tribut est la
moindre des charges que le gouvernement leur fait supporter. La plus
grande partie de leur temps est employée à pourv'oir à la nourriture et
aux autres besoins des ofBciers et autres personnes qu'on y envoyé.
Le gouverneur fait tous les ans un ^"oyage dans toute la péninsule, et
reçoit un présent de chaque individu ; les capitaines des districts faisant
la tournée de leur département, les deputations des cours de justice,
les couriers, les soldats, en un mot, tout Russe voyageant, est défrayé
par les pauvres habitans de ce pays, qui sont obligés d'entretenir un
nombre extraordinaire de chiens pour le transport des baggages des
voyageurs ; tandis que les chevaux du gouvernement sont en quartier
dans chaque village, qui est obligé de leur ¡¡rocurer du foin. Ainsi le
malheureux Kamtshadale trouve à-peine, dans la saison de la pêche, le
temps de se procurer le poisson dont il a besoin pour nourrir sa famille.
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