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PLANCHE CINQUANTE-HUITIÈME.
ALEUTIEN.
D E P U I S le Cap Lopatka, point le plus méridional du Kaintsluitka,
s'étend vers le nord-est une chaîne d'iles, qui se termine près de la côte
d'Amérique; elles sont appelées Iles Aleutiennes, et par les Russes
lies Aleoutskie. Elles ont toutes des noms différens, qu'il est inutile
de détailler: celle d'Oonolashka, qui touche presque au continent
d'Amérique, est la plus connue par les découvertes du Capitaine Cook.
On n'a que bien peu de notions sur les moeiu-s et usages des habitans de
ces iles. Presque tous sont à présent tributaires de la Russie, et se
-plaignent quelquefois amèrement de sa tjTannie et de ses exactions. Ils
diffèrent beaucoup de figure et de caractère des Kuriles, qui habitent
Jes iles les plus méridionales de cet archipel, et qui sont représentés
dans la Planche suivante. Ces derniers sont plus doux et plus civilisés.
Ces enfans de la nature vivent dans un entière indépendance les uns des
autres, sans reconnoitre ni chef ni supérieur. Ils s'occupent uniquement
du présent, oublient le passé, et ne pensent point à l'avenir.
Ces iles n'ont presque pas de relation ni de communication entr'elles,
si ce n'est pour l'échange de leurs denrées. Leurs habitans sont
néanmoins industrieux; on peut en juger par leurs arcs, par leurs
flèches, par leiu-s canots ou baidars, et même par leur habillement, qui
est d'une seule pièce, et chargé de diiFérens ornemens ; mais ils ont
moins d'adresse que les Kuriles. Dans les jours les plus chauds de
leur été, qui est très court, on voit fréquemment les hommes, les
femmes, et les enfans aller entièrement nûs, sans honte, et sans se
douter qu'il y ait la moindre indécence ; c'est surtout dans leurs cabanes,
où ils ne sentent pas le froid, qu'on les voit le plus souvent dans cet
état de nudité.