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FEMME SAMOYEDE.
LES femmes de cette nation sont aussi petites et jilus délicates que les
hommes ; elles sont aussi plus belles, quoiqu'en etFet on trouve bien
rarement parmi eux dans l'un ou dans l'autre sexe quelque individu
qui cette qualification puisse réellement convenir. Le tempérament de
leurs femmes a un rapport remarquable avec celui des femmes des
climats chauds ; on les voit souvent devenir mères à l'âge de douze
ou de quatorze ans ; néanmoins elles ont ordinairement peu d'enfans.
Les Samoyèdes, et particulièrement les femmes, sont d'une irritabilité
extraordinaire, et qui ressemble dans ses effets à celle des Lapons
(voyez Planche I.). On la retrouve aussi à des degrés différens parmi
les Ostiakes, les Yakoutiens, et plusieurs autres peuples du Nord. Les
occupations des femmes Samoyèdes se réduisent à faire leurs vêtemens
et ceux de leurs maris, à tanner des peaux, à sécher le poisson, et à
quelques autres détails d'économie domestique. Rien n'est plus dégoûtant
que la manière dont ils se nourissent ; ils mangent toute espèce de
quadmpède, à l'exception des chiens, des chats, et des écureuils, toute
espèce d'oiseaux et de poissons, et n'ont pas moins de goût pour ceux
qui sont morts de maladie que pour ceux qui ont été tués : la baleine
est un de leurs mets les plus recherchés, et ils regardent comme une
faveur de leurs dieux toutes les baleines mortes que la mer jette sur lem*
rivage. La manière dont ils apprêtent leurs alimens n'est pas moins
malpropre ; un seul pot ou marmite, qu'on ne lave jamais, sert
quelquefois à douze familles, dont chaque individu vient y jeter ce qu'il
veut manger. Ils ne connoissent point l'usage du pain ; et leur climat
est si sterile, qu'il produit à-peine une racine. Ils n'employent point
de sel ; et tout l'apprêt de leurs alimens consiste à les faire bouillir ; ils
y mêlent le sang chaud de quelque animal qu'ils tuent pour cet effet,
et c'est une de leurs plus grandes friandises. Ils mangent cru le poisson
séché à Fair. Ils aiment à s'enivrer, et surtout en fumant du tabae, ou
avec des champignons (Agaricus musc. Linn.). Les Russes leur
procurent quelquefois de l'eau de vie, ou d'autres liqueurs, et reçoivent
des fourrures en échange.