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PLANCHE CINQUANTE-CINQUIÈME.
FEMME KORIAKE.
L'HABILLEMENT des Koriakes des deux tribus ressemble beaucoup à
celui des Kamtshadales, et est fait principalement de peaux de renne,
que les femmes travaillent et brodent après les avoir tannées. Leurs
souliers ou bottines sont faits de la même peau; mais leur habit de
cérémonie, depuis la conquête des Russes, est ordinairement de drap.
Quant aux differens ornemens dont leurs vêtemens sont enrichis, ils
sont faits avec du poil de chien, &c. et quelquefois avec des plumes
d'oiseau. Quelques-unes de leurs femmes se servent aussi d'une
teinture brune pour moucheter leur figure, et celles-là sont peu estimées,
surtout par les Koriakes errans, qui sont naturellement très jaloux ; ils
poignardent leur femme sur le moindre soupçon, et s'ils la surprennent
avec un amant, leur fureur n'épargne pas plus l'un que l'autre. Les
Koriakes sédentaires pensent et agissent en pareil cas d'une manière toute
contraire : loin d'y voir aucun mal, ils poussent l'obligeance jusqu'à offrir
eux-mêmes à leurs amis les faveurs de leurs femmes et de leurs filles
(voyez le Voyage en Sibérie, par D'Auteroche, Tome II. page 137);
dans ces occasions-là, le maitre de la maison les laisse seuls avec elles,
et va quelquefois chez un autre de ses amis pour y recevoir la même
politesse. On ne peut pas refuser de coucher avec une femme mariée
sans faire la plus grande injure à son mari, et sans s'exposer à perdre la
vie. La polygamie est permise parmi eux, et ils ont quelquefois trois
ou quatre femmes; mais ils ne les achètent pas, comme font les
Tartares. Leurs mariages se font sans presque aucune cérémonie, et le
plus simple attouchement suffit pour compléter le , rite nuptial. Les
Koriakes ont grand soin de leurs malades, dont le traitement est principalement
dirigé par leurs Schamans.
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