FLANCHE TRENTE-NEUVIÈ.ME.
F E M M E TARTAR E,
DE LA TRIBU DE TELEOUTf,
VUE P.4R-DERRlkRE.
L ' H A B I L L E M E N T de Teleoutiens n'est pas remarquable parson elegance,
quoiqu'il ressemble pour la forme à celui de la plupart des Tartares ;
mais ils sont si pauvres, qu'il leur est impossible de dépenser beaucoup
pour leur parure. Les femmes sont mieux vêtues que les hommes : elles
portent des anneaux, ou de petites chaînes, à leurs oreilles, et partagent
leur cheveux en deux ou en plusieurs nattes, qu'elles ornent de i-ubans et
de petites coquilles (Cyprea moneta. LINN.). Leur coeiFure est composée
d'une petit béguin plat, orné de grains de verre et de médaillés, et sur
lequel elles mettent une espèce du bonnet bordé de fourrure. On
distingue les filles par un ornement particulier, qu'elles attachent audessous
de la nuque du cou, et qui consiste en une pièce de drap de
dix-huit pouces de long, sur quatre de large, entièrement couverte de
grains de verre et de petites pièces de monnoye. Les Teleoutiens sont
très malpropres ; leurs vêtemens sont toujours sales, et leur linge est
couvert de graisse. Des différens alimens dont ils se nourissent la
chair de cheval est celui qu'ils regardent comme le plus exquis. L'eau
est leur boisson ordinaire; mais ils font usage aussi d'une espèce de
rak, et d'une eau de vie de grain qu'ils distillent eux-mêmes. Ils étoient
autrefois dans l'usage de brûler leurs morts, ou de les déposer sur un
arbre dans les forêts ; et c'est ainsi qu'ils en usent encore aujourd'hui
à l'égard de leurs enfans morts. Ils professent les uns le iMahométisme,
les autres le Schamanisme.