€
liiiilir ri-.',,"! j • • • -1'' i
iïiUI; K'iilil
PLANCHE TRENTE-SEPTIÈME.
F E M M E S C H A M A N E,
VUE PJÎR-DERRIERE.
LES Schamans s'habillent de la manière la plus bisarre et la plus
grotesque, et croyent par ce moyen se rendre agréables à Dieu, et
formidables aux hommes ; c'est par ce motif qu'ils s'attachent si fort
ù se surpasser les uns les autres en singularité. Leur habillement
diffère aussi suivant la nation à laquelle ils appartiennent. Cette Planche
et la précédente représentent une Schamane, ou prêtresse, de la tribu
de Katchintzi, district de Kraynoyarsk. On remarque dans leur habillement
des ornemens idolâtres, composés de plaques de fer, de griffes
d'oiseau, de bandes de founure, de peaux d'animaux, et de différentes
espèces de drap. Leur bonnet est ordinairement bordé de peau de lynx,
et surmonté d'un panache de plume de hibou. Elles portent toujours
vine espèce de tambourin, couvert d'vm coté d'une peau, sur laquelle on
voit tantôt des caractères hiéroglyphiques, tantôt la figure de quelque
idole ou animal ; au-dessous de ce tambourin est une traverse qui leur
sert à le tenir : l'instrument avec lequel elles frappent dessus est de
bois, couvert de peau de lièvre avec son poil, ou de celle de quelqu'autre
animal. Les Schamans attribuent im grand pouvoir à cet instrument
de musique ; ils croyent aux esprits, et prétendent, qu'en frappent sur
ce tambourin, ils les font paroïtre et disparo'itre à volonté. Voici en
quoi consistent principalement leurs principes religieux : ils croyent à
un Dieu, créateur de toutes choses, auquel les différentes nations ont
donné des noms différens, et auquel sont subordonnées plusieurs divinités
subalternes, dont le principal emploi est de gouverner le monde.
Ils admettent au nombre des divinités les corps célestes, et quelques
objets terrestres, tels que le feu, l'eau, les montagnes. Ils admettent
aussi dans leur croyance des divinités malfaisantes, auxquelles ils
supposent un chef d'un ordre supérieur, et presque égal à Dieu en
puissance : les rivières, les forêts, les montagnes sont habitées selon
eux par ces divinités, qu'ils croyent n'avoir pas d'autre plaisir que celui
de tourmenter les hommes. Le peuple est persuadé que ces dieux
apparoissent à ses Schamans, ou prêtres, sous différentes formes, et
particulièrement sous celle d'un ours, animal pour lequel ils ont un grand
respect. Ils croyent à une autre vie, mais les idées qu'ils en ont sont
étranges et ridicules. Ils offrent aux bonnes divinités, représentées par
des idoles de différentes formes, des sacrifices et des prières, et ne
doutent pas qu'elles ne soient exaucées. Malgré toutes les absurdités
du Schamanisme, un observateur exact y appercevra quelque rapport
avec la religion de Moïse. Il est possible que les feux sacrés, les oblations,
les adorations des Schamans, leur opinion sur les femmes, et phisieurs
autres de leurs dogmes ayent été empruntés de la religion des Juifs.
É L IISILRL'''' F Î •