ils font à proportion plus courts pour les
quadrupèdes que pour l’Homme. Il y a
ordinairement deux artères 8c une veine
dans le cordon humain ; mais il fe trouve
deux veines ombilicales dans celui des quadrupèdes.
Le placenta du foetus humain reffemble
à un gâteau, comme fon nom le déligne :
il eft rond ; il a huit pouces de diamètre
& un pouce d’épaiffeur dans le milieu ; il
eft placé entre le chorion 8t l’amnios.
L’ouraque eft un canal qui s’étend depuis
la velîie du foetus jufqu’au nombril, oh il
fe termine ordinairement dans .l’Homme ;
mais dans les animaux quadrupèdes , l’ouraque
palfe à travers le nombril & le long
du cordon ombilical ; enfuite il fe dilate
& forme une poche, que l’on appelle allantoïde.
.Cette poche eft placée dans la liqueur
de l’amnios, 8c contient elle - même une
autre liqueur qui eft l’urine du foetus, 8c
qui a paifé de fa veille dans l’allantoïde,
par le canal de l’ouraque.
On ne peut v o ir , fans furprife , qu’il ne
fe trouve point de réceptacle pour l’urine
du foetus humain, comme pour celle du
foetus des animaux , fur-tout après avoir
vu dans l’Homme le canal de l’ouraque,
qui s’étend jufqu’au nombril, & qui femble
devoir fe prolonger le long du cordon ombilical
& aboutir à une allantoïde. On a fait
beaucoup de recherches pour la découvrir
dans l’Homme.
Quelques Anatomiftesont prétendu avoir
trouvé l’ouraque du foetus humain prolongé
de quelques pouces dans le cordon ombil
i c a l , & des yeftiges d’une velîie pleine
d’une gelée ou d’eau, 8c placée au bout du
cordon ombilical, près du placenta. Ces -
obl'ervations ont été fi rares , que l’on peut'
préfumer que les apparences d allantoïdes
venoient de quelque difformité ou de
quelque maladie. D ’ailleurs , cette poche
a tant de volume dans les quadrupèdes ,
qu’il y a beu de croire, par analogie ,
qu’elle feroit fort apparente dans l’amnios
du foetus humain, h elle y exiftojt réellement.
Le foie du foetus eft à proportion deux
fois plus grand que celui de l’Homme
adulte, parce qu’il reçoit le fang qui re- 1
vient du placenta. Haller a vu le foie d’un
embryon de brebis , avant qu’aucun autre
vifcère fut apparent. On n’a pas diftingue
le foie dans un foetus humain de cinq ou
fix femaines.
La rate eft à proportion plus petite dans
le foetus que dans l’adulte.
L’eftomac du foetus humain eft plus court
& plus arrondi que celui de l’adulte, dans
la proportion de trois à quatre-vingt-fix ;
mais aulîi le corps d’un homme eft vingt
fois plus grand que le corps du foetus.
Le thymus eft la plus grande des glandes
du foetus , quoiqu’elles aient toutes , à
proportion , plus de volume que dans
l’Homme.
Le poumon eft un des vîfcères qui fe
forme le plus tard : on ne l’a pas vu dans
le foetus de la brebis au vingt - huitième
jour ; il a paru fort petit 8c placé contre
les vertèbres au quarantième ou quarante-
deuxième jour.
Il y a dans la cloifon qui lepare les
deux oreillettes du coeur du foetus , une
ouverture que l’on appelle le trou ovale
ou botale, qui tranfmet A l’oreillette gauche
le fang qui arrive par la veine cave inférieure
, pendant que celui qui vient par
la fupérieure eft verfé en entier dans l’oreillette
droite (à). Le trou ovale eft fermé
prefqu’en entier dans l’adulte par une
valvule. Haller a vu cette valvule- dans
le chien, le cochon 8c la brebis : je l’ai
obfervée dans la loutre. Il y a lieu de
croire que le trou ovale fe trouve dans
le foetus de tous les quadrupèdes, comme
dans le foetus humain, quoiqu’on ne l’ait
pas obfervé.
On a comparé la grolfeur de la mafle
fprmée par les enveloppes d’un foetus de
quarante jours, à la grolfeur d’un oeuf
de pigeon, Cette mafle a été comparée à
un oeuf de poule , lorfque le foetus a deux
mois ; à un oeuf d’o ie , lorfque le foetus a
trois mois ; à un oeuf d’autruche , lorfque
Traité complet d’Anatomie, par M. Sablier, Tom. I l, page 141.
le foetus a quatre mois. Toutes ces com-
paraifons 8t ces mefures font très-fautives ;
elles varient d’après diverfes obfervations ,
& dans la Nature même , parce que la
grandeur de l’embryon 8t du foetus dépend
de tant de circonftances , que l’âge eft
prefque toujours incertain, fi l ’on n’en juge
que par la grandeur du foetus.
* Levrette a donné les dimenfions du foetus,
depuis huit jours jufqu’à n eu f m o is , dans
les proportions fuivantes :
pouces lignes,
A 8 jours* • • • • ÿ: * • o • • • ç
A 15 .................... • • • • * 1 • • • o
A n .......................• • ■ 1 6
A 1 mois*.......... 2 • • • o
A 2 ............... 4 . • ■ o
A 3 • >.............. .. • • • • 6 • • • o
A 4 ........... 8 • • • o
A 5 ..................... • • • • 10 • • • o
A 6 . . . . . . . . . . . . . 12 ••• o
A 7 ......... 14 ••• o
A 8 ................ 16 ••• o
A 9 ............... 18 ••• o
M. Sabatier , de l’Académie Royale des
Sciences, a donné les dimenfions du foetus ,
depuis un mois jufqu’à n e u f , dans les proportions
fuivantes , dont plufieurs font les
termes moyens des mefures prifes par M.
Sabatier.
pouces. , lignes.
A 1 mois • • * • •
A y ....u... .'. .\... ...—.................. ........... 1
A < .....................
.......... 5
A 6 .................. ..
A </ "T-...-...-..-...-............................... 11
a a ............. I ................. , ,
A Q • • • • • • » * .
L ’enfance.
On étend cet âge depuis la naiffance
jufqu’à environ douze ans ; mais, à proprement
parler, l’enfance ne feroit que la
première année de la v i e , puifqu’il y a
des enfans qui commencent à parler à un
an ; ainfi , la lignification du mot latin
infans , ne s’accorde pas avec l’ufage de
la parole.
Il eft à croire que le foetus fort de la
matrice après y être relié pendant environ
neuf mois , 8c que c’eft le terme de la
groffèffe pour la plupart des femmes. En
prenant chacun de ces neuf mois pour la
douzième partie de l’année folaire, qui eft
de 365 jours , les neuf mois comprennent
à peu près 273 jours 8c trois quarts. Plufieurs
Auteurs ont fixé la durée de la grof-
felfe à quarante femaines , qui font 280
jours. D ’autres n’ont compté que trente
jours pour chacun des mois de la groffeffe ;
ainfi , les neuf mois ne comprennent que
270. Harvey rapporte l’opinion des Sages-
femmes , qui eftiment que la durée de la
groflefle eft égale à dix périodes de leur
évacuation menftruelle ; on a donné à ces
périodes les noms de règles 8£ de mois ;
elles font ordinairement de vingt-fept jours,
comme le mois lunaire ; par confisquent ,
les dix font 270 jours, comme les neuf
mois Polaires, de trente jours chacun.
Suivant ces différentes opinions, la durée
de la groffeffe varie depuis 270 jours ,
jufqu’à 280 jours. Le terme moyen, entre
ces deux extrêmes, eft 275 , qui eft peu
éloigné du nombre de 273 jours 8c trois
quarts , qui font les des 365 jours de
l ’annee folaire. Nos mois n’ont pas tous le
même nombre de jours : il y en a de 28 , de-
29 , de 30 8c de 3 1 jours ; c’eft pourquoi
je les fix e , par rapport à la durée de la
groffeffe, à 30 jours 8c demi, qui font
prefque la douzième partie des 365 jours
de l’année entière.
La groffeffe, qui fe termine au 270e jo u r ,
n’a dure que neuf mois moins quatrejours,
ou à peu près ; celle qui finit au 280e jo u r ,
a été de neuf mois 8c un peu plus de fix
jours.
Suivant Hippocrate , les enfans du fep-
tième mois naiffent dès le 182? jour de la
groffeffe ; c’eft à peu près le commencement
du feptième mois. Suivant Ariftote,
les enfans naiffent au 7 e,au 8e, au 9e 8c au
10e mois.
En fuppofant le terme ordinaire de la
groffeffe au 273e jour 8c tro-is quarts-, H