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l a p o itr in e & le h a u t du v e n t r e ; la c o u le u r d e to u t
l e p lum a g e fu r le r e lie d u c o rp s e f t u n m a r ro n lu f-
t r e ; to u s les tu y a u x d e s r p lum e s fo n t d’u n n o ir
lu ila n t : les fix g ran d e s p lum e s d e l’a île fo n t aufii
d e c o u le u r m a r r o n , & te rm in é e s p a r d u n o i r :
p lu fie u rs des p e n n e s fo n t é c h an c ré e s : la q u e u e e ft
c om p o fé e d e d o u z e p lu m e s , d o n t la d o u leu r e ft
m a r ro n : 1 e x trém ité des fix q u i fo n t p lac é e s au
m i l ie u , e f t d u n f a u v e clair ; la p e a u q u i c o u v re
l a b a fe d u b e c e f t b le u â t re ; le b e c c e n d ré à fon
o r ig in e , é f t , a fa p o in te , d ’u n ja u n e p â le ; les
p ie d s fo n t ja u n e s ô t les o n g les n o irs . C e t o ife au
a u n e fo rm e é lé g a n te ; fo n p lum a g e e ft a g ré a b le .
L e s M a la b a re s e n o n t f a it u n e id o le , ê t lu i r e n d
e n t u n cu lte . O n n e n o u s a p o in t e n c o re a p p ris
le s m o tifs d e c e tte fu p e r f titio n . S u iv a n t M . d e S a -
le r n e , T aigle d e P o n d ic h é ry fè t ro u v e aufii dans
l e ro y a um e d e V ifa p o u r ôt fu r les. te r re s d u G r a n d
M o g o l.
A i g l e d e s g ra n d e s In d e s . PL enl. 4 1 6 . Voyez
A i g l e d e P o n d ic h e r i.
f A i g l e d o r e . B r i s s . tome ƒ , p. 431. P. A i g l e
( l e g r a n d ) . ^
A i g l e d ’ O r e n o q u e . Voye^ A i g l e h u p p é d u
B r e f i l .
A i g l e ( 1’ ) d u B r é f i l . B r i s s . tome 1 3pag. 44?.
Urubitinga p a r le s B ra filien s . M a r c G . p. 214.
O e t o i f e a u , q u i n ’e f t c o n n u q u e p a r u n e d e f-
c r ïp t io n in c om p le t te q u e M a rc g r a v e e n a d o n n é e ,
a v e c u n e tre s -m a u v a ife f ig u r e , e f t m o itié p lu s p e ti t
q u e Y aigle hupè du Bréfil : fo n p lum a g e e ft e n e n tie r
d ’u n b r u n m ê lé d e n o irâ tre - ; le s p lum e s d e fa
q u e u e , q u i a n e u f p o u c e s d e l o n g , fo n t b lan c h e s
d e p u is le u r o r ig in e ju fq u ’aux d e u x tie r s d e leu r
lo n g u e u r ; le re f te e f t n o irâ tre & te rm in é d e b lan c .
C e s ' tra its p o u r ro ie n t a id e r à - fa ire re c o n n o ître c e t
o ife a u ; les p ie d s fo n t ja u n e s ô t d ég a rn is de p lum e s .
L e b e c & les o n g les fo n t n o irs .
A i g l e d u P é ro u . G a r c i l a s s o . Hifi. des
Incas, tome II,pag. 274 . Voye^ A i g l e h u p é d u
B re fil.
A i g l e f a u v e . Voye^ A i g l e ( g r a n d . )
A i g l e ( l e g r a n d . )
A i g l e d o r e . . . . . B r i s s . tom. l,p . 431.
A i g l e r o y a l , ( g r a n d ) B e l l . Hift. des oif.
p . S9.fig. 9t.
E n f ra n ç o is , grand aigle y aigle royal, aigle noble,
aigle doré 3 aigle roux , aigle fauve ;
E n a n g lo is , golden eagle j
E n a l l e m a n d , adler ;
E n e fp a g n o l , aguila ;
E n i ta l ie n , aquila , aguglia, aguifla-, aguilo.
L e g r a n d aigle m â le a tro is p ied s de lo n g , du
b o u t d u b e c à c e lu i de la q u e u e ; fa fe r re , tro is
p o u c e s dix lignes d’o u v e r tu r e : les ailes p lié e s fo n t
aü fti lo n g u e s q u e la q u e u e . L a fem e lle , q u i eft
p lu s g r a n d e , a tro is p ie d s ôt d em i de l’e x trém ité
d u b e c à celle des p i e d s , ôc fes aile s é te n d u e s o n t
h u it p ie d s & d em i d’e n v e rg u re ; e lle p è fe de feize
a d ix -h u it l iv r e s , ê t le m â l e , d o u z e liv re s e n v iro n .
A I G
La tête , le cou , êt tout le corps font revêttis de
plumes d’un roux ferrugineux , roides ôt fort dures
au toucher ; les jambes font garnies jufqu’à l’origine
des doigts, de plumes de la mêmë couleur.
Les grandes plumes dès ailes font noirâtres : les
barbes intérieures de la première, les barbes intérieures
ôt extérieures de la fécondé 6c de la troi-
fième , 6c les barbes extérieures de la'quatrième,
font échancrées. Les pennes de' la queue font, depuis
leur origine jufqu’aux deux tiers de leur longueur
, d’un blanc fale , varié de taches Ôr de bandes
d’un brun ferrugineux : biles font de cette dernière
couleur pleine dans le refte de leur longueur.
La membrane qui couvre la bafe du bec eft jaune ;
le bec eft d’une couleur de corne bleuâtre ) "les
doigts font jaunâtres ; les ongles d’un noir lavé ;
l’oeil eft grand, 6c couvert par un prolongement
où une faillie de l’orbite qui le fait pàroître enfoncé
; l’iris eft d’un jaune clair , 6c brillé d’ün feu
très-vif ; l’humeur vitrée eft de couleur de topaze , 6c le cryftallin a l’éclat du diamant : l’cèfophage fe
dilate en une poche qui peut contenir une pinte
de liqueur ; il fupplée à la capacité de l’éftomàc ?
qui eft beaucoup moins grand : l’oifeau entier eft
d’une corporance plus forte que Y aigle commun, 6c , contre l’ordinaire des oifèaux de proie , il èft
allez chargé, fur-t'out en hiver', d’une graillé blanche
; fa xhair n’a pas le goût de fauvage qu’on
trouve communément à celle des autres oifeaux
de rapine.
Le grand aigle habite les parties méridionales 6c tempérées de l’Europe ; il eft plus abondant
dans les premières ; il ne s’étend pas du côté du
du nord au-delà du 55 e degré de latitude. On le
trouve aûlîi dans l’Afie - Mineure , en Perfé, en
Arabie 6c dans la haute A fie, jtifqu’en Tartane. Il
n’a pas été obfervé au nord de l’Amérique ; 6c les
plus grands aigles qui nous ont-été apportés du
midi de ce continent, n’ont de rapport avec le
grand aigle que par la taille. Il paroît donc appartenir
à l’ancien continent, êt y préférer les pays
chauds. ■ • ; . ~
M. de Buffon compare le grand aigle au lion ,'
avec lequel il lui trouve plufieurs convenances
physiques 6c morales : la force , la magnanimité,
la tempérance. « Il dédaigne les petits animaux ,
” ôc méprife leurs infultes ; il ne veut d’autre bien
” que-celui qu’il conquiert, d’autre proie que celle 9 qu’il prend lui-même ; il ne mange prefque ja-
» mais fon gibier en entier ; il en laifle lés débris
» 6c les relies aux autres animaux. Quelque affamé
» qu’il foit, il ne fe jette jamais fur les cadavres ».
Le grand aigle habite les montagnes ; il vit dans
la folitude , 6c ne fouffre pas , dans l’étendue du
domaine qu’il s’eft choifi, d’autres animaux qui
puiffent partager fa proie, pas même de ceux de
fon efpèce ; car s’il y a fur la même montagne
deux paires d'aigles , elles fe tiennent réciproquement
à une diftance affez grande pour ne fe pas
nuire. Il place fon nid, auquel on donne le nom
À I G
S aire \ entre deux rochers, dans un lieu fée êt
inacceftible ; il eft plat, horizontal ; conftrnit avec
des perches ou bâtons, de cinq' à fix pieds de
long, appuyés par les deux bouts, traverfes par
des branches fouples , recouvertes de plufieurs lits
de jonc 6c de bruyère : il n’eft; couvert 6c ombragé
que par la faillie des rochers. Vaigle ne produit
que deux', au plus trois oeufs, 6c iouVënt on ne
trouve qu'un petit dans fon aire , foit qu’un ou deux
des oeufs aient été inféconds , foit , comme les auteurs
l’ont écrit, que la femelle tue le plus foible
ou le plus vorace de fes petits ; mais un animal
qu’on nous peint d’ailleurs comme fi magnanime ,
Ji prévoyant fur l’étendue ôc la valeur de fon domaine
, peut-il être, capable de cette action dénaturée
? Quel témoin oculaire a pu furprendre Y aigle
dans ia folitude inacceftible , occupé à cet àéleié-
roce qui ne. fçaùroit être que le réiultat d’un calcul
6c d’une combinailon d’idées qui , heureufe-
me'nt pour lés animaux', font au-deffus de leur
portée ?
Les aiglons naiffent couverts d’un duvet blanc ;
leurs premières plumes font d’un jaune pâle ; la
couleur en de vient.plus foncée aux mues fuivan-
tes , ÔC finit par être d’un fauve allez vif. On prétend
que les aigles - deviennent blancs par l’effet
de la-vieillelle , des diettes trop longues, des maladies
6c dè la captivité ; ils palfent pour vivre au-
delà d’un fiècle , Ôc l’on veut que , parvenus à cet
âge avancé , -ils ne ceffent pas de vivre.par l’af-
foibliffement général des organes , mais parce que
la partie fupérieure de leur bec devient fi longue
êt fi recourbée , qu’ils né fçauroient plus prendre
de noürriturc. Il èft bien vraifemblablequeThif-
toire de cet' oifeau célébré par les poètes, qui
l’avoiênt confacré à Jupiter, qui avoient dépofé
la foudre entré fes ferres , a été chargée de fables 6c de merveilleux. L’homme a jugé Y aigle, comme
•il fait fouvent, d’après les apparences, plus que
d’après l’obfervation. La hardieffe du regard , la
fierté du maintien , la'vigueur de toùs les membres
en ont impofé. Cet oifeau fi célèbre eft le tyran
ôc non le roi des lieux qu’il habite Ôt qu’il dé-
vafte. Inutile à l’homme par fon indocilité , par fa
force, par fa taille , il eft le fléau des animaux ,
dont il boit le fang, dont il déchire les chairs ,
qu’il laifle à demi palpitàns fur la roche où il les
a immolés -, poür facrifier à fa fainp de nouvelles
viélimés, quand elle fe renouvelle. Solitaire, trifte,
ne pouffant jamais que des cris lamentables , hardi
quand il eft sûr de vaincre, manquant de courage
quand il éprouve de la réfiftance , fa vie eft en
tout l’image de la tyrannie. On dit qu’il eft d’ufage
dans la fauconnerie en Perfe 6c aux Indues ; qu’il
s’élève plus haut qu’aucun autre oifeau. Il doit ce
dernier avantage à la grande force dé fes mufcles.
C’eft par elle qu’il furmonte la difficulté que lui
font éprouver les échancrures des plumes de fes
ailes. Nos fauconniers ne s’en fervent pas , non-
feulement parce que, comme je l’ai dit, il eft
A I G 4 7 7
trop pefant, trop indocile, mais encore parce qu’ils
ont éprouvé qu’il fc refufe aux entreprifes difficiles ,
ou qu’il s’en rebute aifément.
A ig l e huppé. E dw . Gl. pag. y/. pL CCXXIV.
Voye£ A ig l e huppé du Bréfil. -
A ig l e ( 1’ ) huppé d’Afrique. B r i s s . tomel ;
P• 448
A ig l e huppé. Edw. Gl .pag. 31. Pli CCXXIV'.
Crowned eagle par les Anglois. '
C ’eft un oifeau d’un tiers plus petit que le grand
aigle : le fommet de fa tête eft orné d’une huppe
qu’il lève ou baifie à volonté. Le devant de la
tête , le tour des yeux 6c la gorge , font couverts
de plumes blanches, parfemées de petites taches
noires. Le derrière du cou ôc de la tête , le dos 6c les ailes font d’un brun foncé , tirant fur le
noir ; mais les bords extérieurs des plumes font
d’un brun clair : les pennes font plus foncées que
les autres plumes des ailes : la queue eft d’un gris
foncé, croifée de barres noires : la poitrine eft
d’un brun rougeâtre, avec de grandes taches noires
tranfvêrfales lur lés côtés ; le ventre eft blanc ; les
cuiffes ôc les-jambes , jufqu’aux ongles, font couvertes
de plumes blanches , marquetées de tachés
- rondes 6c noires. M. de Buffon penfe que cet
1 oifeau eft« de la même efpèce que Y aigle huppé du
j Bréfil. 11 ne croit pas qu’un efpace de quatre cens
lieues , telle qu’eft la diftance entre l’Afrique ôc le
Bréfil. foit affez grand pour qu’un oifeau d’un vol
auffi puiffant ne puiffe pas le franchir : il appuie
encore fon fentiment fur les convenances que ces
l oifeaux préfentent entre eux , 6c dont les principales
font d’être tous deux huppés , d’avoir les côtés
du ventre, les cuiffes ôc les jambes couverts de
plumes blanches, rayées de noir. Mais ces convenances
font moins frappantes depuis qu’elles fe
font également trouvées dans des aigles d’Amérique
, qui n’étoient pas connues lorfque ce fçavant
auteur travailloit fur cet article. V. A ig l e huppé
du Bréfil.
A i g l e ( 1’ ) huppé du Brefil. Idem. B r is s .
tom. 1 , pag. 446.
Urutaurana Ôt Urutari cuqiiichu carivivi, pat les
Brafiliens. M a r c g . pag. 203 ;
r\quauhtli par les Mexiquains. F e r n a n d .p. 34.
I l aigle huppé du Bréfil eft à-peu-près de la même
grandeur que Yaigle commun : il porte fur le fommet
de la tête quatre plumes , dont deux plus
longues , 6c deux qui le font moins ; elles forment
une forte de huppe, que l’oifeau lève 6c baifie à
volonté ; mais ce caraélère , que les premiers auteurs
qui ont décrit cet aigle , avoient regardé
comme propre à le diftinguer, eft infuffifant,
parce qu’on a connu depuis plufieurs autres aigles
également huppés. On ne peut donc le connoître
que par une delcripti-on eomplette. Les ailes pliées
ne s’étendent que jufqu’à l’origine de la queue.
, Ce caraélère eft encore commun aux autres aigles 1 -qu’on a depuis obfervés en Amérique ; en forte que 1 fous ce point de vue , les aigles du nouveau Cou