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fa ohair eft excellente à manger, & pafle pour le
meilleur gibier du pays ; fon poil eft léger, peu
adhérent, 6c tombe aifément ; on s’en fert au Cap
pour faire des matelas.
KOB ( le ) , gazelle du Sénégal, appellée par
les François petite vache brune. Elle eft de la
grandeur du daim , 6c fes cornes ont beaucoup
de rapport à celles de la gazelle commune &
du kevel ; mais la forme de la tête eft différente,
le mufeau eft plus long, & il n’y a point d’enfoncement
ou de larmiers fous les yeux. Le pelage
eft en général d’un rouge brun ; il a une tache
triangulaire au bas des cornes qui n’ont qu’un
pied de longueur, 6c huit ou neuf anneaux. Il paroît
que ce n’eft qu’une variété de l’efpèce fuivxnte.
KOB A (le), autre gazelle du Sénégal, appellée
grande vache ^ranejbeaucoup plus grande que le kob,
6c de la grandeur du cerf. 11 a cinq pieds de longueur
depuis l’extrémité du mufeau julqu’à l’origine de
la queue ; la tête longue de quinze pouces ,
les oreilles de neuf, & les cornes de dix-neuf à
vingt pouces ; ces cornes font applaties par les
côtés, & environnées d’onze ou douze anneaux.
Cette grande efpèce de gazelle paroît s’approcher
du bubale.
KO G ER -AN G AN , nom du vanfire à Java.
Foyei V a n s ir e .
KÔRIN,au Sénégal. Voye£ C o r in e , efpèce
de gazelle.
KOUAGGA ou KWAGGA. Voy. C o u ag g a .
KOULAN ou KHOULAN, dans la langue
des Tartares Kalmoucs 6c Kirgifes, eft le nom
d’un animal qui_fe trouve dans les grands déferts
au-delà du fleuve du Jaik, vers le lac Aral, &
qui paroît être Xonagre des auteurs, & femble
faire nuance entre le czigitai & l’âne. Les koulans
font plus grands que les tarpans ou petits chevaux
faqyages des mêmes contrées, mais moins que les
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czigitais ; ils vont par troupes nombreufes, courent
très-rapidement, 6c paroiffent indomptables.
A l’approche de l’hiver, ils quittent les terres
hautes 6c les grands déferts qu’ils habitent durant
l’été, 6c ils le retirent vers les confins de la
Perfe & des Indes.
Le poil des koulans eft d’un beau gris, quelquefois
avec une légère nuance de bleuâtre, 6c
d’autrefois avec un mélange de fauve. Ils portent
le long du dos une bande noire, 6c une autre
bande de même couleur traverfe le garrot Ôc
defcend fur les épaules ; leur queue eft parfaitement
femblable à celle de l’âne ; mais les oreilles
font moins grandes 6c moins amples.
KOUPARA , ou chien crabe, à la Guiane.
Voyez C rabier (chien.)
KOURI ( le ) , ou petit unau 3 eft en effet d’une
efpèce voifine de celle de l’unau auquel il refi
femble beaucoup pour la forme du corps, 6c
par, un cara&ëre effentièl : il n’a , comme lui,
que deux doigts aux pieds de devant, 6c cinq à
ceux de derrière ; mais il en diffère par la taille,
étant de moitié plus petit, 6c par fon poil qui
eft d’un brun mufc nuancé de grisâtre & de
fauve , & ce poil eft bien plus court & plus terne
en couleur que dans le grand unau ; fous le
ventre il eft de couleur£mufc clair, nuancé de
cendré , & cette teinte s’éclaircit encore davantage
fous le cou jufqu’aux épaules, où fie trace
une bande foible de fauve pâle.
Il nous paroît que c’eft une variété ou une
race dans l’efpèCe de l’unau, & qui ne fe trouve
de même que dans le nouveau continent.
KUKURLACKO, dans quelques endroits des
Indes orientales, félon Kjoep , eft le grand orang-
outang. V o y e^ O r an g -O u tan g .
KUMRACH , nom d’une efpèce de jumart rque
l’on fuppofe çonnue en Barbarie» Voy% Jvma.r t *
L A I
L a IE ( la ) , ou truie fauvage, eft la femelle
du fangfler. Elle ne produit qu’une fois par an, ,
reçoit le mâle au mois de janvier ou de février ,
6c met bas en mai ou juin ; elle allaite fes petits
pendant trois ou quatre mois , les conduit, les
luit, 6c les empêche defe féparer ou de s’écarter
jufqu’à ce qu’ils ayent deux ou trois ans, 6ç il
n’eft pas rare de'voir des laies accompagnées en
même-temps de leurs petits de l’année & de ceux
de l’année précédente. Elles deviennent furieufes
lorfqu’on attaque leurs petits. C’eft apparemment
la néceffité où fe trouve la, laie d’allaiter 6c de
nourrir pendant long-temps tous fes petits, aufli
bien que la difette de nourriture, qui fait qu’elle
ne porte qu’une fois l’an, tandis que la truie
domeftique, à laquelle elle reffemble à tous
autres égards , produit deux fois. Voyeç San g l ie r .
LAMA , ( que les Efpagnols écrivent lima , &
prononcent en mouillant le double II., liama ) ,
' eft un animal d’Amérique, 6c qui, dans ce nouveau
continent, femble être le repréfentant du chameau.
Il lui reffemble en effet à plufieurs égards ; mais il
• eft d’une figure plus élégante, 6c n’a aucune des difformités
du chameau. Le lama a quatre ou cinq pieds
de hauteur fur cinq ou fix de longueur ; il a la tête
bien faite , & il la tient toujours haute , les yeux
grands , le mufeau un peu along.é , les lèvres
epaiffes, la fupérieure fendue, & l’inférieure un
peu pendante ; il manque de. dents incifives 6c
canines à la mâchoire fupérieure, il en a quatre à
l’inférieure, & cinq mâchelières de chaque côté
dans chacune. Les oreilles font longues , pointues,
6c dirigées en avant ; la queue eft longue d’environ
un pied, droite, menue un peu relevée ; les pieds
font fourchus comme ceux du boeuf ; mais ils font
furmontés d’un éperon en arrière, qui aide l’animal
à fe retenir & à s’accrocher dans les pas difficiles ;
une longue laine couvre tout le corps , mais celle
du cou_6c du ventre eft beaucoup plus courte.
Ces animaux varient par les couleurs-; il y en
a de bruns , de noirs 6c de mélangés. Leur fiente
reffemble à celle des chèvres. L’organe du mâle
eft dirigé de manière qu’il urine, en arrière.
Quoique très-ardens eft amour , ils paroiffent
éprouver , dans l’accouplement, une longue difficulté
& une continuelle angoiffe. Ils ne pro-
duifent ordinairement qu’un petit 8c très-rarement
deux. La femelle n’a aufli que deux mamelles,
& le petit la fuit au moment qu’il eft né. Leur
accroiffement eft affez prompt, 8c leur vie n’eft
pas bien longue ; ils font en état de produire à
trois ans , en pleine vigueur jufqu’à douze, ils
commencent cnfuite à dépérir : enforte qu’à
quinze ils font entièrement ufés.
Le lama étoit, avec la vigogne, l’unique bétail,
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L A M
les feules bêtes de fomme des Péruviens, avant
la découverte du nouveau monde. Ils font encore
aujourd’hui.toute la richeffe des Indiens, 8c contribuent
beaucoup à celle des Efpagnols. Leur
chair, fur - tout celle des jeunes, eft bonne à
manger; leur poil eft une laine fine d’un excellent
ufage, 8c pendant toute leur vie ils fervent
conftamment à tranfporter toutes les denrées du
pays : leur charge ordinaire eft de cent cinquante
livres ; ils font des voyages affez longs dans des
pays impraticables pour tous les autres animaux,
ils marchent lentement, 8c ne font- que quatre ou
cinq lieues par jour, leur démarche eft grave 8c
ferme , leur pas affuré ; ils defcendent des'ravines
précipitées , 8c furmontent des rochers efcarpés,
où les hommes mêmes ne peuvent les accompagner.
Ordinairement - ils marchent quatre ou cinq
jours de fuite, après quoi ils veulent du repos,
& prennent d’eux-mêmes un féjour de vingt-
quatre ou trente heures, avant de fe remettre en
marche. Lorfqu’ils veûlent s’arrêter ils plient les
genoux avec la plus grande précaution , & bail*
fient le corps en proportion , afin d’empêcher leur
charge de tomber , ou de fe déranger, & dès qu’ils
entendent le coup de fifflet de leur conducteur,
ilsr fe relèvent avec les mêmes précautions, 8c
fe remettent en marche.
Ils broutent chemin faifant 8c par - tout où ils
trouvent de l’herbe ; mais, jamais ils ne mangent
la nuit, quand même ils auroient jeûné pendant
le jour, ils emploient ce temps à ruminer ; ils
dorment appuyés fur la poitrine, les pieds repliés
fous le ventre, 8c ruminent aufli dans cette fitua-
tion. Lorfqu’on les excède de travail, 8c qu’ils
fuccombent une fois fous le faix, îl n’y a nul
moyen de les faire relever ; on les frappe inutilement
, la dernière reffource pour les aiguillonner
, eft de leur ferrer les tefticules, 8c fou-
vent cela eft inutile, & fi l’on continue de les
maltraiter, ils fe défefpèrent & fe tuent en battant
la terre à droite 8c à gauche avec leur tête.
Ils né fe défendent ni des pieds ni des dents, 6c
n’ont, pour-ainfi-dire, d’autres armes que celles
de l’indignation ; ils crachent à la face de ceux
qui les infultent, 6c l’on dit que cette falive qu’ils
lancent, dans la colère, eft âcre 6c mordicante,
au point de faire lever des ampoules fur la
peau.
Ces animaux font d’autant plus utiles , qu’ils
ne coûtent ni entretien ni nourriture, on n’a pas
la peine de les ferrer ni de les bâter ; on ne
leur donne ni grain, ni avoine , ni foin ; l’herbe
verte qu’ils broutent eux-mêmes leur fuffit, 6c
ils n’en prennent qu’en petite quantité ; ils aiment