riqne feptentrronale. «On y voit, .dit le voyageur
Denis des vaches marines , ailtrement appelées
bêles à la grande dent, parce qu’elles ont deux
grandes dents groffes St longues comme la moitié
du bras, Si les autres dents longues de quatre doigts:
il n’y a point d’ivoire plus beau ».
Le mprfe eft l£ rofmarus phoca de Linneus ; la
vache manne d’Anderfon ; le cheval.marin du voyageur
Krachcninnikow.
MOUFFETTES. ( les ) Sous ce nom générique
de mouffettes , on comprend . trois ou. quatre
efpèces ; "d’animaux qui ■ répandent , lorlqu’ils
font inquiétés , une odeur fi forte St fi mauvaife,
qu’elle fuffoque comme la vapeur fouterreine qu’on
appelle pipujjette. Ces animaux fe trouvent dans
toute l’étendue de l’Amérique méridionale & tempérée."
Ils- ont été défignés indiftinâement par les
voyageurs fous les noms de puants, puants dlAmérique
, -bêtes puantes, enfans du diable , &c. & non
feulement on les a confondus entr’eux, mais avec
d’autres qui font d’efpèces très-éloignées.
Ces quatre fortes- de mouffettes font le coafe ,
le chinche , le conepate St le gorille. De ces quatre
efpèces , les deux dernières appartiennent, aux
climats les plus chauds de T Amérique méridionale
, Si pourraient bien n’être que deux variétés
St non pas deux efpèces différentes. Les deux
premières font du climat tempéré de la nouvelle
Efpagne , de la Louifiane , des Illinois , de la
Caroline , &c. & paroiffent être, deux efpèces dif-
tinâes & différentes des deux autres , lur-tout le
coafe, qui n’a que quatre ongles aux pieds de devant
, tandis que,tous les autres en ont cinq ; mais
du relie, ces animaux ont tous à-peu-près la
même figure, le même inftinél, la même mauvaife -
odeur, St ne diffèrent, pour ainfi dire , que par les
couleurs St la longueur du poil.
Tous font à-peu-près de la -même forme St de
la même grandeur que le putois d’Europe ; ils
lui; reffemblent encore par les habitudes naturelles,
& ' les réfultats phyfiques de leur çrganifation font
les mêmes. Le putois eft- de tous les animaux de
ce continent celui qui répand la plus mauvaife
odeur. Elle eft feulement plus exaltée dans les
mouffettes , dont les efpèces ou variétés font nom-
breufes en Amérique , au lieu que le putois eft
feul d.e la fienne dans l’ancien continent. Foye^
C o a s e , Ç h in c h e , C o n e p a t e & Z o r i l l e .
MOUFLON, ( le ) nous paroît être la fouche
primitive de toutes les brebis, auxquelles il rei-
femble plus qu’aucun animal fauvage ; il eft plus
grand , plus v if, plus fort & plus léger qu’aucune
d’entr’elles ; il a la tête , le front, les yeux , &
toute la face du bélier ; il lui reffemble aufti par
la forme des cornes & par l’habitude entière du
corps : enfin il produit avec la brebis domeftique ;
Si la feule difconvenance qu’il y ait entre eux ,
c’eft que le mouflon eft couvert de poil au.lieu de',
laine. Mais la laine n’eft pas un caractère effentiel,
ce .n’eft qu’une production des climats tempérés,
puifque dans les pays chauds les brebis font fôUteë
couvertes de poil, &. que dans les pays très-froids,
leur laine eft encore aufti grofliere, aufti rude
que le poil.
Il n’eft donc pas étonnant que la brebis primitive
&. fauvage , qui a dû fouffrir le froid & le
chaud , vivre St fe multiplier fans abri, dans les
bois, ne foit pas couverte d’une laine qu’elle au-
roit bientôt perdue dans les •brouffailles , & que
l’expofttion continuelle à d’air Cx. à l’intempérie
des faifons auroient èn peu de temps altérée ôe
changée de nature. D’ailleurs le produit du bouc
avec la brebis eft une efpèce de mouflon , un
agneau couvert de poil. Ainfi rien ne nous empêche
de confidéreWe mouflon comme la fouche
primitive de nos -bréms domeftiques. On le trouve
dans les montagnes de Grece, dans les ifles de
Chypre, de Sardaigne, de Gorfe St dans les dé-
ferts de la Tartarie.
M. Gmelin parle du mouflon fous le nom à’ar-
gali St de flepniebarani, que cet animal porte
dans la Sibérie méridionale où on le trouve , depuis.
le fleuve Irtifch jufqu’à Kamtfchatka. « Ce
font, dit ce Naturalifte , des animaux extrêmement
vifs.... Celui que je vis étoit réputé avoir trois
ans , St cependant dix hommes n’osèrent L’attaquer
pour le dompter. Les plus gros- de cette efpèce
approchent de la taille d’un daim ; celui que j’ai
vu, avoit, de la terre jufqu’au haut de la tête ,
une aune & demie de Ruffie de haut ; fa longueur ,
depuis l’endroit d’où naiffent les cornes , étoit
d’une aune trois quarts ; les cornes naiffent au-
deffus Si tout près des yeux , droit devant les
oreilles , elles fe courbent d’abord en arrière , &
enfuite en avant comme un cercle ; l’extrémité
eft tournée un peu en haut & en dehors : depuis
leur naiffance jufqu’à-peu*près leur moitié elles
font fort ridées, plus haut, elles font plus unies ,■ ,
fans cependant l’être tout-à-fait ,• c’eft vraifembla-
blement de cette forme des cornes , que les Ruffes
ont pris occafiôn de donner à cet animal le nom
de mouton fauvage ».
« Si l’on peut s’en rapporter au récit des habi-
tans de ces cantons , toute fa force confifte dans
fes cornes ; on dit que les béliers de cette efpèce
fe battent en fe pouffant lés uns les autres avec
les cornes, St fe les abattent quelquefois ; en-
forte qu’on trouve fouvent fur la fleppe ( prairie
naturelle ) de ces cornes , dont l’ouverture auprès
de la tête eft affez grande pour que les petits renards
des fteppes fe fervent louvent de ces cavités:
pour s’y retirer. Il eft aifé de calculer la force qu’il
faut pour abattre une pareille corne, puifque tant
que l’animal eft vivant, -ces cornes .augmentent
continuellement d’épaiffèur & de longueur, Si que
l’endroit de leur naiffance au crâne , acquiert tou-'
; jours une plus grande dureté ; on prétend qu’une
corne bien venue , eh prenant la mefure félon fa
courbure, a jufqu’à deux aunes de long, qu’elle
pèfe entre trente St quarante livres de-Ruflie ; St
qtfà fa naiffance elle eft de l’épaiffeur du poing ;
les cornes de celui que j’ai vu étoient d’un jaune
blanchâtre ; mais plus l’animal vieillit, plus fes
cornes tirent vers le brun & le noirâtre •. il porte
fes oreilles extrêmement droites , elles font pointues
, & paffablement larges ».
« Les pieds ont des fabotsfendus , & les pattes,
de devant ont trois quarts d’aune de haut ; celles
de derrière en ont davantage. Quand l’animal fe
tient debout dans la plaine , fes pattes de devant
font toujours étendues & droites, celles de derrière
font courbées, & cette courbure femble diminuer
, plus les endroits par où l’animal paffe
font efearpés. Le cou a quelques plis pendans ;
la couleur de tout le corps eft grisâtre mêlée de
brun ; le long du dos , il y a une raie jaunatre^ou
plutôt rouffâtre , ,ou couleur de renard, St 1 on
voit cette même couleur au derrière, en dedans
des pattes St au ventre , où elle eft un peu plus
pâle. Cette couleur dure depuis le commencement
d’août, pendant l’automne St l’hiver , jufqu’au
printemps, à l’approche duquel ces animaux muent
St deviennent par-tout plus rouflatres ; la deuxième
mue arrive vers la fin de juillet ».
« Les chèvres ou femelles font toujours plus
petites ; & quoiqu’elles aient pareillement des
cornes , ces cornes font très- minces en compa- xaifon de celles que je viens de décrire , & meme ne groffiffent guère avec l’âge : elles font toujours
à-peu-près droites , n’ont prefque point de rides ,
St ont à-peu-près la forme de celles de nos boucs
privés ». .
« Les parties intérieures dans ces -animaux ,
font conformées comme' dans les autres betes qui
ruminent ; l’eftomac eft compofé de quatre cavités
particulières,. ‘‘St la veiné du fiel eft tres-
confidérable : leur chair eft bonne a manger , &■
à-peu-près du goût de celle du chevreuil; la graiffe
furtout a une laveur délicieufe , comme je l’ai déjà
remarqué ci-deffùs , furie témoignage des nations-
de Kamtfchatka. La nourriture de l’animal eft de-
l’herbe. Ils s’accouplent en automme St au printemps
; ils font un ou deux petits ». •
Le mouflon eft le mufimon de Pline & de Gefnér ;
le trapelaphe de Selon, la chevre du Levant de
Briffon ; Xàmmon de Linneus.
MGUSTAC , ( le ) eft un finge de la famille
des guenons. Il a la face d’un noir bleuâtre avec
«ne grande -St large marque blanche en forme de
chevron au-de-ffùus du nez St fur toute 1 etendue
•de là lèvre fupérieure , qui eft nue dans toute
cette partie ; elle; eft feulement bordée ;de poils
noirs , aufïi bien que la lèvre inferieure , tout autour
de la bouche. Il a le corps court Si ramaffe ,
St porte deux gros toupets de poil dun jaune vif
au-deffous des oreilles ; il a aufti un toupet de
poil hériffé axV-deffus -de la tete ; le- poil du corps-
eft d’Mfi cendré verdâtre ; la poitrine & le ventre:
font d’un cendré blanchâtre ; il marche à quatre
pieds -, St' n’a qu’environ i douze pouces de Ion-
Hifloire Naturelle. Tom. J.
gueuf ; fa queue en a vingt. On le trouve dans
}es contrées méridionales de l’Afrique.
MOUTON, nom fous lequel on défigne coh
le&ivement les troupeaux des béliers mêles aux
brebis, aux agneaux ; mais qui, plus proprement,
défigne l’individu mâle de cette efpèce auquel on
a fart fubir l’opération de la caftration. Voye^
B é l ie r St B r e b is .
MULE, mulet femelle. Voye{ M u l e t .
MULET, ( le ) eft l’animal produit par Punioit
des efpèces dü cheval St de Fane.
On diftingue deux fortes de mulets : i°. celui
qui naît de l’accouplement de l’âne & de la j arment
, & qui eft le mulet proprement dit : 2°. celui
qui naît du cheval & de l’âneffe ; St ce^ui- ci
s’appelle bardeau.
Le mulet a la tête plus courte St plus groffe que
le cheval ; il a les oreilles plus longues ; il a la
queue prefque nue , St les jambes sechès comme
celles de l’âne. Par ces earaâères, il tient beaucoup
plus de fon père l’âne que de la jument fa
mère ; mais il fe rapproche de celle-ci par la grandeur
St la groffeur du corps ; par l’avant-main ,
par l’encolure, par l’arrondiffement des côtes ,
par la croupe & la hanche.
Le bardeau a la tête plus longue & plus petite
à proportion, que •celle de l’ane ; il a aufti les
oreilles plus courtes , .les. jambes plus fournies ,
& la queue garnie de crins à-peu-pres comme
celle du cheval ; S i, par ces caraéleres, il paroît
tenir beaucoup plus de ce dernier que de 1 aneffe :
mais il tient beaucoup plus de celle-ci par la forme
& les dimenfions du corps. Il eft plus petit que
le mulet, il a l’encolure plus, mince, le dos plus
tranchant, en forme de dos de carpe ; la croupe
i plus, pointue Si plus avalée. Ainfi ces animaux pro-
j créés de père St de mère d’efpèces différentes ,
reffemblent par la tête , par les membres , & par
les autres extrémités, beaucoup plus a leur pere
- qu’à leur mère ; Si par la:€orme & les dimenfions
du corps , ils reffemblent plus à leur mère qu’à
! leur .père. . -, .
C’eft mal-à-propos qu on a fuppole aux mulets
; une infécondité abfolue. Ils ont, comme les autres
animaux, tous les organes : convenables a la génération,
St l’on a des exemples qui prouvent que
le mulet peut engendrer , Si que la mule peut produire
: feulement ces animaux d’efpèce mixte ne
développent que rarement & difficilement ce principe
de fécondité ; ils n-ont jamais produit dans
les climats froids ; ce n’eft que rarement qu’ils pro-
duifent dans les climats chauds , St plus rarement
encore dans les climats tempérés : ainfi- leur infécondité
, fans être .totale , peut néanmoins être
regardée comme pofitive St cette infécondité eft
beaucoup plus grande dans le bardeau que dans
le mulet provenant de l’âne & de la jument ; car
celui - ci tient de fon père l’ardeur du tempérament
à un très-haut degré., tandis que le bardeau
provenant du cheval : de. T aneffe , eft moin$
r B b