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la pointe, en eft liffe : le mâle feul en poftè.
Ces animaux font de la grandeur d’un faon de
daim, & nous paroiffent faire la nuance entre
les chèvres & -les chevrotains. Ils ont deux ca-
. ra&ères particuliers qui fuffifent pour les distinguer
de toutes les autres chèvres ou gazelles.
Le premier de ces cara&ères eft une énorme cavité
au-deflous de. chaque oeil , laquelle forme de
chaque coté du nez un enfoncement fi grand dans
la mâchoire Supérieure, qu’il ne lailfe qu’une
lame d’os très-mince contre la cloifon du nez.
Dans- cette cavité , il fe, fait un amas d’une humeur
jaunâtre, graffe ôc vifqueufe qui fe durcit
^- devient noire avec le temps , ôc dont l’odeur
participe de celle du caftoreum ôc du mufc ;
lorfqu’on a enlevé cette matière, il s’en, reproduit
de, nouvelle , -qui fe durcit de même à l’air.
_ Le fécond cara&ère : eft un bouquet de poil
xnen^ fourni, Sc dirigé .en haut fur le fommet de ;
la tête. L’efpèce de cet animal fe trouve aux
environs, du cap de Ronne-Efpérance, où on lui
donne le nom de chéyre plongeante , parce qu’elle
fe .tient toujours parmi les broffailles , & dès
qu’elle apperçoit un homme ,'elle s’élève par un
faut po’ûr découvrir fa pofition ôc fes mouvemens,
aprèsquoi elle replonge dans les broffailles ,
s’enfuit, & de temps en temps reparoît pour re-
connoître.fi elle eft pourfuivie.
La grimjneeü. la grimia de Linneus; caprafyl-
veftris àfricana grimïi de Ray ; tragulus africanus ,
c/ieyrotain (TAfrique de Briffon ; capra nittitans de
Pallas.
GRISON , ( le ) animal. d’une efpèçe voifine
de celle de la belette & de l’hermine. Néan-.
moins , il a , au contraire de ces animaux , la- tête
fort groffe à proportion de fon corps ; fes oreilles,
qui forment prefqu’un demi-cercle, font plus larges
que hautes ; fes yeux font grands; fa gueule 'eft
armée de dents mâchelières ôc de dents canines
fortes ôc pointues ; , les pieds, tant ceux de devant
que de derrière , font partagés en cinq doigts
armés de forts ongles jaunâtres. La queue , qui
eft allez longue, fe termine en pointe. Toute la
partie fupérieure du corps du grifon eft couverte
de poils d’un brun foncé , & dont la pointe eft
blanche , ce qui forme un gris où le brun domine •
mais le deffus de la tête 6c du cou eft d’un gris
plus clair. Le mufeau , tout le deffous du corps,
ik les jambes font d’un noir qui contrafte ftngu-
lièrement avec cette couleur grife dont il eft fé-
paré.près de la tête par une raie blanche qui prend
ion origine à une épaule , Ôc paffe par-deffous les
.oreilles.au-delfus des yeux & du nez , & s’étend
.jufqu’à l’autre épaule. Cet animal fe trouve à ia
Guiane.
Grognement , f. m. Grogner , v. a. mots
formés de fons imitatifs du cri rauque, bref ÔC
jbrufque , que jettent fréquemment le cochon , le
fanglier & quelques autres animaux, qui partici-_.
pent du même naturel brut ôe immonde. On fe~.
G R y
fert aufli du fttot grogner , pour exprimer la gron-
derie mauflade d’une vieille importune ; 6c ce
verbe a fes dérivés grogneufe , grognerie ; mais
ces mots ne font d’ulâge que dans le ftyle familier.
GRYSBOK, qui veut dire bouc-gris , eft le
nom que les Hollandois du Cap ont donnéù une
efpecë de nagor, de la grandeur d’une chèvre
commune. Il a les jambes plus longues., à. proportion
du corps , que le jleenbok. des mêmes
contrées. Le fond du poil eft d’un brun rouffâtre
°n marron ; mais il paroît gris, parce qu’il e.ft
mele de longs poils blancs. La tête 6c. les pieds
font d’un brun plus clair que le corps, le mufeau
eft noir, les yeux ont des larmiers,. 6c font environnes
de poils de même couleur noire ; les
oreilles font longues à-peu-près comme la tête ,
de forme ovale 6c couvertes en dehors dé poils
courts 6c noirs ; les cornes ont enyiron cinq, pouces
de longueur ; elles font ridées d’un .ou deux an-
neaux à la bafe , liftes vers, la jointe, qui eft
très - aigue , courbées en avant, 6c de couleur,
noire.
Cette efpèçe de nagor {q trouve, de même que
le Jleenbok , au-deffus des montagnes parmi les
rochers , les brolfailles 6c la bruyère. 11 n’eft pas
très-léger à la courfe , car. les chiens l’atteignent
quelquefois 6c le forcent. Sa. chair eft aufli bonne
! a manger que celle du jleenbok. Vbyeç ce mot.
GUÀCHI, de Gumilla., paroît être le même
animai que la, faricovienne. Voye^ ce mot.
GUAHEX , en Barbarie, zébu, ou petit boeuf
a bofte. Vbye£ Z é b u »
GUANACO , eft le nom que les Efpagnols-
du Pérou donnent au lama. Voye{ L a m a .
GUANAPO, feion le Gentil, lama. Voye? ce
mot. •
G U A R IB A , au Bréfil,, ouarine., grande
efpèçe de fapajou. Voye^ O u a r in e . .
GUENON , dénomination générique pour les
efpèces de babouins ou Linges a queue aura longue
que le corps. Cette famille, particulière dans la
grande, peuplade des linges, contient neuf efpèces,,
qui font celles des macaques, des patas, du mal-
brouck , du mangabey , .de la mone , du ccvllïtriche, ,.
du moujlac , du talapoin 6c du doue. Voye£ ces
mots ,6c l’article S in g e s .
GUÉPARD , ( le ) animal carnaflier "d’environ
trois pieds 6c demi de longueur, dont la robe >
qui eft d’un fauve très-pâle , eft parfemée , comme
celle du léopard, de taches noires, mais plus
voifines les unes des autres 6c plus petites , n’ayant
que trois ou. quatre lignes de diamètre.. Le gué-
pard a aufli la queue à proportion plus courte
que le léopard 6c les autres animaux du même
genre ; mais ce qui le diftingue .de tous, c’eft
une efpèçe de crinière longue de quatre ou cinq
pouces qu’il porte fur le cou 6c entre les épaules , 6c une autre, touffe de poils .longs de trois à quatre
pouces qu’il a fous le ventre.
G U E
C’eft un animal commun dans les terres voi-
ftnes du cap de Bonne-Efpérance. Tout le jour
il fe tient dans des fentes de rochers ou des trous
qu’il fe creufe en terre ; pendant la nuit, il va
chercher fa proie ; mais, comme il hurle en chaf-
fant fon gibier, il avertit les animaux: .6c• les
hommes; enforte qu’il eft affez aifé de l’éviter
ou de le tuer. C’eft , à ce qu’il nous paroît , le
.même animal que celui qu’indique Kolbe fous le
nom de loup-tigre. Il y a quelques variétés dans
cette efpèçe pour le fond du poil 6c poqr la couleur
des taches ,; mais tous les guépards ont le
caraélère commun des longs poils fous le ventre 6c de la crinière fur le cou.
GUERESA , en Ethiopie , félon Ludolph ,
mococo ou loris. Payer eês mots.
GUEVEI, eft au Sénégal, le nom du che-
.vrotain. Voye^ Ç h e v r o t a in .
GUIANACOES , nom fous lequel, la guia-
naque ou vigogne eft défignée dans l’ancienne Encyclopédie
, mais fous des traits fi vagues, ou
fi exagérés , qu’on a peine à l’y reconnoitre.
Vay/i V ig o g n e -
GÜIB, ( le ) paroît faire une efpèçe intermédiaire
entre les gazelles 6c les chèvres. Il ref-
G U I i 3 î
•femble aux gazelles , fur-tout au nanguer 3 par la
grandeur 6c la figure du corps, par la légéreté
des jambes , par la forme de la tête 6c du mufeau
, par les yeux, par les oreilles , par la longueur
de la queue 6c le défaut de barbe : mais
il en diffère par la-couleur de la poitrine ôc du
ventre , qui eft d’un brun marron affez foncé ; au
lieu que les gazelles ont ces parties d’un beau blanc;
il en diffère encore par fes cornes , qui font liftes
fans anneaux tranfverfaux, 6c qui portent deuxr
arrêtes longitudinales , l’une en deffus 6c l’autre.en
deffous , lefquelles forment un tour de fpirale
depuis la bafe jufqu’à la pointe; elles font aufli
un peu comprimées ; 6c par ces. parties , le, guib
approche plus de la chèvre que de la gazelle.
Cet animal eft remarquable par des bandes
blanches fur tin fond despoil brun marron ; ces
bandes font difpofées. fur le corps en long ôc en
travers, comme fi c’étoit un harnois. Les Guifcs
vivent en fqcié.té, 6c fe trouvent par grandes troupes
dans les plaines 6c les bois du pays de Podor au
Sénégal,
^ GUIDE DU LION , nom fous lequel on a
défigné-Iç;. lynx 6c le caracal. Voye^ L y n x 6c
C aracal.