les autres. Une méthode dans laquelle on claffe-
roit tous les oifeaux d’après la forme du bec feul ,
feroit excellente par fa {implicite, fi ce caraéf ère
pouvoit fournir un allez grand nombre de divisons
; peut-être la chofe n’eft-elle pas impoffible ,
Imais elle n’eft pas exécutée, & dans l’état aduel
de l’ornithologie, je ne crois pas la dalle des demi-
fins admiffible , puifqu’elle réunit , comme M. de
Montbeillard a été obligé de le faire, des oifeaux
qui , n’ayant de rapport que par un feul trait ou
un -feul caraâère , diffèrent par tous les autres ,
qui font au moins auffi frappans, & en même-
temps cette divifion fépare des oifeaux abfolument
Semblables & bien reconnus pour tels, puifqu’ori ne
doit rapporter à la claffe des demi-fins que la
calandre & quelques alouettes, mais non pas toutes;
& par conféquent il y auroit en même-temps des
alouettes qui feroient de cette claffe & d'autres
alouettes qui n’en feroient pas. J’ofe me flatter que 1 auteur, aux talens & à la fagacité duquel je rends
le tribut d’eftime qui lui eft dû, dont j’ai moi-
meme éprouvé bien des fois l’honnêteté à mon
egard, ne prendra pas mes obfervations en mau-
vaife part, & qu’il ne les attribuera qu’à la nécef-
Sité d’expofer mon ientiment relativement à un
objet fur lequel je me fuis chargé d’écrire. 11 ne
m’en voudra pas de n’avoir pas été une fois de
Son avis dans le cours d’un long ouvrage, & dans
im endroit où , après avoir expofé ma manière de
jpenfer, je n’en fuivrai pas moins fa nomenclature,
& je ne profiterai pas moins de fes fçavantes
obfervations dans tout le cours de l’ouvrage.
Le demi-fin à huppe & gorge blanches, a cinq
pouces trois lignes de long ; fa queue dépaffe les
âiles pliées de huit à dix lignes,; il a fur la tête
une huppe compofée de plumes blanches, longues
, étroites & pointues, couchées dans l’état de
repos, & qu’il relève à volonté ; la gorge efi
blanche, bordée de noir ; le derrière de la tête ,
Je devant du cou, la poitrine, le ventre, le croupion
, lesJ pennes de la queue, leurs couvertures
font d’un orangé plus ou moins éclatant ; le haut
«lu dos, le bas du cou près des ailes, leurs couvertures
fupérieures & les jambes font d’un cendré
foncé tirant au bleu : le bec eft noir> les pieds
d’une jaune-orangé. Suivant M. Edwars, cet oifeau,
qu’il a fait connoître & repréfenter, pi. 344 , auquel
il donne le nom de manakin , fe trouve dans l’Amérique
méridionale.
Demi-fin mangeur de vers*
Figuier dePenfilvanie. B ri ss fup. tom. Vlsp. 102.
Mangeur de vers. Edw. glan. part. II9 pag. 200 ,
skap. X.CV 9 pl. jo/.
v Le demi’fin mangeur de vers eft un peu plus
gros que la fauvette à tête noire : la-tête, la gorge,
le devant du cou & la poitrine font d'une belle
couleur orangée, moins foncée fur la poitrine ; il y
a 9 de chaque côté de la tête, trois raies tranfver-
fales, une jaunâtre entre deux noires ; le deffus du
to u , le dos, le croupion> les couvertures d»
deffus des ailes & de la queue, font d'un verd-
olive foncé;le ventre, les côtés, les' jambes 6c le
deffous de la queue font blanchâtres ; les ailes & la
queue font en-deffùs d’un verd-olive foncé & cendrées
en-deffous ; la portion fupérieure du bec eft
brune, l’inférieure couleur de chair : les pieds font
de cette dernière couleur.
Les oifeaux de l’efpèce qui vient d’être décrite,’
font de paffage en Penfilvanie : ils arrivent au. mois
de juillet, prennent leur route vers le nord, fans
qu'on les voie repaffer à l’automne. Genre XLC.
D e m i - f i n n o i r ôc b l e u .
Il eft un peu plus grand qu’une linotte : tout fon
plumage eft varié de noir & de bleu ; le noir eft
la couleur de la gorge, de la bafe de l’aile
ÔC du haut du dos ; il y a en outre un trait
noir qui va de chaque narine à l’oeil ; les pennes
des ailes font noirâtres, bordées de bleu ; le refte-
du plumage eft d’un bleu changeant ôc à reflets de
couleur cuivreufe : le bec eft d’un brun affez foncé,
ôc les pieds d’un brun plus clair. Cet oifeau, peu
connu ÔC inccmplettement indiqué dans les commentaires
de Pétersbourg , en 176 5 ,. pag. 344»
n° 63 pl. X V3fig. V I3 fut apporté des Indes, fui-
vant l’auteur qui en fait la defeription ; elle n’eft pas
fuffifante pour déterminer fon genre.
DEMOISELLE, nom que l’on donne à Saint-
Domingue à une efpèce de carouge. Voye^ Cul-
Ja u n e de Cayenne (petit).
D e m o i s e l l e de Numidie.
Pl. enl. 24t.
Hiß. de VAcad. tom. I I I 3 part. // , p. /ƒ, pl. 3 f . l
Grue de Numidie, appellée vulgairement Demoi-
felle de Numidie. B r i s s . tom. V 9pag. 388. Genre
LXXX\
Cet oifeau doit le nom de demoifèlle à l’élégance
de fa forme, à la foupleffe ôc l’agrément de fes-
mouvemens , peut - être aulfi à ce qu’il fembler
avoir quelque chofe de précieux ôç d’affe&é, ÔC
qu’il paroît aimer à fe montrer , à attirer les
regards & à fe faire remarquer. Les anciens lui.
avoient trouvé une analogie moins favorable, ÔC
avoient comparé fes mouvemens aux geftes des
mimes & des bouffons. Sa marche, toujours élégante
, quelquefois mêlée de fauts légers, a fou-
vent l’air d’une forte de danfe ; c’eft ce qui a fait
dire à Ariftote , qu’on prend les grues de Numidie
quand elles danfent vis-à-vis l'une de Vautre. Ces
oifeaux réunifient la parure dans le plumage ôc
la grandeur de la taille à l’élégance de leur forme*
Y^demoifelle de Numidie a , du bout du bec à celui
de la queue, trois pieds trois pouces fix lignes,
quatre pieds neuf pouces de v o l, & fa queue dé—
paffe les ailes pliées à-peu-près des trois quarts de
îà longueur ; le fommet ôc le milieu du deffus de
la tête eft coëffé de blanc : deux pinceaux de
plumes fines, d’un noir lnftré,. d’une longueur
moyenne , formant l'are , ôc ayant leur courbure
tournée en-deffus, partent des deux coins de la
tête de chaque côté ôc fe portent en arrière*
s’écartant un peu en-dehors ; deux autres pinceaux
où aigrettes de plumes également fines, courbées
de même ôc dans le même fens jamais beaucoup
plus longues ôc d’un blanc perlé, partent du def-
lous des premiers pinceaux, & vont fe terminer
de chaque côté du cou : les joues, le derrière du
■ cou à 1a partie fupérieure, la gorge ôc tout le,
devant du cou font couverts de plumes d’un noir
foncé ; celles qui naiffent à la partie inférieure du
cou, font fort longues, très-larges, & tombent,
■ en flottant, comme un faifeeau de rubans, au-
devant de la poitrine ; le refte du plumage eft d’un
■ gris-cendré d’une teinte très - agréable, excepté
l ’extrémité des grandes pennes des ailes & de la
queue qui eft noire : l’iris eft d’un rouge vif ; le bec
verdâtre à fon origine, eft rougeâtre dans fa partie
moyenne ôc noire à fa pointe : les pieds & les
ongles font noirs.Cet élégant oifeau eft originaire des
parties les plus chaudes de l’Afrique, Ôc il paroît
cependant qu’il pourroit s’accoutumer à notre climat.
On a vu des demoifelles de Numidie vivre
long-temps à la ménagerie de Verfailles ; elles y
produifirent, & un de leurs petits y a vécu 24
ans. Cette acquifition ne feroit peut-être pas bien
importante en elle-même , mais elle prouve que la
différence des climats n’eft pas un obftacle auffi
grand qu’on le penfe fouvent, aux tentatives qu’on
pourroit faire pour accoutumer à notre climat les
oifeaux qu’on y tranfporteroit des pays chauds.
DÉROBER ( fauc. ) Dérober les fonnettes, fe
dit d’un oifeau qui s’en va fans être congédié.
DÉROMPRE, {fauc.) exprime l’action d’un
oifeau qui fond fur un autre avec tant d’impétuo-
fité & de force, qu’en l’atteignant il le précipite 9 ÔC
le fait tomber brifé & rompu.
DESEMPLOTOIR, ( fauc. ) infiniment employé
€11 fauconnerie , pour tirer de la mulette des
oifeaux la viande qu’ils ne peuvent digérer.
DESCENTE, {fauc.) c’eft faction de l’oifeau
qui fond fur fa proie. Si cette/aâion eft lente, on
dit que l’oifeau file ; fi elle eft prompte , qu’il fond.
D EU X PO U R UN. Bell. Voye^ Bécassine
(petite).
DIABLE DE MER. Bell. Hift. nat. des oif.
pàg. 182. Voyeç Ma croule.
Diable des Palétuviers. Voyeç A ni.
Diable des Savanes. Voyeç Ani.
DIGÉRER fa gorge 3 {fauc.) fe dit lorfqu’un
oifeau rend fes excrémens trop peu de temps après
qu’il a pris fa pâture, ôc que faute de Éejourner
affez-dans la poche ou gorge, elle ne le nourrit pas.
D IN D O N .
Pl. enl. p7.
Briss. tom.1 , pag. 138épi enl. XVI. Genre II.
Coc-dinde. Bell. Hifi. nat. des oif. pag* 248-3 l a H bù Idem, port, d'oif. pag. 60.
Pavon de las indias , en Efpagnol ;
G allô-dindia , le m â le ; gallma- d'india, la fem
e lle ? e n I ta lie n ;
Indianifche-Hahn , kalekiutifch er-han, le mâle ;
indiamfch-hun, la femelle, en Allemand ;
Indyk en Polonois ; ’
Kalkou en Suédois ;
Turky-cock, kok of inde en Anglois.
Gallo-pavo en Latin ; .
Le dindon eft trop connu pouf en faire une
defeription détaillée : je m’arrêterai donc feulement
aux parties extérieures qui exigent une obferva-
tion particulière. La tête Ôc une partie du cou,
font dégarnies de plumes ôc couvertes d’une peau
d’un blanc-bleuâtre, chargée de mamelons d’un
rouge vif fur le devant du cou, variés fur la tête ÔC
le derrière du cou, de blanc, qui eft leur couleur
dominante, de rouge & de bleuâtre ; ils font plus
petits fur la tête Sc le derrière du cou, mais plus
rapprochés & plus ferrés ; ils font beaucoup plus
gros fur le devant du cou , & fur - tout à fa partie
inférieure, où ils pendent comme en paquets an
bas d’une dupliçature de la peau, qui eft lâche, &
qui tombe à replis ondulans , de la bafe du bec
fur le.devant & jufques vers le milieu du cou;
quelques poils noirs & de petites plumes de la
même couleur, plus rares fur le haut du cou ,&
un peu plus fréquentes fur le bas 9 font difperfées fu»
la pe'àu, entre les mamelons dont elle eft chargée.
Au-deffus de l’origine du bec , à fa partie fupé*
rieure , s’élève une caroncule charnue,. ridée ,
conique, qui, dans l’état de repos , n’a guère qu’un
pouce de haut.
Toutes les parties dont je viens de parler, font
fufceptibles de fe dilater & d’admettre une grande
abondance de fang qui les diftend, les tuméfie &
les colore d’un rouge très-vif. C ’eft ce qui arrive
lorfque le dindon eft ému & agité par quelqu’im-
preflion vive, foit d’amour ou d’antipathie ; alors
la caroncule qui s’élève de deffus le bec, s’alonge
jufqu’à trois ou quatre pouces , s’élargit à proportion
, & retombe ou en-devant ou d’un des côtés
du bec , jufqu’à trois ou quatre pouces au-deffous ;
en même - temps les mamelons fe tuméfient, la
dupliçature de la peau qui pend fous le bec fe remplit
de fang, & toutes ces parties en paroiffent
gonflées au point de fembler prêtes d’en rompre :
il feroit curieux de rechercher quelle eft leur
ftru&ure & comment elles peuvent alternativement
admettre le fang qui les diftend, & reprendre
leur étendue ordinaire ; mais cet objet n’eft pas
du reffort de mon fujet. Un autre trait très-
remarquable , & qui jufqu’ici paroît n’appartenir
qu’au dindon, eft un pinceau ou bouquet de crins
durs, noirs, longs de cinq à fix polices, qui
pend du milieu du cou à fa partie inférieure ÔC
antérieure. Ce pinceau ne commence à pouffer
ordinairement que la fécondé année dans nos climats,
ôi qu’à la troifième en Suède, ftiivant l’ob-
fervation de M. Linnçe.
Quant au plumageon doit remarquer que les
. plumes du dos & celles qui couvrent le deffus des
' ailes j, font comme coupées quarrément par le
Ppppi j