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aux environs. d’Antioche , & il dit que fur la fin
d’aout elles viennent en troupes de trois ou quatre
mille de laRuffie & de la Tartarie ; puis, que fe
diyifant à la hauteur de Ténédos , elles. partent
en pelotons, 6c vont toutes vers le midi ; d’autres
voyageurs ont au contraire obfervé le palTage des
c ig o g n e s au printemps d’Afrique en A fie , 6c
nous ne fçaurions douter qu’il n’en repaffe une
partie dans les provinces de l’Eur ope : lèur marché
«fl: donc parfaitement connue , & il s’enfuit qu’elles
peuplent tour-à-tour différentes contrées de l’ancien
continent ; car fi elles habitent en hiver les
pays chauds* elles pénètrent très-avant vers le
nord en été. On les retrouve en Suède , en Da-
nemarc 6c en Sibérie. Cependant tous lés pays ne
leur conviennent, pas ; il eft très-rare d’en voir
en Angleterre, 6c elles ne font que traverfer les
provinces qui font au centre de la France fans "s’y
fixer. Mais un fait très-particulier dans l’hifioire
de ces oifeaux, c’eft que, jouiflant deux fois l’année"
d’une température douce, ou plutôt l’année n’étant
compofée pour eux, par leur manière de vivre,
que d’un été continué, iis ne ceffent pas d’être
en état de fe reproduire, 6c ne s’épuiient point
par une jouiffance qui eft double de celle des
autres oifeaux. Belon, garant de ce fait, allure
qu’il vit les c ig o g n e s , en hiver dans l’Egypte, occupées
du foin de propager leur eipèce, comme
elles y travaillent pendant l’été en Europe.
Les anciens, & même les modernes, ont
attribué à la, cigogne les vertus morales les
plus eftimables, la fidélité conjugale, l’affeélion
paternelle, la piété filiale, la reconnoiffance , &
même la compaflion pour la vieilleffe, 5c l’inftinél
de la fecourir. Les Grecs lui firent honneur de
la loi qui obiigeoit de nourrir fes parens, & la
nommèrent de fon nom ; les Egyptiens lui ren-
doient un culte ; quelques peuples punirent fa mort
par la' perte de la vie du meurtrier , & prefque
toutes les nations fe font accordées a ne point
attenter à la vie de cet animal paifiblè, qui eft Utile
à l’homme, fans lui caufer aucun préjudice. Il jouit
encore , dans la plupart des pays où il fe fixe ,
de cette heureufe tranquillité qu’il doit à la fim-
plicité de fes moeurs, & il n’eft perfécuté que
dans ceux, où ne faifant que palier,.il eft moins
connu.
Parmi des oifeaux apportés de la Guiane f j ’en
ai fouvent vus qui . ne m’ont paru différ^r ’ de ;la
c ig o g n e qu’en ce qu’ils font un' ’peu plus grands ;
)’ai toujours regardé ces oifeaux côinme dé vraies
c ig o g n e s , qui, étabiiè's en Amérique , paflent alternativement
du nord au midi de ce vafte continent.
G e n r e L X X X .
C ig o gn e b l a n ch e . P I . e n l. 8 6 6 .
B ris s., tom e V , p a g e 3 6 $ . V o y e .z C igo gne,
C igo gne brune. P I . e n l. 3 9 9 . ,
B r is s , to n fc V 3 p a g . 3 6 2 , V o y e z ClGOGNE
VOIRE.
C I G
C ig o g n e d\Amérique. B ri s s . tome V, pag. 36g«
Voyez M a g u a r i .
C i g o g n e de Gingi, Voyez C i g o g n e b r u n e .
C ig o g n e delà Guiane. B r i s s . tomeV,pag.373*
Voye% Ja b i r u .
' C ig o g n e n o i r e .'
C i g o g n e b r u n e . B ris s . tome V3 pag. 362.
Idem. PI. enl. 39p. !l
C ig o g n e n o i r e . B e l l . port. (Coif. pag. 43.
La cigogne noire a , du bout du bec à celui d<?
la queue, deux pieds neuf pouces 6c demi, 6c
du même point, à-l’extrémité de l’ongle du doigt
du milieu', trois pieds deux pouces neuf lignes ;
cinq pieds 6c demi de-vol, ôc fes ailes pliées s’étendent
aux deux tiers de la longueur de fa queue :
la partie fupérieure de la tête eft brune avec des
reflets verdâtres 6c dorés ; la gorge & le cou font
couverts de plumes brunes v terminées dans beaucoup
d’individus par une petite tache blanchâtre y
qui n’eft pas confiante, Ôc qui manque quelquefois
: tout le deflus du corps eft du même brun
que la partie fupérieure de la tête , ôc embelli des,
mêmes reflets ; mais les couvertures du deflus de
la queue ne font que brunes ôc fans mélange de
verd-doré : le deffous du corps eft blanc ; l’aile eft
compofée de trente plumes'brunes -, dont les dix;
premières jettent des reflets verds êc violets, parmi
lefquels le verd domine, & le violet, au contraire *
l’emporte fur le verd des vingt autres plumes : la
queue eft brune, à reflets verdâtres, ôc elle va
en décroiffant du centre fiir les bords : le bec eft
d’un gris-verdâtre , fon extrémité tire fur le blanc y
les yeux font entourés d’une peau d’un rouge très-
vif: la' partie des jambes dégarnie de plumes
les pieds ôc les ongles font d’un rouge fombre
dans certains individus, ôc verdâtres dans d’autres y
les ongles font larges ôc applatis.
La cigogne noire n’eft guère moins répandue eti
Europe que la cigogne blanche ; mais elle y eft
beaucoup moins multipliée ôc peu connue ; elle
ne fe mêle que très-rarement avec les cigognes,
blanches 3 ou plutôt elle ne fe rencontre que très-
rarement dans les mêmes endroits ; l’une 6c l’autre
fe nourriflent Cependant des mêmes alimens ; mais
la cigogne noire ne cherche les- fiens que dans les
lieux incultes , folitaires, éloignés des habitations ;
elle fait fon nid fur les arbres lès plus hauts, 6c
communément fur les fapins les plus élevés. On
ignore en quels-lieux elle fe retire à l’approche det
l’hiver.
-Parmi les oifeaux que M. Sonnerat a rapporté
de l’Inde, dans fon fécond voyage, il en eft un
qui me paroît Une variété de la cigogne noire. Je
le nommerai., d’après le lieu où il a été trouve,1
la cigogne de Gingi : elle eft un peu plus petite
que la' cigogne noire : il y a fur lé front* a la
racine du bec une bande tranfverfale blanche; le
deflus de la itère eft d’un brun à reflets dorés &
verdâtres : les deux tiers du cou font blancs ; les
yeux font entourés d’une peau nue 6c noirâtre
C I G
dans l’individu defleché : le bas du cou , la poitrine
, tout le deflus 6c le deffous du corps , amfi
que les ailes ÔC leurs couvertures font colorés
comme le fommet de la tête : les reflets dorés
font plus apparens fur les petites couvertures du
deflus des ailes, 6c mêlés de ce rouge^qui brille
fur le cuivre de rofette : la queue eft étagée comme
celle de la cigogne noire , les plumes en font blanches
, excepte la plus externe de chaque coté qui
eft entièrement brune ; le bec , la partie des jambes
dégarnie de plumes , les pieds 6c les doigts pa-
roiffent, fur l’individu defleché, d’un rouge pourpré
, fombre 6c très-foncé ; les ongles font noirs.
Genre LXXX.
C i g o g n e du Bréfil. B ri s s . tome V, pag. 37t.
Voyez N a n d a p o a ,
CINCLE.
PI. enlmn. 8f-i»
Alouette de mer à collier. B ris s . tom. V, pag. 216.
PI. X IX , fig. 2. ' \
Cincle eft dérivé du nom grec cinclos , donne
, par Ariftote au plus petit des oifeaux de rivage ; il paroît, par cette raifon, convenir à celui dont il
s’agit dans cet article.
Le cincle n’a que ’fix pouces neuf lignes -du bout
du bec à celui de la queue, un peu plus d’un pied
de vol ; fes ailes pliées s’étendent au bout de la
queue ; la partie fupérieure de la tête 6c du dos
font -couvertes de plumes noirâtres dans leur
milieu 6c rouffes fur leurs bords ; les plumes du
deflus du cou font brunes, bordées de rouffeatre ;
le bas du dos 6c le croupion font dun gris-brun
plus foncé fur le milieu de chaque plume ; la gorge 6c le devant du cou font blancs , variés de petites
■ taches brunes oblongues fur le milieu de chaque
plume ; la phitrine 6c les côtés font revetus de
plumes brunes bordées de blanc ; le refte du
deffous du corps eft blanc ; le pli de l’aile eft
gris mêlé de blanc ; les petites 6c les moyennes
couvertures du deflus de l’aile font d’un gris-brun
avec ùn filet blanc fut le bord des plumes ; les ■
grandes font d’un brun - foncé ; les pennes de ;
l’aile font les unes d’un brun - foncé , les autres '
d’un gris-brun bordées de blanc : les pennes de ;
la queue font grifes, bordées de blanc du côté
intérieur ; mais les deux du milieu, qui font plus
longues de deux lignes que les latérales , 6c qui fe
terminent en pointe , font giîifes du côté extérieur 6c d’uni brun-foncé du coté interne : le bec eft
noir ; lès pieds font bruns, les ongles noirâtres.
Le cincle fréquente le bord des rivages , 6c plus
fouvent les rivages de la mer , que le bord
des eaux douces. 11 eft oifeau de paffage : il voyage
de compagnie avec l’alouette de mer 6c il a les
mêmes habitudes. ( Voyez A l o u e t t e de m e r ).
Gn le trouve dans la plupart des contrées de
l ’Europe , 6c il ne me paroît pas moins appartenir
au nouveau . qu’à l’ancien continent , ainfi que
l’alouette de mer. Je conferve deux oifeaux en-
yoyés de la Guiane, qui, n’offrant que de très-
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légères différences dans les nuances6c l’ordonnance
des couleurs , lue paroiffent l’un le cincle, l’autre
l’alouette de mer. Genre LXXV.
CINI. Voyez Se r in .
CLA-CLA. Voyez Litorne.
CLIGNOT ou TRAQUET A LUNETTES.
Le clignot eft un oifeau d’Amérique. Feu M.
Commerlbn le trouva fur les bords de la rivière
de la Plata , vers Montévideo. Perfonne n’en
"avoit encore parlé. C’eft un oifeau qui a beaucoup
de rapport au traquet 6c qui eft de fon
même genre ou du XLe. Il eft un peu plus gros
qu’un chardonneret, 6c fur-tout plus épais 6c plus
ramaffé. Tout le plumage eft noir avec une bande
blanche fur les ailes ; mais un cara&ère propre
à cet oifeau, ou qui, au moins , n’a encore été
remarqué dans aucun autre, c’eft une .peau jaunâtre
, sèche, ridée , femblable à certains lichens ,
qui borde les paupières 6c fait une large faillie
autour des yeux. Le clignot a de plus la membrane
clignotante qui s’étend d’un angle des yeux
à l’autre ; dans quelques individus, les couvertures
du deflous* de la queue font blanches ; le
bec eft jaunâtre à fon origine en-deffus , noir dans
le refte de fa longueur , 6c les pieds font de cette
dernière couleur.
CLOUDET. Voyez Hibo u.
CLUSE. ( fauc. ) Sorte de cri dont fe fert le
fauconnier-pour exciter les chiens, quand l’oifeau
a remis la perdrix dans le buiffon.
CLUSER. {fauc. ) crier aux chiens pour faire
fortir la perdrix du buiffon.
COCHE-LIVIER. Voyez C u j e l i e r .
COCHICAT. ( le )
Toucan à collier du Mexique. Briss. tom. IV 0
pag. 421.
Cochitenacalt eft le nom Mexiquain de cette
efpèce de toucan : il a environ dix-huit pouces
de long. Fernandez qui l’a indiqué , 6c d’après
lequel les auteurs en parlent, en donne la description
fuivante :
« Il a le bec de ,fept pouces de long , dont
m la mandibule fupérieure éft blanche 6c dentelée ,
» & l’inférieure noire ; fes yeux font noirs 6c l’iris
» d’un jaune-rougeâtre ; il a la tête 6c le cou
» noir jufqu’à une ligne tranfverfale rouge qui
r> l’entoure en forme de collier après quoi , le
» deflus du cou eft encore noir, 6c le deffous eft
v blanchâtre , femé de quelques taches rouges 6c
» de petites-lignes noires ; la queue ôc les ailes
» font noires aufli ; le ventre eft verd ; les jambes
» font rouges ; les pieds font d’un cendré-verdâtre
w 6c les ongles noirs ; il habite les bords de la
■ » mer ». Genre L1V.
COCHE-PIERRE. Voyez Gros-bec.
COCHO. ( le ) Perroquet indiqué par Fernandez.
Voyez C r i k a t ête b l e u e .
C O C H E V IS ou GROSSE ALOUETTE
HUPPÉE.
PI, enl. /o 3 3 fig. 1,