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fnr les pennes des ailes, dans des détails que je n’ai
pu fuivre , pour ne pas trop allonger.
M. de BufFon rapporte, comme des variétés à
Y aourou-couraou , cinq autres perroquets , qui
tous ont avec lui beaucoup de rapport, qui en
.ont chacun plus ou moins , & que les auteurs
ont regardés comme autant d’efpèces différentes. Je
les indiquerai, fans embraffer ni l'opinion de M. de
BufFon , ni celle des auteurs : car quoiqu’il foit
fort probable que ces perroquets font des variétés
les uns des autres , ce fait ne me paroît pas cependant
affez prouvé pour pouvoir être préfenté
comme certain ; & je crois qu’il ne doit l’être
que comme probable , jufqu’à ce qu’on en ait des
preuves plus convaincantes. Cependantpour mettre
plus d’ordre dans cet objet, je fuivrai. celui
que M.-de BufFon a tracé , & j’indiquerai à chaque
Variété la dénomination dont les auteurs fe font
fervi pour la défigner.
PREMI ERE V a RI ETE,
Appellée par M. Brisson , perroquet à tête 1
jaune de la Jamaïque, tome IV , p. 2.33 ;
Par'M.' DE Sae erne , perroquet verd à bec noirx
P. 65; • .
En comparant la defcription que M. BrifTon fait
de ce perroquet, d’après Aldrovande, avec celle
de Y aourou-couraou , on trouve que ces deux perroquets
ne varient, pour la longueur totale, que j
d’un pouce de moins du côté du perroquet de la J
Jamaïque'; que dans le dernier, le fynciput & la j
gorge font d’un bleu tirant fur le verd , au lieu j
que le fynciput e f t, dans le premier, d’un bleu î
tirant fur le violet, & que la gorge eft jaune ,- ;
bordée de verd-bleüâtre : lé refte des couleurs fe \
rapporte , fi ce n’eft que le verd-jaunâtre eft plus |
étendu fous le ventre dans le perroquet de la Jamdï- j
que : fon bec eft noir, & celui de l’aourou-couraou :
e f t cendré. Mais comme la defcription d’Aldro- !
vande , que M. BrifTon a fuivie , eft abrégée , & 1
qu’il en donne une fort détaillée de Yaourou-cou- j
raou, il n’eft pas poflible. d’achever la .comparai- j
fon , ni de décider parfaitement les; rapports & les
différences des. deux perroquets.
S e c o n d e V a r i é t é .
•C’eft le perroquet amazone de la Jamaïque, de
M. BrifTon, tome IV, p. 276. Il eft de la même j
grandeur que Yaourou - çouraou ; & la defcription. i
très-détaillée qu’en fait M. BrifTon, eft Une preuve
de la conformité qu’il y a entre ces deux oifeaux , j
de la probabilité qu’ils ne font qu’une variété l’un
de l’autre. Voici les différences les plus notables.
Le perroquet amazone de la Jamaïque a le front j
d’un bleu d’aigue-marine , qui s’étend jufques par— j
delà les yeux ; ainfi, la différence 11e confifte que j
dans la nuance'di* bleu ; le fommet de la tête eft j
d’un jaune pâle. La plus forte diffemblance.fe re- |
A P P
marque fur le bec : la mandibule fupérieure , dans
cette variété , eft rouge à fa bafe , bleuâtre dans
fon milieu, noire à fon extrémité : la mandibule
inférieure eft blanchâtre. On trouve ce perroquet
au Bréfil, à la Guiane , à la Jamaïque.
T r o i s i è m e V a r i é t é .
Perroquet à tête bleue du Bréjil. B r i s s . tome Vl9
p. 234.
Ajuru- curuca par les Brafiliens. M a r c g . Hifl»
Br. p. 2 05.
Quoique- nous n’ayons de ce perroquet qu’une
defcription fort courte, que les auteurs ont empruntée
de Marcgrave , elle offre cependant des
traits qui paroiffent propres à le faire diftinguer ,
& qui ne laiffent pas , ce me femble , que de
l’éloigner des; trois variétés dont j’ai déjà parlé.
La partie fupérieure de la tête eft d’un-bleu mêlé
d’un peu de noir, & il y a , fur le fommet de la.
tête , une tache jaune , & au - deffous- de chacun
des yeux, une tache de la même couleur : la.gorge
eft bleue ; le bec eft cendré à fa partie fupérieure %
noir à fa pointe.
Q u a t r i è m e V a r i é t é .
Perroquet des Barbades. B r is s . tome IV , p. zqtfi
Perroquet amazone varié. Idem, tome IV , p. \a8u
Grand perroquet verd des Indes occidentales.
E d w . tome IV , pl. 162, p. 162.
Marcgrave , qui indique cette variété, & qui
en fait fa fécondé efpèce de perroquets , (Hifl*
braf. p. 207 ) dit qu’elle reffemble à l’efpèce qu’il
a indiquée auparavant, ôcqui eft aufli celle dont
il vient d’être queftion dans cet article ; qu’elle
n’en diffère que très-peu , & en ce qu’il y a du
blanc ou une couleur blanchâtre mêlée au jaune
qui eft fur le fommet de la tête. Cet auteur., qui-
obfervoit fur les lieux, qui pouvoit comparer les
deux oifeaux dont il parle , 8c qui allure qu’ils ne
font qu’une légère variété l’un, de l’autre, doit en-
être cru : ainfi, M. de BufFon a rayé, à jufte:
titre , du catalogue des oifeaux, le perroquet indiqué
par M. Brillon, fous le nom de perroquet des*
Barbades , & ne le regarde. , avec raifon que;
comme une variété..
Mais le fécond perroquet-, nommé par MT. Brif--
fon , perroquet amazone varié ,■ que cet auteur a.
décrit dans un grand détail, comme tous.les oifeaux
qu’il a vus , me. femble s’éloigner, affez des deüx.
précédens, pour ne pas ' douter au moins qu’il,
n’en foit qu’une variété, & pour en donner une
defcription abrégée.
Sa taille , eft la même que celle de Y aourou-cou-
raou : le fynciput eft couleur d’aigue-marine ; le
fommet de la tête eft d’un jaune pâle , varié d’un-,
peu de. bleu : les joues & la gorge font jaunes ÿ
8c cette coüleur fe prolonge un peu fur la partie
inférieure du cou : la partie poftérieure de la tête
& les parties fupérieures. dû çou & du dos. font
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variées de verd & de jaune, parmi lefquelles il
y a quelques plumes rouges. Je ne fuivrai. pas plus
loin la defçription de ce perroquet, qui, à bien
des égards , ne paroît être qu’une variété de Y aourou
couraou , mais que je crois differente de celle
que Marcgrave a décrite comme fa fécondé efpece
de perroquets.
C i n q u i è m e V a r i é t é .
Perroquet amazone à front jaune. B r iss. tom.lV.
p. 261.
D’après la defcription détaillée que M. Brillon
donne de ce perroquet , qui différé fur - tout des
autres dont il eft queftion dans cet article, en ce
qu’il a le fommet de la tête d’un jaune pale ,8c le
pli de l’aîle , qui répond au poignet, d’un jaune
orangé , il eft probable qu’il peut n’être , comme
ceux dont il vient d’être, queftion , qu’une {impie
variété de Y aourou-couraou : il n’eft pas rare de le
voir dans les boutiques de nos oifeleurs , 8c l’on y
voit aufli allez ffmvent Y aourou-couraou.
AOUAROU. Voyei Ç o u r ic a c a .
APPAT ( ChaJJ'e. ) , fubftance alimentaire dont
on fe fert pour attirer & prendre à quelque piège
les oifeaux & tous-les animaux en général. On ne
fait guère ufage , pour les oifeaux , que de grains ,
par rapport à ceux qui en. vivent, ou de chair ,
par rapport aux oifeaux de proie. On peut encore
attirer quelques efpèces d’oifeaüx en particulier ,
par le moyen de fruits , de baies Ou d’autres ali—
mens qui font de leur goût : ainfi la noix , la
graille, le fuif, par-rapport aux méfanges , les
figues, les vers de terre , par rapport aux rouges
gorges, font des appâts/ propres a les attirer
dans les trébuchets. Le chenevi eft , en général,
un bon appât pour les oifeaux granivores. Les rai-
fins font du'goût de plulieurs efpèces d’pifeaux :
les bouvreuils font friands des baies de l’i f , & les
gros-becs le font des amandes contenues dans les
pommes de pin 8c dans tous les fruits conifères.
La connoiffance des goûts propres à chaque ef-
pëce , indique les appâts les plus sûrs pour les
attirer.
APPJXLANT, fynonime d’appeau en terme de
çhaffe. Voye£ A p pe au .
APPEAU,( Chaffe). Ce terme fe prend en deux
fens différens. Il déligne, ou un inftrument, ou
un oifeau dont on fe fert à la chaffe.
L’appeau, pris pour un inftrument, eft un fifflet
au moyen duquel le chaffeur imite le cri des oifeaux
qu’il veut attirer. Ce fifflet eft compofé d’une
anche femblable à celle de l’orgue , & qui rend
un fon différent, félon la forme de la boëte dans
laquelle l’anche eft enfermée. Il y a des appeaux
pour la perdrix rouge , pour la perdrix grife, pour
la caille , &c.
L’appeau, pris pour un oifeau, en eft un vivant,
de l’efpèce de ceux qu’on veut prendre. On le
pofe 3 enfermé dans une cage, fous les filets qu’on
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a tendus, & fous lefquels fon cri attire ceux de
> fon efpèce qui l’entendent. On donne encore à
cet oifeau le nom d’appellant 8/C celui de chanterelle.
On n emploie à cet ufage que des femelles,
dont le cri attiré les mâles -, au lieu que les femelles
ne viennent pas au cri du mâle. C’eft par cette
raifon que cette- chaffe. ne réuflit que dans la faifon
des amours, 8c que le fifflet qu’on nomme appeau
n’imite , pour la plupart des efpèces, que le cri
de la femelle*, -
APPROCHE (Chaffe). Rufe dont on fe fert
pour tirer avec le fufil les canards fauvages. Voye^
A p pr o ch e r .
APPROCHER (Chaffe). Ce mot conferve fa
fignificâtion propre en terme de chaffe, & il exprime
des rufes dont on fe fert pour joindre les
oifeaux aquatiques d’affez près pour les tirer. On
réuflit à cette chaffe, en fe fervant de l’un des
deux moyens fuivans.
Ier. M O Y E N.
On prépare un habit ou une cafaque de toile
ou d’autre étoffe de couleur fauve ou noirâtre, mais
telle qu’elle imite la couleur la plus ordinaire au
poil des vaches ou des chevaux. On termine cette
cafaque par une forte de tête, ou bonnet qui imite
la forme de la tête d’une vache ou d’un cheval.
Quatre appendices repréfentent les pieds du quadrupède
dont on veut imiter la figure : le chaffeur
paflè les jambes dans les faux pieds de derrière
, qui font des étuis creux ; il s’enveloppe le
corps dans la longueur de la cafaque qui doit être
I ample : il paffe fa tête dans celle du faux animal,
qui lui fert de bonnet, &. à laquelle on a pratiqué
deux ouvertures pour les yeux : il fixe ce
bonnet fur fa tête , au moyen 'de deux bandes
qui y font attachées fur les côtés, & qu’il noue
autour de fon cou. A l’endroit oh répondent les
bras, on laiffe pendre deux bandes de toile ou
deux faux étuis , pour imiter les jambes de devant
d’un quadrupède.
Le chaffeur, revêtu de fon habit ou cafaque ,
tenant deffous fon fufil, dont il porte le bout en
avant, marche courbé, à petit pas , allant de çôté-
8c d’autre , .lorfqu’il eft à portée d’être vu par les
oifeaux, ou qu’il approche des lieux qu’ils fréquentent.
I I e. M O Y E N.
Prenez une petite corde ou un greffe ficelle 9.
affez longue pour qu’en _en nouant, ou mieux ,
en en coufant enfemble les deux bouts, elle forme
un cercle qui entre à moitié de la tête du chal-
feur ; attachez à cette couronne , à diftances égales ,
quatre ficelles de cinq pieds & demi de long environ.
Ces quatre dernières ficelles.fervent à lier
trois cerceaux, dont le premier doit être fufpendu
à la hauteur de la ceinture du chaffeur ; le fécond
doit répondre, au milieu de fes cuiffes j 8c le iro.i