rageufes, Vont au-devant de ceux qui les attaquent
, crient & jappent prefque comme des
petits chiens : fi on les veut battre , elles ne
ie foucient ni des bâtons ni des hallebardes ,
fautant & s’élançant contre ceux qui les frappent,
s’attachant & mordant en colère les bâtons de
<teux qui veulent les tuer. Quelquefois ils fe
font la guerre , fe partageant comme en deux
armées le long des lacs ôc des prés ; & les hermines
& les renards furvenant, terminent cette
grande guerre en croquant également les deux
partis ».
Le lerning eft le mus norwagicus, du mus. Worm ;
lertmer ou demnus , d’Olaus ; lemnus , de Linné.
LEOCROCOTTE , métis ou monftre , n é,
fuivant Pline , de l’accouplement d’une hyène
n*âle & d’une lionne.
Parmi les traits que le Naturalise romain attribue
au leocrocotte , il en eft d’jncohérens, comme de
dire qu’il a la croupe du cerf, & d’autres évidemment
outrés, ou controuvés , com m eqite fa dent
fijl aujji tranchante qu'un rafoir , ôc même qu’il n’a
proprement qu'une dent qui régné, comme un os continu,
tout autour de fa mâchoire. Pour le refte des
cara&ères * ils peuvent convenir à'un animal, fup-
pofé né d’un tel mélange & même la faculté de contrefaire
différentes voix ôc entre autres celles des -
hommes, offre un rapport réel avec l’hyène.
Quant à l’exiftence de ce leocrocotte, ou métis
de la lionne ÔC de l’hyène, il paroît auflipeu fûr
de l’admettre comme pofitive , qu’il feroit inconséquent
de la nièr comme impoflible : nous .ne
connoiflbns point affez les limites réelles qui
leparent les elpèces /pu plutôt, nous n’avons pas
la jufte mefure des intervalles au-rdelà dçfquels la
Nature rejette leur alliance, pour affurer que celle
de l’hyène & du lion ne puiffe abfolument avoir
lieu, il paroît que la pofljbilité de ees unions eft
marquée-6c circonfcrite dans ce que nous appellerons
les familles des animaux, ( Voye^ l’article
Q u a d r u p è d e s )v formées d’un eniemble ©u
grouppe plus ou moins nombreux , d’efpèees,
qui par les reffemblances extérieures ôc intérieures
de conformation ; 6c par celle d’inftinéi ,
Semblent n’être que diverfes - empreintes tirées
d’un même moule , ou plufieurs copies d’un
même deflein fur différentes échelles ; ç’e-ft ainft
que nous voyons dans la famille des fqlipèdes ou
quadrupèdes à fabot unique 6c folide au pied,
l’efpèce du cheval produire avec celle de l’âne , 6c vraifemblabjèment l’une pu l’autre, -6c peut-être
toutes deux produiroient avec le czigitâT 6c le zèbre.
Ainft , encore dans la famille des quadrupèdes fifli-
pèdesà cornes permanentes,l’efpècedu bélier produit
avec celle de la chèvre , 6c peut-être 1-une pu
l’autre produirpit avec les gazelles, dont, fuivant
toute apparence, la plupart des efpèçes pourrpient
aufti produire entr’elles.
Il eft vrai que les rapprochemens procurés par
J,a çlomefticité , paroiffent nécefîaires pour amener
ces. alliances, ôcque.la nature, fière de côn-
ferver la ligne dirèéle rations 6c/de perpétuer fes génépures
, ne permet 6c ne fomente que
très-rarement ces unions étrangères /néanmoins
quelques circonftances peuvent.fuppléer là-deffus
aux rencontres de la domefticité : la folitude ÔC'
l’abandon du défert peuvent rendre amis l’un de
l’autre deux êtres qui , hors cette rencontre , le
feroient fuis : c’eft ainft que, fuivant' les anciens,
les animaux épars dans lés déferts brulans.de
l’Afrique, amenés par la foif au bord des fontaines,
fi rares dans ces fables, s’y joignoient, fuivant l^s rencontres, 6c quoique de nature diverfe,
preffés par les feux du climat 6c par ceux de
l’amour.
Quant au nom de leocrocotte , c’eft ainft q u ’il
doit s’é c rire, 6c non pas leococrotte, comme on
lit dans l ’ancienne E n c y c lo p éd ie , ce nom étant
çompofé de leo 6c de crocotta, terme dont Pline
fe fert ailleurs pour déftgner une autre génération
métive , lavoir celle de la chienne 6c du
.lou p . Voyez la fin de l’article C h ie n .
LÉOPARD, ( le ) , eft un animal carnaffier 6c
fanguinaire, un peu plus grand que l’once, mais
beaucoup moins que la panthère, n’ayant guère
plus de quatre pieds de longueur , 6c fa queue
deux pieds ou deux pieds 6c demi ; le fond du
poil fur le dos 6c les côtés du corps eft d’une
couleur fauve , plus ou moins fonçée , le defibus
du ventre eft blanchâtre ; les taches 'font en anneaux
ou en rôles ; mais çes anneaux font beau-? coup plus petits que ceux de la panthère ou de
l’once , ôc la plûpart font compofées de quatre éii-
cinq petites taches pleines. Il y a aufli de ces
taches pleines difpoféçs irrégulièrement.
L’efpèce du léopard paroît être fujette à plus.de
variétés que celles de la panthère 6c;de, l’once, Le
fond du poil eft d’un fauve plus .ou moins foncé,
les taches font plus ou moins fortement exprimées
dans les uns que dans les autres. Cet ani-r
mal a les mêmes moeurs que la panthère ; le
naturel aufli féroce, ôc il ne paroît pas qu’on
l’ait apprivoifé comme l’once, ni que les nègres
du Sénégal ou de Guinée , où il eft très-commun,.
s’en- foient jamais fervis pour la chaffe. Sa
peau , que les marchands fourreurs appellent im-?
proprement peau de tigre,, eft. plus belle 6c plus
chère que celle de la panthère 6c de' l’once.
Voye^ P a n t h è r e .
Le léopard eft plus „cruel 6c plus fanguinaire que
le lion ; c’eft l’idée qu’en donne le voyageur le
Maire , en l’indiquant fous le nom de tigre, u Le
tigre du Sénégal, dit-il ,-eft plus furieux que le lipn ; fa hauteur eft à-peu-près de celle d’un lévrier ;
il attaque indifféremment lçs hommes 6c les bêtes.
Les nggres le tuent avec leurs zagaies 6c leurs
flèches, afin d’en avoir la peau ; quelque percé
qu’il foit de-leurs coups, il fe défend tant qu’il
a un refte de v ie , 6c il tue toujours quelques- uns des chaftçurs »,
P § § §
C’eft encore ainft que le dépeint Defmarchais i
u Le léopard de Guinée , dit ce voyageur, eft
d’ordinaire de la hauteur 6c de la grofleur d’un
gros chien de boucher- ; il eft féroce , fauvage, 6c incapable d’être apprivoifé ; il fe jette avec
furie fur toutes fortes d’animaux, même fur les.
hommes, ce que ne font pas les lions ôc les.
tigres de cette côte de Guinée , à moins qu’ils-
ne foient extrêmement preffés de. la faim. Il a
quelque chofe du lion 6c quelque ehofe du grand
chat fauvage; fa peau eft toute mouchetée de
taches rondes ; noires, de différentes teintes fur
un fond grisâtre ; il a la tête médiocrement groffe,
le mufeau court , la gueule large , bien armée
de dents , dont les femmes du pays fe font
des colliers. Il a la langue pour le moins aufli
rude que celle du lion. Ses yeux font vifs ôc
dans un mouvement continuel , fon regard
cruel ; il ne. refpire que le carnage : fes oreilles
rondes ôc affez courtes font toujours droites ; il
ale cou gros 6c court, les cuiffes épaiffes ,, les
pieds larges, cinq doigts à ceux de devant 6c
quatre à ceux de derrière , les uns ôc les autres
armés de griffes fortes , aigues 6c tranchantes ; il
les ferme comme les doigts de la main , 6c lâche,
rarement fa proie qu’il déchire avec les ongles
autant qu’avec les dents ; quoiqu’il foit fort car-
naflier 6c qu’il mange beaucoup, il eft toujours
maigre ; il peuple beaucoup , mais il a pour
ennemi le tigre qui, étant plus fort 6c plus alerte ,
en détruit un grand nombre. Les Nègres le prennent
comme le lion, dans des foffes profondes recouvertes
de roféaux 6c d’un peu de terre fur
laquelle ils mettent quelques bêtes mortes pour
appât ».
L’engoi de Congo 9 ÔC Vantamba de Mada-
gafcar , font probablement le même animal que
le léopard.
LEO P ARDUS, des Écrivains latins modernes,
eft la panthère 6c non le léopard. Voyeç Panth
è r e .
LÉROT ( le ) forme une petite efpèce au-
deflbus de. celle du loir , mais qui eft encore plus
nombreufe 6c plus généralement répandue.. Le
lérot n’eft pas fi gros que ■ le rat ; il a la queue
couverte de poils très-courts avec un bouquét de
poils longs à l’extrémité , 6c il diffère encore du
loir ôc du mufcardin , par les marques noires
qu’il a près des yeux , ôç parce qu’il a la gorge 6c le ventre d’un plus beau blanc.
Il habite nos jardins ôç fe trouve même quelquefois
dans les maifons. Il fe niche dans les trous
des murailles ; il court fur les arbres en efpalier ,
choifit les meilleurs fruits ôc les entame tous
dans le temps qu’ils . commencent à mûrir ; il
femble qimer les pêches de préférence , 6c fi l’on
veut en conferver , il faut avoir grand foin de
détruire les lérots.
Ces animaux grimpent aufli fur les poiriers,
les abricotiers, les pruniers , ôc fi les fruits doux
Ht foire Naturelle. Tom. /,
leur manquent , ils mangent des amandes , des-
noifettes, des noix 6c même, des graines légu-
mineufes; ils en tranfportentr en grande quantité-
dans leurs retraites qu’ils pratiquent en terre ,
fur-tout dans les jardins foignés, ou dans les anciens*
vergers.
On les trouve fouvent dans- de vieux arbres
creux. Ils fe font un lit d’herbes , de moufle Ôc
de feuilles. Le froid les engourdit ôc la chaleur
les ranime. On en trouve quelquefois huit ou dix.
dans le même lieu , tous engourdis, tous refferrés-
en boule, au milieu de leurs provifions de noix 6c de noifettes.
Ils s’accouplent au printemps , produifent en
été, ôc font cinq ou ftxi petits qui croiffent
promptement, mais qui cependant ne produifent
eux-mêmes que dans l’année fuivante- Leur chair:
n’eft pas mangeable comme celle du loir ; ils ont
même la mauvaife odeur du rat domeftique, au>
lieu que le loir ne fent rien: ils ne deviennent,
pas aufli gras , 6c manquent des feuillets graiffeux
qui fe trouvent dans le loir 6c qui enveloppent
la maffe entière de fes inteftins.
On trouve des lérots dans . tous, les. climats,
tempérés de l’Europe , 6c jufqu’en Pologne> 00
en Pruffe, mais il ne paroît pas qu’il y en ait
en Suède ni dans les autres, pays feptentrionaux.,
Le lérot ;eft le mus avellanarum major , de
Gefner 6c de Ray ; le loir des mémoires pour
fervir à l’hiftoire des animaux.
LETAGA , en M o fc o v ie , eft l’écureuil volaftt
ou polatouche. Voye^ P©LATOUCHE.
LEVRIER , nom de la race des chiens les plus
légers , ÔC dont les proportions.font les plus fines
6c les plus fveltes ; pour le refte de la defcription
du levrier ôc les qualités particulières de cette race,
voyes^ l’article du C h ie n .
LEZARDS ÉCAILLEUX, nom fous lequel
on trouve le pangolin 6c le phatagin défignés dans
plufieurs Auteurs. Voye£ Pa n g o l in 6c P h a t
a g in .
LLAMA , qu’on- prononce lliama , les deux
U mouillées., eft aux Indes efpagnoles le nom.
du lama. Voyeç L a m a ,
LICAMA ,.des Caffres , eft le bubale. Voyeç
ce mot.
LICE , eft: pour les chaffeurs une chienne courante
dont on tire race ; le mot lice dans le fens
où s’en eft fervi la Fontaine , paroît défigner
plus génériquement une grofle chienne pleine j
: une lice étant fur fon terme. Fab. VII. Liv. II.
LICORNE: -La.licorne de mer eft , comme on
peut le voir à l’article narwhal, un grand animai
marin du genre des cétacés ; mais les anciens
Naturaliftes ont beaucoup parlé d’une licorne de
terre , quadrupède d’Afrique 6c d’Éthiopie , de 1*.
taille d’un cheval, ôc qui doit porter une corne
unique pofée au- milieu du front. Cet animal eft:
abfolument inconnu des Zoologiftes modernes, 6c après les iromenfes recherches que l’on a faites