LXXII. LOGANIACEÆ.
STRYCHNOS. L., Gen., 253 ; DC., Prodr., IX, p. 13.
STRYCHNOS UNGUACHA. Nob.
u n g u a c h a s im ia rdm . Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. m , n° 1817.
,• (Tab. LXXIU.)
S. arbor, ramis teretibus inermibus, nec cirrhosis, cortice luteo-
ferrugineo vestitis, glabris ; foliis oppositis brevissime petiolatis, ad
partem ramulorum superiorem approximatis, ovalibus aut ovali-ellip-
ticis apice basique obtusis, integris, coriaceis basi 5-nerviis, nervis
lateralibus paulo supra basin nervi medii, enatis, approximatis,
utrinque glabris, subtus squamuloso-ferrugineis ; floribus parvulis
in axilla foliorum elapsorum aggregatis, breviter pedunculatis ; pe-
dunculis brevibus sæpius trifloris ; pedicellis basi bibracteolatis,
calycis 4-partiti laciniis 2 oppositis obtusis, exterioribus, margine
ciliatis ; corollæ tubo brevi, limbo 4-partito ; laciniis in præfloratione
valvatis oblongis subobtusis, crassis et facie interna carinatis et
quasi triquetris ; antheris semiexsertis fauci insertis, filamento brevissimo
suffultis ; ovarii bilocularis lòculis multiovulatis ; ovulis
trophospermio dissepimento adnato affixis.
Crescit in demissis versus fluvium Tacazzé, prope Tchélatché-
kanné, mense Aprili florens (Schimper).
Nomen abyssinicum : Unguach Hebei.
Observation.—L’analyse détaillée que nous avons faite de cet arbre nous
a démontré qu’il appartient au genre Strychnos. M. Hochstetter l’avait rapporté
à la famille des Apocynées où, selon ce savant, il formait un genre nouveau
sous le nom d’Unguacha. Mais il sera facile à tous ceux qui examineront
la planche ci-jointe, de reconnaître que cet arbre ne peut pas être rangé dans le
groupe des Apocynées. Déjà par la simple inspection de ses feuilles et surtout de
leur nervation, j’avais soupçonné sés rapports intimes avec le genre Strychnos.
L’analyse détaillée des diverses parties de la fleur m’a confirmé dans cette opinion.
En effet, les lobes de la corolle ont une préfloraison valvaire et non
tordue, ce qui éloigne tout rapport avec les Apocynées et place, au contraire,
l’Unguacha dans les Strychnées. Tous les autres caractères, tels que les étamines
presque sessiles attachées au haut du tube de la corolle et à demi saillantes;
l’ovaire assis sur un disque hypogyne, à deux loges, contenant un très-grand
nombre d’ovules, attachés à deux trophospermes insérés le long de la cloison ;
le style simple terminé par un stigmate très-petit et à peu près simple.
Je ne connais pas le fruit de cet arbre. Mais certainement par son port, par
tous les caractères de sa fleur, il appartient au genre Strychnos. La seule différence
un peu marquée, c’est qu’ici la fleur est télramère et non pentamère. Ce
n’est certes pas un caractère suffisant pour placer celte espèce ailleurs que dans
le genre auquel nous croyons devoir la rapporter. Par son ensemble de caractères,
et surtout par ses fleurs tétramères, elle se distingue facilement des autres
espèces de Strychnos à corolle hypocratériforme et à lige non volubile.
STRYCHNOS LOKUA. Nob.
S. arbor ; ramulis teretibus griseis, pubentibus, spinosis ; foliis
oppositis, vix petiolatis ovali, aut obovali-acuminatis acutis, integris,
superne et præsertim subtus cum petiolo pubentibus ; basi 5-nerviis
spinis raris brevibus rectis acutis rigidis, in axilla foliorum sitis,
floribus... fructu globoso, crassitie pugni, crustaceo-lignoso...
Nomen vernaculum ; Lokua.
Crescit in montosis apricis convallis fluvii Tacazzé, prope Tchéla-
tchékanné (Quartin Dillon).
Observation. — Je ne connais ni les fleurs ni le fruit de cet arbre, et cependant
je ne crois pas me tromper en le rapportant comme le précédent aü
genre Strychnos. Une note manuscrite du docteur Quartin Dillon m’apprend
que son fruit est de la grosseur du poing, globuleux, dur et crustacé, et que
les Abyssins s’en servent pour faire des tabatières. Je n’ai pas vu ce fruit, les
rameaux de cet arbre conservés dans l’herbier d’Abyssjnie sont également dépourvus
de fleurs. Mais la position, la figure, et surtout la nervation des feuilles,
les épines placées à leur aisselle, enfin, comme le dit la note, un gros fruit globuleux
et coriace me paraissent être des caractères qui ne laissent aucun doute
sur le genre auquel le Lokua doit être rapporté.
Par ses rameaux de couleur grise et non jaune ferrugineux , pubescents et
non glabres, par ses feuilles également pubescentes, et enfin par la présence
des épines, celte espèce se distingue facilement de 1? précédente.
Il ne faut pas confondre le fruit du Lokua avec celui d’un autre arbre également
employé par les Abyssins pour faire des tabatières. Ce second arbre est
le Heddict, qui me paraît être une espèce du genre Oncoba, un peu différente
de VOncoba spinosa du Sénégal, par ses fruits et ses graines de moitié plus
petits. Je ne possède que les fruits de cette dernière espèce, qui n’a pas été
mentionnée à la famille des Fiacourtianées à laquelle le genre Oncoba appartient.