minea calycem æquante, crassa, apice incurva ; fllamentis parte superiore
coalitis, parte mediàiinferiore liberis.
Nomina vernacula : in lingua amharica Djibbarra ; in lingua ti-
greensi : Djibarroa.
Crescit in monte simensi Bouahit locis 11000-13000 pedes supra
mare, Augusto fi. (Schimper) et in planifie ultima montium ab Am-
bara usque ad descensum montis Selki, altitudine circïïer 11 ad
13 000pedes supra mare, in mense Maio florens et fructus gerens
(Quartin Dillon).
Observation. — Voilà certainement une des plantes les plus singulières de
toute l’Abyssinie et une de celles sur lesquelles les habitants ont des opinions et
des traditions très-diverses. Un arbre de quinze pieds de haut est un fait déjà
fort remarquable dans la famille des Lobéliacées, qui ne compte j en général, que
des plantes annuelles ou vivaces, rarement sous-frutescentes à leur base. Une
note de mon regrettable ami le docteur Dillon, qui accompagne les échantillons
de celte plante, a été écrite le 15 mai 1840 dans une maison construite avec le
tronc de ces singuliers végétaux. Cependant, quoique évidemment ligneux, le
Djibarroa ne dure ordinairement que quatre à cinq ans. Sa végétation est semblable
à celle de quelques plantes monocotylédones, dont il se rapproche un
peu par son port. Gomme les Agave, il vit tant qtfil ne fleurit pas; mais, dès qu’il
a produitson énorme hampe florifère et qu’il a mûri ses graines, l’arbre meurt et
se dessèche sur pied. M. Dillon dit qu’il est extrêmement commun sur l’itn -
bara. «C’est, dit-il, à peu près le seul arbre croissant sur le plateau qui termine
cette montagne. Je l’ai vu pendant dix à douze heures de roule, jusqu’à
la descente du Selki, entre une hauteur de 11 000 et 13 000 pieds au-dessus du
niveau de la mer. »
Comme plusieurs autres Lobéliacées, le Djibarroa est une plante vénéneuse ;
le suc propre qu’il contient est extrêmement âcre. On prétend que son ombre
est mortelle pour les personnes qui y restent longtemps exposées ou qui ont le
malheur de s’y endormir. Son suc frais a une forte odeur de punaise, On l’emploie,
dit-on, contre certaines ophthalmies chroniques.
La fumée de son bois respirée en petite quantité cause le vomissement. Elle
deviendrait mortelle si on y restait longtemps exposé.
Les Abyssins pensent que ses graines, qui sont assez semblables à celles du
Teff (Poo abyssinien, Willd), mêlées avec du beurre, sont très-propres à déterminer
les contractions de l’utérus et facilitent l’accouchement.
Enfin, deux longs épis placés à la porte d’une maison en garantissent les habitants
de tout maléfice et surtout des attaques du diable.
TUPA SCHIMPERI. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. il, n° 908.
(Tab. LXIII.)
T. caule arborescente, basi nudo, siraplici ultra partem mediani
folioso ; foliis valde approximatis congestis, obovali-oblongis acutis,
basi sensim attenuatis et valde angustatis, margine tenuiter eroso-
dentatis tenui-membranaceis, superne glabris, subtus in nervis, ve-
nisque pubentibus, 2 pedes longis, in parte latiori 6-8 pollices latis ;
floribus uti in præcedenti dispositis ; bracteis flores vix superantibus
linearibus, acutissimis, cum basi pedicelli coalitis ; sepalis lanceola-
tis acutissimis pubescentibus ; petalis primum inter se in unum coalitis,
mox, nisi in parte inferiori, distinctis linearibus acutissimis :
columna staminea recta, nec arcuata, longiori, fllamentis basi tantum
distinctis.
Crescit ad latus occidentale montis Taber in ter pagos Add’ Silam
et Maizacholo, 8000-8300 pedes supra mare (Schimper).
Nomen vernaculum : Dgiberroa.
Observation. —Cette espèce est bien différente de la précédente, quoiqu’elle
ait le même port et soit désignée sous le même nom par les habitants de l’Abyssinie.
Ses feuilles sont obovales allongées, finement déchiquetées en petites
dents très-courtes, plus larges que dans l’espèce précédente ; ses boutons de
fleurs sont allongés, presque cylindriques apiculés à leur sommet, et non terminés
comme ceux de l’espèce précédente par un long appendice en forme de
bec recourbé ; les fleurs sont presque de moitié plus petites ; leur calice atteint
à peu près la moitié de la colonne staminifere, tandis que dans le Tupa rhyn-
chopetalum, les sépales ont la même longueur que la colonne ; les pétales seulement
soudés par leur quart inférieur sont et plus étroits et plus courts; la
colonne staminifère est proportionnellement plus longue, plus grêle, droite et
non arquée, et les cinq filets qui la constituent ne sont distincts que par leur
partie la pins inférieure. Enfin la bractée qui accompagne chaque fleur est
linéaire, étroite, très-aiguë, un peu plus longue que la fleur ; tandis que dans
l’autre espèce elle est cinq ou six fois plus large.