
montagnes d’Alface & du Rhin ; mais dans d’autres on ne trouve que l’une
ou l’autre de ces deux elpéces, tels que dans les hauteurs le long du Rhône,
& dans les environs de Lyon , où l’on ne voit que le Silvandre, ôt jamais
le Silene. M. Gigot d’Orcy a reçu bien des fois le Silene de la Provence,
& jamais le Silvandre. Dans les cantons où ces deux elpéces paroiflent enfemble
& en même-temps, on n’a jamais remarqué que leurs fexes fe foient confondus.
L e Silvandre n’a jamais connu d’autres femelles que celle de fon efpéce, non
plus que le Silene. Cette derniere circonftance eft décifive pour tirer de l’erreur
ceux qui les ont regardé comme ne faifant que la même efpéce.
La Figure 34. a. repréfente le delfus d’un Silvandre mâle. Sa couleur brune
prefque noire, eft changeante, fur-tout dans les ailes fupérieures, tantôt en
verd naiffant, tantôt en verd bleuâtre : les reflets de lumière font encore plus
fenfibles dans le Silvandre que dans le Silene. Nous n’avons ici donné que l a .
couleur locale êc la plus ordinaire, par la raifon que nous avons dite dans la
defcription du Silene. Près du bord des quatre ailes, il y a une bande tranf-
verfale, beaucoup plus brune que dans le Silene ; on y remarque également
un oeil brun avec une prunelle blanche, vers l’angle extérieur de l’aile fupérieure.
La Figure 34. b. repréfente le deflùs de la femelle. Sa couleur eft s®ins
brune que celle du mâle ; fes reflets font aufli brillants. La bande tranfvêrfale
des quatre ailes eft d’un blanc-jaunâtre tirant fur le ventre de biche. Elle a
dans les ailes fupérieures deux yeux bruns à prunelles blanches, & un troiliéme
oeil vers la bafe des ailes inférieures.
La Figure 34. c. eft cette femelle en deifous. Dans la bande jaunâtre des
ailes fupérieures, on ne trouve qu’un oeil couleur de biftre, avec une prunelle
blanche : cet oeil correfpond à celui qui eft en deflùs vers l’angle extérieur.
Celui qui paroît en deflùs vers la bafe de ces ailes fupérieures fe trouvant
très-rarement en deflous, n’eft point ici repréfenté : il manquoit même dans
l’Individu qui a fervi de modèle pour cette figure. La bande des ailes inférieures
eft d’un blanc bleuâtre, êt quelquefois jaunâtre. Près de cette bande vers le
bord extérieur, on remarque un petit oeil brun, ovale, avèc une prunelle
plus claire. Quant à la fefonde bande blanchâtre, qu’on trouve dans le Silene
vers la naiflance des ailes inférieures, ainfi que les deux taches de la même
couleur
couleur vers le bord des ailes fupérieures, on ne les voit jamais dans le
Silvandre.
Son vol eft femblable à celui du Silene. Ces deux efpéces ne paflent point
l’année : leur confervation n’eft due qu’à celle de leurs oeufs, que les rigueurs
de l’hiver ne .peuvent détruire.
Efper, tome 1 , tab. V I I I , f . 2 & 3.
N o u s ne faifons pas ici mention d’un petit Silvandre que nous voulions
indiquer fous le numéro 3 y , parce que jufqu’à préfent nous n’avons pu nous
procurer aucun Individu en nature. Roefel, tome 3 , tab. X X X I V , fup.
fig. y &• 6 ; 6c Efper, tome 1 , tab. V I I I , fig. 2 , le regardent comme une
variété du Silvandre.
Quoique nous ayons les raifons les plus fortes ”pour en faire une efpéce
diftinâe, nous avons cru devoir renvoyer fa defcription .à la fin du dernier
Cahier, en lui confervant fon ordre êc fon numéro, efpérant que nos doutes
qui contredifent l’autorité de ces deux Auteurs, pourront être diflipés par
quelqu’Individu que nous tâcherons de nous procurer, ne voulant abfolument
comprendre dans cet Ouvrage que des objets peints d’après nature, êc non
copiés dans les Auteurs.
P lanche XXL N uméro 3 6 .
Ls H E R M I T E .
É T A T P A R F A I T .
T 1 E S Chenilles des Papillons de jour étant en général très - difficiles à
trouver, nous fommes obligés de pafler dans cette efpéce, comme dans beaucoup
d’autres, les deux premiers états fous filence, pour ne parler que de l’état
parfait.