
par l’aile fupérieure; & pour la fixer à cette place, on fait entrer dans la
planchette la pointe coudée de cette épingle, qui alors contient ces deux
ailes comme fi elles étaient ferrées dans une gâche. Pour les alfujettir plus
Purement, on placera une fécondé épingle auprès de la première.
Lorfque les deux ailes d’un côté font développées, on développe les deux
autres de la même façon... On laiffe le Papillon en cet état pendant quelques
jours, pour qu’il fe féche & conferve la pofition qu’on lui a fait prendre. Le
Papillon a. eft Amplement piqué' dans la rainure ; celui b. n’a qu’une aile
développée ; celui c. a les deux ailes du même côté, fous les deux épingles
à têtes de cire ; celui d. les a toutes développées ; enfin celui e. eft tel qu’il
reliera lorlqu’il fera fec.
L a Figure 2 j . indique une autre maniéré de les développer, qui confifte:
à alfujettir d’abord toutes les ailes en les piquant très-près du corps fur les
plus fortes nervures avec des aiguilles' bien fines. Lorfqu’elles-■ font ainlî
arrêtées, on les comprime avec deux petites bandes de carte que l’on fixe
à la planchette avec des épingles vers leurs extrémités. Ces deux morceaux
de carte fuffxfant ordinairement pour contenir les ailes , on ôte les
aiguilles, dont les trous pourroient s’aggrandir en féchant. Les Papillons
de cette planchette font comme ceux de la Fig. 2 4 , repréfentés à différent
dégrés de développement, indiqués par des lettres femhlables;
Une troifiéme. maniéré, que j’ai imaginée, confifte à contenir les ailes
avec des morceaux de cartes, fans piquer les nervures. Lorfque le Papillon
eft fixé-dans le fond de la rainure, on pique de chaque côté de la planchette
une bande de carte feulement par un bout, comme on le voit à la Phalene
Fig. 2 j . Ces deux premières épingles doivent être pofées au-deffus de la
tête de l’Infeêle, de façon qu’elles ne puiffent pas empêcher les ailes
fupérieures de monter aufli haut qu’il fera néceffaire. Pour que ces cartes
contiennent mieux les ailes, il faut auparavant les bomber un peu Fig. 3
Cettè courbure leur faifant faire, reffort , elles comprimeront davantage,
lorfqü’elles feront redrelfées. La première épingle au-deffus de la tête étant
bien arrêtée, on fait prendre à l’aile fiipérieure la pofition qui lui convient,
par le moyen de la pointe Fig. 3 o ; & pour l’empêcher de. fe déranger,
on appuyé un peu la carte, deffus avec le bout du doigt. Enfuite on place
l ’aile inférieure , on pofe la carte delfus, & l’on en fixe l’extrémité dans la
planchette avec une épingle au-deffous du Papillon. Un côté étant ainfi
arrangé, on développe l’autre de même.
Comme il pourrait arriver que les grands Papillons & les grandes Phalènes--
oppoferoient un peu trop de.roideur à ce troifiéme moyen ,- il faudra pour
contenir leurs ailes après- quelles feront arrangées, placer une troifiéme
épingle fur le milieu de la carte.. Elles ne pourront-alors faire aucun mouve--
ment ; le petit trou de cette troifiéme épingle ne les gâtera point, parce
qu’il fera imperceptible.
La pointe coudée, Fig. 3 1 . fera très-commode pour prendre le corps
'des Papillons en deffous, & les relever lorfqu’ils feront trop enfoncés dans
la rainure.
Si quelques, membres venoient à fe cafter pendant ou après le développement
, on pourrait les rejoindre avec de la colle forte détrempée d’abord
dans de l’efprit de v in, & fondue enfuite avec de l’eau. Là colle de poilfon,
qui eft fort-blanche, feroit peut-être préférable1, mais il faut la brifer à coups
de marteau avant de la faire fondre dans l’eau. Une très-petite goutte de
l ’une ou de l’autre que l’on met. proprement avec la pointe d’une aiguille ou
d’un cure-dent, fuffit pour fixer en peu.de temps- le membre cafté, que l’on
replace .avec la bruxelle de cuivre. Quelques Amateurs employent ce moyen-
pour fubftituer des ailes bien confervées à celles qui font endommagées , 6c
compofent ainfi un beau Papillon des débris de plufieu-rs.
• Si l’on vouloit développer les pattes-, les antennes & la trompe des-
Papillons, il faudrait, au lieu d’enfoncer l’aiguille par le deffus du corcelet,
la piquer par deffous-, afin que les pattes fe préfentant en deffus, on eût la.
facilité de les arranger comme on voudrait, par le moyen de quelques petits-
morceaux de cartes ou de petites boulettes, de cire molle qui les tiendraient
collées fur la planchette. I l faut feulement faire attention que fi le développement
fe fait en deffous, les ailes inférieures, doivent recouvrir le bord des
ailes fupérieures., au lieu que lorfqu’il fe fait en deffus, ce font les ailess.
fupérieures qui recouvrent le bord des inférieures..
C ’eft par des procédés aufli Amples qu on fait prendre aux Papillons donc
î- on veut décorer un cabinet, la forme la plus agréable ôc en même-temps lai
plus favorable aux Obfervateurs : cette difpofition. préfente toutes les beautés
qu’on veut contempler à loifir, Peut-être, nous dira-t-on que ce développe--