
branches, fur les feuilles. La main & le coup d’oeil exercés à l’employer y
procurent tous les Individus qui font à portée d’être faifis. U fe tourne de
tous les fens ; le Papillon ne peut s’en échapper, quand même quelqu’autre
corps fe trouveroit enveloppé avec lui ; la poche fe renverfant par le
mouvement donné pour faifir l’Individu , il s’y trouve emprifonné. Il ne
faut pas lui donner le temps de fe débattre ; on le voit à travers les mailles,
& l’on choifit la place pour le piquer. Enfuite on ouvre le filet, 6c l’on retire
l ’épingle & le Papillon qui y eft attaché pour le placer dans la boîte après
l ’avoir preffé avec la Bruxelle dé fer pour le faire mourir,
On ne peut difconvenir cependant que le filet double ne foit d’un ufage
plus étendu que le filet fimple, fur-tout celui en forme de canne Fig,
, i i ôc 1 2 , dont on peut au befoin faire un filet fimple en le fermant, ôc
fubftituant à la place des raquettes b. b , un filet à poche femblable à celui
de la Figure ÿ.
Après l’explication détaillée que nous. avons donné des Inftrumens , ÔC
(Ce que nous venons de dire lùr la Chaffe des Papillons, nous croyons avoir
fuffifamment inftruit les Amateurs de la maniéré de s’en procurer. Il faut
à préfent leur apprendre à les développer ôc à les conferver , afin .de ne
pas perdre le fruit dç leurs foins,
DU D É V E L O P P EME N T
D E S P A P I L L O N S ,
E développement confifte à leur faire prendre pendant qu’ils fofit frais
la pofition la plus avantageufe pour jouir de toute leur beauté. Les ailes
inférieures préfentant, le plus fouvent, une différence de deflins, une
oppofition de couleurs à celles des ailes fupérieures , on perdroit cette
.variété de nuances fi les ailes étoient repliées l’une fur l’autre.
Pour développer un Papillon, il faut qu’il foit mort depuis peu de temps,
qu’il ait confervé toute fa fraîcheur, ou pour mieux dire, toute fon humidité
14 flexibilité j afin qu’il puiffe fç prêter aux mouvejnens qu’on lui fait
faire
faire pour étendre fes ailes. S’il étoit fec , on le mettroit en pièces plutôt
que de le faire fléchir. Gomme il arrive cependant que l’on reçoit des
Papillons fecs non développés, ou que de ceux que l’on a attrappés quelques-
uns fe defféchent ayant le développement, nous croyons devoir commencer
par indiquer le moyen de les ramollir lufiifamment.
Pour y parvenir, il faut prendre des boîtes de fapin, les mettre tremper
pendant vingt-quatre heures dans de l’eau propre, en obfervant, pour qu’elles
ne fe déjettent point, de fixer auparavant le fond de la boîte & du couvercle
avec des doux d’épingles de métal blanc ; ceux de fer occafionneroient de
la rouille, qui teindroit l’eau & le bois, ôt faliroit le Papillon. Les boîtes
étant bien pénétrées d’humidité, on les retire de l’eau, on les égoutte , ôc
l’on pique enfuite au fond les Papillons avec l’aiguille ou l’épingle à laquelle
ils font attachés. S ’ils ne ..tiennent à rien, on placera au fond de la boîte
pour les recevoir, une petite planche féche ôc très-propre que l ’on y fixera
de peur d’accident. Enfuite on fermera la b o îte , on. l’enveloppera d’un
linge mouillé, ôc au bout, de d ix -h u it, . vingt-quatre ou trente heures ,
fuivant la groffeur des Papillons, l’humidité les aura pénétrés au point de
les avoir rendu aufli flexibles que lorfqu’ils étoient vivans ; ils feront alors en
état d’être étendus.
Cè moyen fefit aufli à dégager les. épingles ou aiguilles qui tiennent
aux Papillons ; c’eft le feul qui réufliffe parfaitement pour les gros Papillons
qui viennent de la Chine, de l’Amérique, ôte. Fixés à de très-groffes aiguilles
rouillées dans les corps, il faut beaucoup d’ufage, de ménagement ôc d’adreffe
pour les en retirer fans les brifer. S i , lorfqu’on appuyé la Bruxelle, on
éprouve encore une trop grande réfiftance, il ne: faut pas forcer, on
déchireroit l’Individu qui eft adhérent à l ’aiguille ; il faut pour le retirer fans
dégât le remettre à l’humidité. On a quelquesfois employé avec fucccs pour
les détacher , l’efprit de vin , en en faifant couler quelques gouttes le long
de 1 aiguille , deffus ôc deffous, ôc appuyant prefqu’en même - temps là
Bruxelle fur le corps du Papillon ; mais la liqueur altère fa couleur, ôc
.malgré la plus grande attention, on expofe l’Individu à être endommagé.
P o u r rendre compte de tous les moyens, nous devons indiquer aufli
qu’on retire les aiguilles du corps des Papillons en faifant rougir leurs
C c