
raifon il eft facile à prendre. C ’eft de tous les Papillons celui 'qu’on trouve dans
la faifon la plus avancée; on en voit encore au mois de Novembre : il eft
auili celui qui vole le plus tard : les autres fe retirent au coucher du foleil ; la
Belle Dame au contraire vole encore long-temps après : on en voit fouvent dans
les grands jours à neuf heures du fo ir, particulièrement le long des grands
chemins.
Il eft connu dans toute l’Europe, & il n’ofire aucune variété. On le trouve
auffi dans les autres parties du monde.
M. Gigot d’Orcy en a reçu par trois fois différentes du Cap de Bonne-Efpérance ;
ils étoient femblables en tout à ceux d’Europe. L ’examen le plus fcrupuleux,
même avec le microfcope, n’a fait découvrir aucune différence. G’eft peut-être
le feul qui foit dans ce cas.
Cramer, j e, cahier, p. 40, pl. 26 , allure qu’on le trouve en Afrique St en
dlautr.es climats, St qu’il fe voit par-tout où il y a des chardons St des épines,*
I l eft par conféquent des quatre parties du monde.
Plufîeurs Auteurs en ont donné la defçription; entr’autres:
Geoffroy, Hift. ab. des Inf. tom. II. p. 4 1 .1 1 . 7.
Efper j Tom. I. Tab. X . p. 133. P. nymphalis cardui. Le Chardonneret,
CardueVts.
Lin né, Syfiema naturoe , Edit. is. , Tomo L Parte II. pag. 77 4. i f . tây.
Papilio Nymphalis. Cardui.
P l a n c h e V I I L N u m é r o 8 .
I A CART E G E O G R A PHI Q U E BRUNE.
P R E M I E R É T A T .
E magnifique Papillon eft fort rare ; il a été inconnu à la plupart des
Auteurs qui ont traité des Infectes. M. Ernft l’avoit cependant trouvé, quoique
très-rarement, fur les bords des forêts pendant quelques années de fuite ; mais
fa
fa Chenille avoit échappé à fes recherches, La découverte en eft due à M. le
Profeffeur Hermann, de Strafbourg, .qui en cherchant des plantes botaniques,
en fit remarquer une nichée à M. Emft fur des orties crues a 1 ombre, au
bord de la Forêt. Cette nichée leur en fit découvrir beaucoup d’autres à peu
de diftance l’une de l’autre ; elles étoient en petites lociétés de dix ou douze
au plus fur chaque plante : leur couleur étoit tres-variée. Il y en avoit encore
de plus noires que celle repréfentée Figure 8. a, & de plus claires , que celle
8. b. Il en prit plufîeurs pour vefir ce qu elles produiraient. La faifon étoit alors
avancée ; c’étoit la mi-Juin : elles étoient parvenues a leur entier accroilfement,
& prêtes à quitter leur premier état.
S E C O N D É T A T .
E l l e s ne tardèrent pas en effet à fe difpofer à leur métamorphofe en
Chryfalide, Fig. 8. 'è, dont la couleur offrait autant de variété que les Chenilles
mêmes. Le plus grand nombre de ces Chryfalides ont été infruaueufes : en forte
que fur plus de quatre-vingt, il n’a pu obtenir que deux Papillons parfaits,
qui lui ont paru être deux femelles. Quelques-uns font nés avec des ailes imparfaites
, & la plupart de ces Chryfalides fe font defféchées fans rien produire.
Cette expérience prouve que l’efpéce réufïït difficilement.
é t a t p a r f a i t .
A u bout de quinze jours ,- il fortit d’une de ces Chryfalides, le Papillon
parfait repréfenté en deffus figure 8. d. & en deffous figure 8. e. Ce Papillon
comparé avec ceux dont les ailes étoient imparfaites, offrait plufîeurs variétés,
tant dans les deffeins que dans les couleurs. Aux uns les parties blanches des
deux côtés des ailes étoient fablées de noir plus ou moins d autres n avoient
en deffus, Figure 8. d„ qu’une feule bande fauve : d’autres deux & même trois.
Cette Figure n’en a que deux de chaque côté;. Cependant ces variétés ne
conftituent pas des efpéces différentes. Les nervures jaunes des ailes en defTous
Figure 8. e , difpofées à peu près comme des chemins & des rivières fur un