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pointes à la flamme d’une bougie; mais Comme les Papillons font fées,
il refte un trou à la place où le Papillon avoit été piqué.
La rofée, la vapeur de l’eau chaude peuvent aufli ramollir les corps &
les ailes , mais moins également que le procédé que nous avons indiqué le
premier, & que nous avons éprouvé très-préférable.
On' évite l’embarras de ces préparations, lorfqu’on peut développer les
Papillons au moment, ou peu après qu’ils font morts, & l’on court moins
de rifque de les gâter. Voici comment il faut s’y prendre pour les faire
mourir.
L e Papillon étourdi, & piqué d’une' aiguille au travers du corcelet ,
comme il a été dit plus haut, on achevé dé lui ôter tout mouvemént, en
lui ferrant l’eftomach avec les deux lames de la Bruxelle de fer pofées entre
la naiflance des ailés & celle des pattes. Il eft m e que les petits Papillons,
furvivent à cette prefflon, mais les gros ont la vie fl dure, qu’en les ferrant
même très-fort, on ne peut quelquefois la leur ôter. Alors au lieu de
redoubler la preflion, ce qui pourroit les mutiler, il faut les développer à
demi-morts. G’eft le parti que j’ai pris, comme je l’ai dit ci-deflùs , avant
de connoître le moyen dont je. vais parler, 8c qui eft en ufage en Allemagne.
On prend une boîte de métal, ou d’autre matière qui foitimpénétrable à
l ’eau, & qui puiffe réfifter à la Chaleur de l’eau bouillante. On double fore
fond de liège , & après y avoir aflùjetti le Papillon avec une aiguille ,,
on la plonge dans l ’eau bouillante ou au moins très-chaude. Il n’y a
point d’Infette que ce procédé ne fafle mourir en peu de temps fans le
gâter.
On peut aufli faire mourir un Papillon fur le champ de la manière fuivante.
On le traverfe d’une longue épingle. (Dans ce cas il ne faut pas la grailler.)
On pique l’épingle au milieu d’une, carte, & l’on en fait rougiWextrémité à.
la lumière d’une ^ougie : le Papillon périra auflitôt que la chaleur l’aura
atteint. La carte qui. le féparera de la lumière empêchera qu’il ne fe gâte en
fe débattant. Il faut le retirer tout de fuite de. l’épingle , afin qu’il ne s’ÿ
attache pas ; il ne feroit plus temps s’il s’y étoit féché.
Comme les Papillons de nuit, fur-tout les femelles qui ont le ventre fort
gros, féchent difficilement, & font par-là plus fujets à être endommagés parles
Mittes, il y a des Amateurs qui ont acquis la dextérité de les vunler
par une ouverture qu’ils font à l’extrémité du ventre avec la pointe d’un
canif. A. l’aide d’une petite aiguille coudée, ils en font fortir tous les
inteftins, . fit y fubftituent du coton faupoudré d’a lun, qui a la propriété
d’écarter les Animaux deftrudeurs.
Quelques perfonnes employent du foufre pour faire mourir les Papillons,
6c nous devons prévenir contre cette méthode en la détaillant ainfi que fes
inconvéniens. On prend une boîte dont on ferme exa&ement l’entrée par
une planche à couliffe ; on y introduit des fils foufrés après les avoir allumés ;
on bouche tout de fuite fon ouverture le plus hermétiquement poflible en
collant du papier, autour. La vapeur- fait périr les Individus renfermés ; aucun
ne réfîfte à cette fumigation ; mais elle dénature les couleurs, 8c l’on fait
paffer ces Papillons pour des variétés : la fupercherie eft cependant aifée, à
reconnoître.
Quelque méthode qu’on ait employé pour faire mourir les Papillons ,
auflitôt qu’ils font morts, on pique l’aiguille qui les traverfe dans le milieu
de la rainure f . f Fig. 24., g. g. Fig. 2 j , de façon que le corps de l’InfeÛe
entre eh entier, dans cette rainure, qui doit être plutôt trop large que trop
étroite pour le recevoir.
Pour, piquer cette aiguille, on fe fervira de la Pince à bec Fig. 3 , afin
de ne pas toucher le Papillon avec les doigts. Cette précaution fera néceffaire,
toutes les fois qu’après les avoir développés, on voudra les changer de
place..
L a Figure 24. repréfente un développement fait avec des épingles", dont
la pointe eft coudée, 6c la tête enveloppée de cire ordinaire un péu molle ,
ou de cire à modeler qui s’amollit plus aifément, ôc s’attache mieux que
la cire ordinaire : ce développement fe pratique ainfi.
Le Papillon fix é , comme je l’ai d it , dans la rainure , on étend une des
ailes fupérieures jufqu’à ce que fon bord inférieur foit parallèle au trait
d’équerre tracé fur la planchette. On lui fait prendre cette pofition avec la
pointe de l’aiguille emmanchée Fig. 3 0 , qu’on pofe légèrement au-deflqns
de la plus groffe nervure près du corps, fans percer l’aile. Enfuite on attache
la tête de cire de l’épingle coudée à la planchette, de façon que l’épingle
couchée fur l’aile, la comprime affez pour l’empêcher de fe refermer. Cette
aile arrêtée, ou amene l’aile inférieure jufqu’à ce quelle foit un peu rècouverte
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