
étant bien féchée, on la pofe fur une feuille de papier enduite de vernis )
.ôc l’on appuyé fortement le tout enfemble. Enfuite on mouille le papier
gommé, l’eau détrempant la gomme, le papier quitte facilement, & les
plumes relient attachées-au vernis qui n’eft point fo.lub.le dans l’eau. Cette
fécondé opération découvre le côté extérieur des plumes, niais il eft difficile
qu’elle s’exécute allez parfaitement pour que le Papillon n’en foit pas
endommagé. D ’ailleurs elle ne peut fe faire que par le moyen du vernis',
qu i, comme nous l’avons d it, altère les couleurs; auffi n’indiquons-nous ici
ce procédé que comme de pure curiolité.
Il nous refte une obfervation à faire concernant les Argus. Ces Papillons
n’ont pas feulement, comme tous les autres, une fimple membrane à laquelle
font attachées les plumes du deffus & du deffous de leurs ailes ; mais ils en
ont deux, à l ’une defquelles tiennent les plumes du deffus, & à l’autre 'celles
du deffous. Il faut donc les enlever toutes deux pour découvrir les plumes.
Ordinairement il y en a une qui fe fouleve d’elle-même lorfque l’on ouvre
la feuille de papier après l’impreffion. On voit le Papillon fe' dédoubler, &
il ne refte plus qu’à ôter l'autre- membrane avec la pointe du canif ; mais
il y a encore une maniéré fure de les enlever toutes deux facilement, c’eft
d’imprimer en même-temps le Papillon des deux côtés. Chaque imprelïïôn
retient une des membranes, & l’on ôte celle du côté que l’on veut conferver.
L ’impreffion des Papillons paroîtra peut-être- une invention plus curieufe -
qu utile ; cependant elle offre l’avantage de pouvoir conferver fans aucun
embarras une colleâion très-nombreufe. Les feuilles de papier une fois
arrangées dans des livres ou dans des porte-feuilles, n’exigent plus de foin ,
& les Individus que l ’on y raffemble étant dépouillés de leurs parties les plus
groffieres , ont bien moins à craindre des Infefles defini fleurs que ceux
renfermés dans des cadres. Ils font auffi plus à l ’abri des impreffions de l’air
qui altèrent, à la longue, les couleurs de ceux qui y font expofés, comme
nous l’avons obfervé dans le Difcours du troifiéme cahier de cet Ouvrage,
P l a n c h e X X X V I I . N u m é r o 7 6 .
LE PORTE-QUEUE' BLEU STRIE
É T A T P A R F A I T. .
O U S ne connoiffons point la Chenille qui produit ce Papillon. Selon
Reaumur, Tom. II. pag. 4.8 1 , elle eft du genfe des Cloportes. Sa couleur
eft olivâtre. Le deffus de fon corps eft piqueté de taches rougeâtres. Elle
vit fur le Coliïtea Baguenaudier, fe nourriffant des graines 'renfermées dans
la gouffe. M. Geoffroi dit qu’elle mange, auffi quelques plantes légumineufes,
entr’autres des pois.
Sa Crifalide eft attachée par un lien autour du cinquième anneau. Elle
eft femblable à toutes celles qui proviennent des Chenilles de ce genre,
■ c’eft-à-dire , également groffe des deux -bouts.
L a Figure 7 6. a. repréfente un mâle en deffus. Sa couleur eft bleu-
ïbncé changeant. Ses quatre ailes ont un petit-bord blanc,. & un fécond
to rd noir plus large. Les -ailes inférieures ont une queue noire, longue &
aigue , àu-deffus de laquelle il y a deux taches rondes noires.
Le deffous Fig, 7 6. i , eft un fond blanc couvert d’une multitude de
petites lignes ondées de couleur brune-claire ou grife. Les ailes inférieures
ont en outre deux taches mi-partie jaunes & noires au-deffus de la naiffance
de la queue.
On croyoit ce Papillon Afiatique , mais il fe trouve aux environs de
Paris.
Sa femelle nous eft inconnue.
Ce Papillon a été décrit fous le nom de Boéticus, part
'Linn. Syft. nat. ed. X I I . fp. 2 2 6 , pag. y 8g.
Mullers , tom. 5, pag. 624.
Geoffroi , tom. 2 , pag. 5 7 , n°. 25.