t p ’on pouvoir dëfirer. C ’eft d’après ces portraits fidèles, que tous ceux de cettd
Colleûion feront gravés & peints fous fk direaion. Ainfi les Curieux feront
affurés d’avoir foüs les yeux les Papillons autant que l’Art peut le permettre.
On ne le dilîîmule point; il en eft quelques-uns-d’une fi rare beauté, & d’une
-couleur fi furprenante, qu’ils furpaiïent les facultés du meilleur pinceau, fur-
tout lorfque les couleurs font changeantes. On aura du moins de ceux-là, les
contours exacts avec la couleur la plus ordinaire ; & la defcription rendra compte
des beautés que le pinceau n’aura fçu exprimer.
Les fuccès de M. Ernft l ’ont mis en peu de temps en correfpondance avec
îes Amateurs de cette partie de l ’Hiftoire naturelle. Il a voyagé & vifité les
Cabinets les plus curieux. Il a augmenté fes portraits, comme fa Colleûion,
de ce qu’ils contenoient de plus rare : fon porte-feuille eft enfin devenu le plus
complet qui ait jamais exilté. Il renferme beaucoup de nouveautés qui ont
jufquici échappé aux Auteurs. On aura foin d’indiquer les Cabinets où ces
nouvelles efpéces fe trouvent.
M. Hermann, Profefleur de Strasbourg, M. d’Aubenton, Démonftrateur a«
Cabinet du Roi , lui ont non-feulement témoigné la plus grande fatisfaaion de
fon travail, mais ils ont fait tout ce qui dépendoit d eux pour en faciliter la
perfecïion. Ce dernier lui procura prefqu’à fon arrivée à Paris la connoilTance
de M. * * * , Proteâeur de cette Edition. C ’eft dans fon Cabinet, un des plus
riches qui exifte en ce genre, qu’il a complété fon porte-feuille. Ce qu’il y
a trouvé, fera peut-être la partie la plus intérefTante de cet Ouvrage.
La première Partie ne traitera que des Papillons de jour, qui doivent former
la première claffe, comme on l’a ditpages xxx & xxxij. Cette clafle fera feulement
divifée en deux familles.
La première fera compofée de ceux qui marchent fiir quatre pieds, & qui
proviennent de Chenilles épineufes, dont les Chryfalides font nues & fufpendues
par la queue.
La fécondé fera compofée de ceux qui marchent fur fix pieds, dont les
Chenilles-n’ont point d’épines, & dont les Chryfalides font également nues,
mais attachées par la queue, & un lien au milieu du corps.
Ce que nous avons dit à leur fujet pages xix. xx. xxiv. xxx. &c. fiiffit pour
en donner une idée affez exaSe,' fans ou’:i foit nécelfaire de le répéter ici.
PAPILLONS DE JOUR,
P R E M I E R E FAMI LLE.
Papillons à quatre pieds, Chenilles épineufes, Chryfalides
angulaires, nues & fufpendues par la queue.
P l a n c h e I. N u m é r o n
LE M O R I O,
P R E M I E R É T A T .
I L A Figure i . a. repréfente la Chenille d’où provient ce magnifique Papillon;
On la voit ici dans fon parfait accroiflement. Son corps eft alors recouvert de
poils fins de couleur bleuâtre, qui font quelquefois bruns ou noirâtres. Ses
épines font Amples, garnies de plufieurs petits poils. Les deux premiers anneaux
ou le col nen ont point; les deux anneaux enfuite en portent chacun fix; les
fix autres apres en ont chacun fept ; 1 avant dernier & le dernier enfin en ont
Chacun quatre. Ainfi cette Chenille eft armée de foixante-deux épines qui la
mettent hors d’infultes.
Au fordr de l’oeuf jufqu a fon premier changement de peau, fa couleur eft
brune ou noirâtre, & fes épines font très-courtes, ce qui eft commun aux autres
Chenilles épineufes ; fes taches roulfes font alors prefqu’imperceptibles ; elles
deviennent beaucoup plus fenfibles fur la féconde peau; mais les poils ne paroifiènt
que fur la troifiéme & derniere peau, telle qu’on la voit ici.
Cette Chenille paroit deux fois l’année. La première, vers la fin de Juin ou
au commencement de Juillet; & la fécondé, vers la fin du mois d’Août ou au
A