
commencement de Septembre. Elle vit en fociété nombreufe : on en trouve
fouvent deux nichées fur le même arbre, prefque toujours logées à la cime fur
l ’extrémité des branches.
Les feuilles du bouleau, de l’ofier, & fur-tout du faul, nommé en latin falix
■ capiea, font leur nourriture ordinaire. Il en eft même beaucoup aux environs
-de Straîbourg qui vivent fur les peupliers.
S E C O N D ÉT AT .
L orsque les Chenilles font fur le point de fe métamorphofer pour prendre
l ’état de Chryfalide, on les voit defcendre par troupes des arbres pour chercher
un lieu commode. La Figure i b. la repréfente dans ce fécond état. Cette
Chryfalide, d’une forme allez ordinaire, n’offre aucune fingularité remarquable;
fa peau feulement eft fouvent recouverte, d’une poufliere hleuâtre.
É T A T P A R F A I T .
A u bout de quinze jours le Papillon fort de la Chryfalide. Il eft repréfenté
Figuge i . c. tel qu’il eft au moment de fa fortie, fes ailes non encore développées,
mais ornées des taches bleues & de la bande jaune : un quart d’heure fuffit pour
lui donner l’accroilfement qu’on remarque dans les figures fuivântes.
Qn voit fous la Figure r . d. le delfus du Papillon mâle : fa couleur rouge
foncé tire quelquefois plus fur le noir, & les taches bleues fur la bande noire ,
font quelquefois violettes. Une frange de petits poils qui borde les ailes fupérieures
à la partie qui approche du corps, fe fait remarquer dans le mâle comme dans
la femelle.
La Figure i . e. fait voir le delfc*s du mâle St de la femelle, qui n’ont rieni
dans cette partie qui les diftingue.
La Figure i . f . repréfente une variété de ce Papillon, tirée du Cabinet de
M. Chriftian Gerning à Francfort (a). Cet individu, quoique conformé aux
( û) Nous aurons fouvent occâfion de citer fa fuperbe Colle&ion : nous failïffons cette occafîon de
.lux témoigner notre reconnoiiTance de ce qu’i l nous a permis d’enriefeir notre Ouvrage des raretés
qü’élle renferme*
autres
autres quant au fond de la couleur dominante, en diffère cependant, en eê
que la bande noire des ailes eft beaucoup plus: étroite. Les deux ailes fupérieures
font totalement privées de taches bleues ; la bande jaune plus large & plus
foncée, eft chargée de quatre taches noires d’une figure.irrégulière. La bande
noire de chaque aile inférieure n’a auflî d’autre ornement que trois taches, bleues.
Quoique ces différences foiént très-remarquables, elles ne fuffifent cependant
Tpas pour conftituer une autre efpéce; c eft ce qui nous a déterminé à comprendre
celui-ci fous le même numéro, comme une fimple variété qui n’a jamais été
décrite par aucun Auteur.
La Figure i. h. eft la femelle vue en^deffus.. Elle ne diffère du mâle que
parce quelle eft ordinairement plus 'grande, & que fon ventre eft toujours plus
gros à caufe des oeufs dont il eft rempli. Elle a aulïi fort fouvent une tache , bleue
fur la bande noire de plus que le mâle. .
■ On voit fous la Figure i. g. un Morio à bandes blanches., que bien des
perfonnes ont regardé comme une variété, fans faire attention que cette bande
n’étoit blanche que fur ceux qui avoient échappé à la rigueur de l’hiver. M. Ernft
a obfervé pendant nombre d’années, que dans quelque faifon que ce fo it, ce
Papillon fort toujours de fa Chryfalide avec des bandes jaunes : mais, ceux de
la derniere faifon, furpris par les premiers froids, fe retirent dans des. creux
d’arbres- ou dans des greniers de la campagne où ils reftent fans, mouvement
pendant tout l ’hiver. Ceux qui féjournent’dans les creux des.arbres plus expofés
à l’humidité que ceux qui font dans les greniers, font auflî dans le cas de perdre
plutôt leurs couleurs. Audi voit-on paraître dès la fin de Février ou au commencement
de Mars, des Morios à bordures tout-à-fait blanches, & d’autres. qui
confervent encore une teinte jaunâtre. Cette différence dans' la couleur , ne
provient donc que de leur féjour dans des lieux plus pu. moins humidé.s : ceux
qui confervent encore une teinte jaune, ont été affurément moins altérés .que
ceux qui l’ont perdue tout-à-fait. Une preuve d’ailleurs que la c.ouleur de ces
Morios a été altérée pendant l’hiver, c’eft qu’ils ne paroiffent jamais, que depuis
le mois de Février jufqu’à la fin de Mai ; paffé ce temps on n'en voit plus. Ce
font ces Papillons qui dépofent les oeufs pour les Chenilles de la première
Couvée, St les Papillons qui en proviennent font tous à. bordures jaunes. Ainfî
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