
tiers de gomme adragante. Faites paffer le tout à travers dun linge , afin
qu’il ne s f trouve aucune efpéce de malpropreté.
Ayez une table de bois folide ôc bien unie ; un cylindre ou rouleau de
bois ; quelques pinceaux de cheveux ou de poils d’écureuil courts 6c fins ;
des bruxelles (i) ; un canif, &c.
Muniffez-vous d’un affortiment de couleurs , dont voici l’énumération :
i° . Terre d’ombre; 2°. La même calcinée; ; °. Ochre ; 40. Ochre calcinée;
y°. Maflicot ; 6°. Bleu de PruiTe ; 7°. Laque fine; 8°. Vermillon ; $°. Encre
de la Chine ; 1 o°. Blanc de Cerufe ; 1 i° . Carmin ; 1 20. Biftre.
M A N I E R E D’ O P É R E R.
S u r une feuille de papier bien u ni, ôc qui ait de la confiftance, tel que
celui de Hollande, étendez légèrement avec un pinceau, de l’eau gommée,
dans un efpace proportionné à la grandeur du Papillon que vous y voulez
fixer. Prenez ce Papillon par le corcelet avec des bruxelles, détachez-en
les ailes avec des cizeaux à leur infertion, fans offenfer le duvet qui les
couvre ; pofez-les fur la partie- du papier humeâée -, en commençant par
les ailes fupérieures, fi c’eft le deffus du Papillon que vous voulez avoir,
& par les ailes, inférieures, fi c’eft le defïous. Ayez foin de les placer dans
la pofition naturélle à l’Individu, & de laiffer entr’elles un efpace égal à la
groffeur du corps que vous avez ôté.
Pliez enfuite la feuille de papier, ôc comprimez-la, avec la paume de
la main, pour que les deux côtés fe fixent l’un contre l’autre , mais ne
frappez point. Après cela, placez-la entre plufieurs feuilles dé papier ordinaire
pour qu’elle ne puiffe être endommagée par le mouvement du cylindre que
vous ferez rouler deflus en l’appuyant fortement, mais pendant une minute
au plus, pour ne pas laiffer le temps à la gomme de fe fécher ; car alors
vous ne pourriez plus r’ouvrir le • papier , 6c vos peines feraient perdues.
Quelques perfonnes pour obvier à cet inconvénient, mettent ce papier entre
deux morceaux de flanelle humides , ôc cette précaution eft fort utile.
( i ) Voyez la defcription de cet Infiniment dans le troifîéme Cahier de cet Ouvrage, page 88 ,
figure i i
Cependant fi les deux côtés du papier fe trouvoient un peu collés enfemble,
on parviendroit facilement à les féparer , en les humeftant avec de l’eau.
Après avoir ouvert la feuille de papier qui renferme le Papillon , vous
enleverez avec un canif la partie membraiteufe des ailes. Si vous avez bien
opéré, les plumes relieront fixées dans la gomme, ôc il ne vous manquera
plus- pour avoir un Infefte parfait que le corps , les antennes ôc les pattes.
Ces parties ayant trop d’épaiffeur pour pouvoir être imprimées, u faut les
peindre avec les couleurs indiquées ci-deffus. Employées feules ou mélangées,
elles vous donneront toutes les teintes dont vous aurez befom. I l faut obferver
de les délayer dans de l’eau fans gomme, celle qui fe trouve fin le papier
fuffifant pour les fixer. Il eft aifé de comprendre que le fuccès de 1 opération
dépend de l’adreffe de celui qui opère. ' - ■
Du vernis bien blanc pourrait être fubftitué à l’eau gommée ; mais il a
l’inconvénient de donner trop de brillant au papier, de le jaunir à la longue,
& d’altérer les couleurs du Papillon.
On pourroit avoir le deffus ôc le deffous du Papillon par une feule
opération, en humefitant de gomme les deux côtés oppofés du papier ; mais
il en réfulte toujours deux impreffions imparfaites, la frange qui borde les
ailes de prefque tous les Papillons s’attachant en partie au-deffus, en partie
au-deffous. (j . ,, . j
Si au lieu d’un Papillon les ailes étendues, on vouloit lavoir dans
l ’attitude qu’il prend lorfqu’il fe repofe, on arrangerait les ailes fur le papier
de la maniéré dont l’Infeae les place alors, Ôc l’on procéderait a limpreffion
comme ci-deffus ; on peindrait enfuite le corps de profil.
Pour réuflir parfaitement dans ces impreffions, il ne faut employer que
■ des Papillons bien entiers, bien frais, ôc morts depuis deux jours au plus.
Ceux defféchés n’ont pas les mêmes fuccès, même quand ds feraient
On peut objeaer que ces impreffions ne font voir que la partie intérieure
des plumes du Papillon, c’eft-à-dire celle qui étoit du côté de la membrane
nue l’on a enlevée, mais nous répondons que ces plumes, ont la même coideur
& la même vivacité des deux côtés, ce dont on peut fe convaincre par la
contr’impreflion. Voici comment elle fe fait. -
Après avoir procédé, comme nous venons de 1 expliquer 1 impreffion i|| H !|