
D E J O U R
P l a n c h e I X . N u m é r o i o ,
L E S I L V A I N.
É T A T P A R F A I T . JL A Chenille & par conféquent la Chryfalide de ce fuperbe Papillon n’étant
point connue, nous paffons tout de fuite à fon état parfait : onpréfume cependant
que la Chenille doit avoir beaucoup de rapport avec celle-du n°. 11.
On a nommé ce Papillon le Silvain , parce que là réfidence ordinaire eft
dans les grandes forêts JJ eft fort commun dans les forêts d’Alface & des environs
de Francfort : on le trouve auffi dans quelques forêts de France, comme celles
de Fontainebleau & de Senart ; mais il eft plufieurs cantons de 1 Europe qui
en font privés.
Ce Papillon eft d’un naturel làuvage ; on l’approche très-difficilement., &
par cette raifon il n’eft pas aifé à attrapper. Il fe pofe ordinairement a terre
fur les grands chemins où il trouve quelqu’humidité ou des excrémens d animaux.
Dans fon vol rapide , il bat continuellement les ailes. Avant de fe pofer, il
fait plufieurs petits circuits autour de la place à peu de diftance de la terre:
c’eft dans ce moment, fi on veut s’en emparer, qu il faut s approcher, fe placer
à huit à dix pas de l’endroit, &. reflet immobile jufqu au moment ou il le pôle,
pour ne pas l’effrayer. Dans cette attitude, le Chafleur avec le filet a la main,
préparé & élevé‘à la hauteur d’un pied, s’élance fur lui pour len couvrir a
l ’inftant qu’il fe fixe : fans cela on tenteroit inutilement de le furprendre. Nous
donnerons par la foite la defoription des inftrumens néceffaires a cette chafîe.
La Figure to. a. fait voir le mâle en deffùs ; celle io. b. le fait voir en
deflous. M. Ernft a pris plufieurs mâles plus grands que les femelles. Il en eft
dont les taches qui forment la bande des ailes inférieures en defîbus font
verdâtres.
On
On voit le deffus de la femelle Figure 10. c. Ses ailés fupérieures font ornées
de plufieurs taches, foit blanches foit fabléès de brun ou de jaune : les ailes
inférieures font auffi traverfées d’une marge de brun clair. Il en eft quelques-
unes qui ont cette-marge blanche : dans ce cas les taches fablées de brun ou
de jaune font plus blanches. M. Gigot d’Orcy a cette variété dans fon Cabinet :
on la trouve très-rarement.
La Figure 10. d. fait voir cette femelle en deffous. La marge eft différente
& moins foncée que celle du mâle, ainfi que les taches des ailes fupérieures.
Il a été décrit par :
EJper j tom. 1 , fup. VII. tab. X X X I . fig. 1.
P L A N C H E X.
ï j ? f B â W Î 5 L Ü Aar l i t Ti. is l
N u m é r o
C ï Tf ■ ?/ A ï S a. su V i l a
Z Z .
P R E M I E R É T A T .
T j A Figure i r . i. fait voir la Chenille.de ce beau Papillon : elle ne paraît
qu’une fois l’année, au mois de Juin. Elle vit folitaire fur le tremble. Sa Anoure
ïînguliefê paraîtrait au premier apperçu être fuffifante pour la faire féparer de
la famille des Chenilles épineufes, fi fon Papillon, qui eft fon état parfait, n avoit
les rapports les plus exads avec ceux qu’on a décrit ci-deffus. Elle eft ornée
■ de diverfes nuances qui forment une couleur, agréable. Sa tête échancrée par
le haut, eft terminée par deux pointes aigues en forme de petites cornes. Des
éminences de diverfes formes, plus ou moins grandes & affez dures, font placées
fur fon dos. Les plus grandes font fur le fécond anneau : le troifiéme & les
fuivans en portent chacun deux , mais moins grandes que les premières : fur
la partie poftérieure, quatre de ces éminences font recourbées vers le bas, &
les deux dernières fur le douzième anneau fe terminent en pointe. Le corps
H