
 
        
         
		et un  peu  étalées  au  sommet.  Les étamines,  qui  sont  au  nombre  de  six,  sont  
 placées  devant  cliaque  division  de  la  corolle  ;  leurs  filaments  sont  soudés  par  
 leur  base  entre  eu x ,  et  avec  la  corolle  elle-même  :  ils  sont  planes,  membraneux, 
   nullement  renflés  dans  le milieu  de  leur  longueur,  plus  courts  que  la  
 corolle,  terminés  par  des  anthères  droites,  jaunes,  oblongues,  presque  en  
 forme  de fer  de flèches; l’ovaire  est libre,  blanchâtre, ovoïde ;  le style est cylindrique, 
   un  peu  triangulaire,  droit,  purpurin  vers  son  sommet,  terminé  par  
 trois  stigmates  irréguliers  qui  dépassent  à  peine  la  longueur de  la  corolle. 
 Le  fru it,  que  je  n’ai  point  vu  parvenir  à  sa maturité,  est,  selon  Rumph,  
 une baie  sphérique ou un peu  comprimée, qui acquiert la moitié de la  grosseur  
 d’un  grain  de  raisin,  et  qu i,  en  mûrissant,  prend  une  belle  couleur  rouge,  
 comme  les  baies  de  nos  asperges.  Ces  fruits  renferment  trois  graines  dures,  
 noires  et  anguleuses. 
 H I S T O I R E . 
 Cette  espèce  de Dragonnier  est  originaire  des  Moluques,  des  Indes  et  de  
 la  Chine.  On  la  cultive  à  Amboine,  sur  les  bords  des  jardins  et  des  possessions  
 : c’est de  là  qu’on  lui  a donné  le nom  de  Terminale,  qui  indique  qu’elle  
 sert  de  terme  ou  de  limite. 
 Rumph  distingue  la  Terminale  blanche,  c’est-à-dire,  celle  dont  les  feuilles  
 restent toujours  vertes,  et dont les fleurs sont blanches ;  et la Terminale rouge,  
 c’est-à-dire,  celle  dont les  feuilles et  les  fleurs  deviennent purpurines  : les habitants  
 de  Ternate,  faisant  allusion  à  ce  changement  de  couleur  des  feuilles de  
 cette  dernière  variété, lui  donnent  le  nom  de  Ngassi,  qui  signifie  feuille menteuse; 
   la  variété  blanche,  qui  est appelée  Sole par les  habitants  de  Coram,  est  
 regardée  au  contraire comme un  emblème  de  la  sincérité  et  de  1 amitié. 
 Les  racines  de  l’une  et  de  l’autre  variété  sont  employées  aux  Moluques,  
 pour  guérir  les  dysenteries  et les  diarrhées  :  les  feuilles,  écrasées et chauffées,  
 sont  appliquées  sur  les  blessures  d’un  poisson  vénéneux  nommé  Jean  Sivangi.