
l’extrême ressemblance qu’elle a d’ailleurs avec la Pontédèrie, cultivée dans
les bassins du Muséum.
La gaine de la feuille supérieure ne porte ni feuille ni pétiole., mais à leur
place on observe à son extrémité une petite callosité ; de cette gaine, que quelques
auteurs ont regardée comme une spatbe, naît un épi droit, cylindrique ,
hérissé sur l’axe et sur la base des fleurs de petits poils blancs qui ressemblent
à des écailles ; les fleurs sont d’un beau bleu ; chacune d elle est sessile sur
l ’axe, monopétale , tubuleuse , à six lobes étroits, qui atteignent le milieu
desa longueur, et se disposent de manière à former deux lèvres assez distinctes;
les étamines sont au nombre de six, dont trois très-petites insérées irrégulièrement
au fond du tu be , et trois plus longues insérées à son entrée; les anthères
sont fixées sur les filaments par le milieu de leur face externe ; au fond
du tube se trouve l’ovaire, quim’a paru absolument libre, et qui donne naissance
ù un style simple, un peu plus court que la fleur, mais cependant saillant
hors du tube, à cause de l’écartement des lobes.
H I S T O I R E .
La Pontédèrie en coeur est originaire des Etats-Unis d Amérique, ou elle
se trouve depuis la Floride jusqu’au Canada. 2)..
Elle croît dans les fossés, les étangs, les eaux douces et tranquilles, à peu
près à la manière de nos Sagittaires.
On la cultive avec succès dans l’un des bassins du Muséum d’Histoire naturelle;
elle y fleurit chaque année au printemps, mais n’y porte pas de fruits.
O B S E R V A T I O N S.
La place des Pontédèries, dans l ’ordre naturel, est très-difficile à fixer, et
ne pourra lêtre que lorsque leur fruit sera bien connu; leur port les place
parmi les Àlismacées à côté des Sagittaires; mais leur ovaire simple les en
écarte; la forme de leurs feuilles et leurs fleurs en épi les rapproche des Scy-
t ami nées, dont 1 insertion des etammes les éloigné ; Jussieu les a placées parmi
les Narcisses, et Linné entre les Iridées ; mais si réellement leur ovaire est
libre, elles ne peuvent trouver place dans ces familles; appartiennent-elles
donc aux Asphodèles où Mirbel les a transportées, ou bien aux Joncs parmi
lesquels Jussieu semble disposé à les ranger?
E X P L I C A T I O N D E L A P L A N C H E .
A. Sa souche et une feuille radicale,] , , „
| de grandeur naturelle.
B. La partie supérieure de sa tig e , j
i . La fleur vue pardessous. 2. Une étamine grossie à la loupe. 3. La fleur
ouverte et étalée pour montrer l’insertion des étamines. 4. Le pistil.