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 mais  ces diverses parties  se  ressemblent  si  peu  entre  elles,  qu’il  est  nécessaire  
 de  les  examiner «avec  attention  pour reconnaître  leur identité  avec les  organes'  
 correspondants  des  autres  Liliacées ;  les  divisions  extérieures  sont  grandes,  
 presque  égales,  et d'une belle couleur  jaune;  deux  d’entre  elles-plus  rapprochées  
 semblent  former  une  lèvre  supérieure  ;  la  troisième  est  plus  écartée,  
 creusée  en  gouttière,  élargie  et déjetée  en  dehors  sur  les  côtés,  traversée  par  
 une  côte  longitudinale,  rétrécie  et  terminée  en  pointe  au  sommet ;  les  trois  
 divisions intérieures sont de  couleur bleue,  et plus  inégales  entre  elles;  la plus  
 courte  est cachée  à la base des deux  divisions extérieures rapprochées ;  elle  a la  
 forme  d’un capuchon,  et contient une liqueur mielleuse ; les deux autres sortent  
 du  tuhe  entre  les  interstices  des  lèvres,  et atteignent presque  la longueur de  la  
 division externe écartée ;  elles sont rétrécies à  leur base,  ondulées et courbées en  
 gouttière sur l’un des bords, munies sur l’autre d’un appendice, ondulées et tronquées  
 au  sommet,  soudées  ensemble dans presque  toute  leur longueur,  et formant  
 une gaine qui renferme  les  organes sexuels. Les étamines sont au nombre  
 de  cinq seulement, et on ne  trouve pas,  comme dans le Bananier, une sixième  
 étamine stérile; elle paraît cependant exister,  et M. Yentenat soupçonne qu’elle  
 est  soudée avec  la  plus  courte  des  six  divisions  de  la  fleu r,  qui  offre  à  l’extérieur  
 une  nervure  saillante; les  anthères  sont très-longues;  l’ovaire  est soudé  
 avec  les  téguments  floraux;  le  style est de  la  longueur  des  étamines,  et se termine  
 par  trois  longs  stigmates;  le  fruit  est,  selon  M. Aiton,  une capsule  coriace  
 , oblongue,  obtuse,  à  trois  angles obtus,  à  trois loges,  à  trois  valves ; les  
 graines sont  nombreuses,  attachées sur  deux  rangs  à  un  placenta  centr.il. 
 H I S T O I R E . 
 Le  Strelitzia  est  originaire  des  parties  de l’Afrique  peu  éloignée  du Cap-de-  
 Bonne-Espérançe ;  il  a  été  apporté en Angleterre,  et a  fleuri  pour la première  
 fois  dans les  serres  du  jardin  de Kew.  MM.  Bancks  et  Aiton  ont  dédié  cette  
 plante à  la  reine  d’Angleterre,  qui  est  de  la maison de Meklenbourg-Strelitz :  
 elle  est depuis  quelques  années  cultivée  dans  les jardins botaniques  du  continent  
 ;  elle  fleurit pendant  l’été ;  sa  fleuraison dure  longtemps à  cause de l’épanouissement  
 successif des fleurs ;  il se  passe peu d’étés sans  qu’on  la voie fleurir  
 au  Jardin  du  Muséum  d’Hi stoire  naturelle. 
 E X P L I C A T I O N   D E S   P L A N C H E S . 
 Pl.  77.  La  plante  entière  réduite  de  moitié  de  sa  grandeur  naturelle. 
 Pl.  78.  Les  détails  de  la  fleur  du Strelitzia  de  grandeur  naturelle. 
 1.  La  sommité  de  la  hampe  chargée  de  fleurs.  2.  Une  fleur  dépouillée  de  
 ses  bractées  pour montrer  les divisions  extérieures.  3. La même dépouillée  des  
 divisions  extérieures,  pour  montrer  les  divisions  intérieures,  le  pistil  et  les  
 étamines :  les  deux  plus  grandes  divisions  ont  été  un  peu  écartées  l’une  de  
 l’autre.  4.  Le  pistil  et  les  étamines  dépouillés  de  toute  enveloppe.  5. Une  étamine. 
   6. Une  bractée.