
 
        
         
		Les  étamines  sont  plus  courtes  que  là'corolle ,  et-portent  dés  anthères  linéaires  
 qui  sont  d'abord  d'un  blanc  rose,  passent  ensuite  à  la  couleur  lilas,  
 et  émettent une poussière  blanche.  L ’ovaire ,  qui  est  inférieur  et  à  six sillons,  
 donne  naissance  à  un  style  blanc,  courbé,  filiforme;  le  stigmate  est  à  trois  
 lobes  étalés ,  grêles ,  blancs,  hérissés de  papilles,  en  forme  de  spatule. 
 Je  n’ai  point  vu mûrir le  fruit de  celte plante  : selon Delaroche,  la  capsule  
 est  oblongue,  striée,  à  trois  angles,  S trois  loges  qui  renferment  plusieurs  
 graines. 
 H I S T O I R E , 
 Le Glayeul  couleur  de  chair  est cultivé dans quelques  jardins de botanique;  
 nous  l’avons  trouvé  en  fleur  dans  les  serres  du Muséum  d’Histoire  naturelle 
 «u printemps  passé.  2j.. 
 Il  est  originaire  du  Cap-de-Bonne-Espérance,  et  oette  seule  considération  
 devait bien  faire penser qu’il  différait essentiellement du Glayeul  commun  originaire  
 de  l’Europe.  A   l’exception  d’un  petit  nombre  de  végétaux vagues, et,  
 pour  ainsi  dire, cosmopolites,  l e s   plantes semblent véritablement être attachées  
 à  une  patrie  hors  de  laquelle  on  ne  les  trouve  que  par  accident;  la  détermination  
 de  ces  grandes  régions  botaniques  est  l’un  des  problèmes  les  plus  curieux  
 de  la  géographie  physique;  mais pour y   parvenir,  il  faut  comparer  avec  
 soin  des  échantillons récoltés  dans différents  pays,  et  se  défier des  voyageurs  
 même  les  plus  instruits.  Lorsqu’en  parcourant  des  régions  éloignées ,  un  Botaniste  
 aperçoit  une  plante  peu  différente  de  quelqu’autre  espèce  dE u rop e ,  
 il  aime  à  retrouver  ainsi  des  traces  de  sa  patrie,  et affirme,  sans un  examen  
 scrupuleux,  que  ces  espèces  sont  identiques  :  les  erreurs  se  glissent bien  plus  
 facilement  encore  dans  la  science,  lorsque,  d’après  des  descriptions  souvent  
 incomplètes,  on  détermine  l’identité  des  plantes  originaires  de  pays  éloignés  
 les  uns  des  autres.  L ’accroissement  des  jardins  et  des  herbiers  peut  seul  détruire  
 ces  erreurs,  et  fournir  des  documents  certains  pour  la  géographie  0-  
 tanique  : il est surtout à desirer pour l’avancement de cette partie  de la  science,  
 que  les Naturalistes-voyageurs  ne  se  contentent  pas  de  rapporter  en  Europe  
 les  plantes  qui  leur  paraissent  inconnues,  mais  qu’ils  recueillent  quelques  
 échantillons de celles mêmes qu’ils croyent reconnaître avec le plus de certitude. 
 e x p l i c a t i o n   d e   l a   p l a n c h e . 
 1.  Calice  ouvert  pour  montrer  l’attache  des  étamines. 
 2.  Le  pistil. 
 3.  La  racine  et le  bas  de la  tige.