
 
        
         
		L ’ovaire  est  court,  grêle ;  le  style,  le stigmate  et  l’e'tamine  ne  diffèrent sensiblement  
 de  celui  de  l’Epidendre  à  longs  c ils ,  sinon  que  le  corps  du  style  
 est  soudé  avec  le  labellum  dans  une  plus  grande  partie  de  sa  longueur. 
 La  capsule  est  ovale-trigone,  (  Plum. ) 
 H I S T O I R E . 
 L ’Epidendre  à deux lobes  est  originaire  des Antilles ;  il a  été  trouvé à Saint-  
 Domingue  par  Plumier;  à  la  Jamaïque  p arSwartz, et  a  été  rapporté  de l’île  
 de Saint-Thomas par Riedley,  jardinier de l’expédition du capitaine Baudin.  7\. 
 Dans  son  pays  natal,  cette  Orchidée  vit  dans  les  forêts  sur  les  troncs  des  
 arbres : les  individus  que  Riedley a  rapportés  au  Jardin  des  Plantes  vivaient  
 sur  une  Mimosa ;  depuis  leur  arrivée,  on  les  a  mis  dans  de  la  terre,  et  ils  
 continuent  à  prospérer. Us ont  fleuri  dans  l’automne  qui  a  suivi  leur  voyage. 
 O  B   S   E   B   y  A   T   1   O  N   S. 
 On  a  coutume  de  ranger  les Epidendres  parmi  les plantes  parasites;  et  en  
 effet,  cette  idée  a  dû  naître  facilement  dans  l’esprit  des  voyageurs; mais  un  
 examen  plus attentif de la végétation de  ces plantes singulières,  prouve  qu’elles  
 sont  fausses-parasites  à  la manière  des  Mousses  et  des  Lichens,  c’est-à-dire  
 qu’elles  ne tirent  aucune  nourriture  de  l’intérieur  de  l’arbre, s’en  servent seulement  
 comme de point d’appui, ou peut-être  absorbent l’humidité  superficielle  
 de  lécorce ;  en  effet, leurs  racines  ne  pénètrent  nullement l’écorce des arbres,  
 et ne  portent  aucuns suçoirs analogues à  ceux  des Cuscutes, et nous venons de  
 voir que ces  prétendues  parasites  peuvent vivre dans la  terre comme  les  autres  
 plantes. Parmi les végétaux phanérogames , je ne connais de vraies parasites que  
 les Guys  (2nscum)  et les Cuscutes;  les  premiers  sont  implantés sur  le  corps  ligneux  
 de l’a rbre,  et  ont leurs fibres  tellement  soudées avec  celles  du  sujet que  
 les  injections  colorées,  pompées  par une  branche de pommier,  par  exemple,  
 pénètrent  jusque  dans  le  G uy,  comme je  l’ai  éprouvé  par  plusieurs  expériences  
 ( 1 ) ,  les  Cuscutes  pompent  évidemment  leur nourriture  par  de  véritables  
 suçoirs  implantés  dans  l’écorce  des  plantes  dont ils  veulent  pomper  les  sucs ;  
 mais rien de semblable ne  se  remarque dans les Epidendres ni dans  les Oroban-  
 ches ;  celles-ci n ont  ordinairement  qu’une seule  radicule  fixée  aux plantes  voisines; 
  cette radicule  est calleuse,  et n’admet point les  injections  colorées,  d’où  
 je  suis  tenté  de  conclure qu elle  doit être  regardée, non  comme un moyen  de  
 nutrition, mais comme un  organe  particulier destiné  à  fournir  un  appui  à  ces  
 plantes ;  quant  aux  Epidendres,  l’analogie  du  tissu  de  leurs  feuilles avec celui  
 des Aloës  et  de  plusieurs plantes grasses,  me  fait penser  qu’ils  absorbent  leur  
 nourriture par leurs surfaces, et que leurs racines font l’office de crampons, à peu  
 près commecesappendices radiciformes qu’on observe à la basedes grands Varecs. 
 ( 0   Voy. Bulletin  des  Science»  par  la Société  Philomatique,  11, 45,  p.  16a,.