PLANCHE CINQUANTE-HUITIEME.
U N S O L D A T .
I^tE, foldat Chinois, ne porte jamais fon uniforme complet que/lorfqu’ü
eft appelle à quelque femce^ particulier' Son petit uniforme "ou habit
ordinaire cbnfifté èhfcte larges- Culdttes preffées dan s"U?s bottés ; ou cfiqi?
dfcS bas de cothM-- piqué, '^ a e vefle de deffôus, de cotton bleu ou nbrr,'
flatte négligemment pabdeffc La jaquette êft courte, faite dte'toile dé
Nankin, et boi<déé-en..jpsge.j Au milieu, de cette, jaquette, immédiatement
au^çfeffçms ‘des épaules, eft ppepieçe de drap rpuge,; ayec.^es, carac-
t«es noirs qÿi indiquent' la compagnie e# le coifs auquel il appartient.'
Une lorigjjüe qüeüe luipend jufqlies au dfeffaus de la taille* et il porte fur
la tête le petit Boanfet“oméde poihrêuge. , L’uniformecomplet coàftffé^h
une large’ tunique couvre de broderie. Elle eft-- retenue autour deda, faille
par un large çeànt|irc>n,, qt- elle eft, attachée par devant pàr une agraffe à
omemehs qui reffemhlf à.unbij.ou.
,,I^.urmes ofiènflves’des Chinois font d e s ,a r ç s^ t^ fléchés,’ des piqués,
des labres, des fufils a meches, peu dé'fufils, et des^canons irüft-pfetife
calibre, qui font pour Pbrdmaire hors d’état de fervir,,et qui fënt'mdrîfés
& r leurs murailles-et fur leurs fortereffes. Us paffent pour, tirexittfès-lnad-
adroitement avqe fewis fuftls,, -et pour être très-peuyerfés dans la fçieppide
Les ajrcfeers .portent leurs arcs tout .^ f e t f e s u n e d e n i iT ^ T e
attachée a leur lu n th i giuchi. lx, carquois, contenant généralement une
douzaine dejfeches, leur pend-en travers furffi dès,’ ieS p lûme s^àiffant
par deffus l ’épaule droite. Ceux fpii portent une épée, la portent figfl;»
J uÆ gauche, la poignée par derrière. Quand i l s ® t e lâ tuSS-dii
fourreau, U faut qu’ils paffent la main droite derrière teoe * :m ÿ h o d e qui
peut; réuffir quelquefois pour une attaque infidieufe, mais qui expofe certainement
aux coups d’un antagonifte—alerté. Quelques unes de leurs
epees font d’une longueur remarquable ; les poignées en font faites ’dë
maruerq à pouvoir te e le sM lb x mains. Elles ‘% t tïès-lcwrdesy
et il -n ’y a gijeres que .les bourreaux qui s’en fervent. Les fbldats1 fïir
lefquels ils comptent le plus dans les batailles, font les archers* qui fe
vantent d’avoir tp e grande force (fins' les bras et beaucouô^’adrefte.
Leurs armes defenfives font des cafques coniques en fer, et des cottes
de maille tres-epaiffes, avec un large bouclier, au centre duquel eft ordinairement
peinte la figure d’un tygre grinçant des dents.
- Quand ü n’eft point de ferviçé, le foldat Chinois a la permiflîon de fe
livrer a-des travaux, méchaniques ou de culture - ufagé qui relâche les
.habitudes quai devrait avoir, tandis qu’il conferve des idées, et une manière
d être, affez contraires aux occupations civües. E n général, la profeffion
dés armes en Chine eft refpecftable et avantageufe. La paye, qui eft plus
confidérable. pour chaque individu que les gages d’aucun ouvrier à la
journée eft payée régulièrement fans la moindre déduétion ; la fituation
d un foldat étant regardée comme honorable, et procurant une proviiîon
permanente, on n ’a befoin d’aucune mefure de force ou de sédutftion pour
recruter les armées, quoique Pétabliffement militaire de Chine, y compris
les Tartares même en tems de paix, monte à un million d’hommes d’in»
iantene, et huit coït mille hommes de cavalerie.