PLANCHE TRENTE-HUITIEME.
U N J E U D E M A R I O N E T T E S .
U ne perfonne montée fur un efcabeau, et cachée* jufijü’à ’ la chevillé d u .
pied fous une couverture d’indienne bleue, fait jouer a de tres-petites mario-<
nettes une efpece de comédie. La boit.fûr le fomme repréfentant un théâtres,
On fait mouvoir les petites figures avec beaucoup de grâce et de bienféance,
ce qui fait que les marionettes Cbinoifcs font auffî innocentes, que frivoles,
çt peuvent être montrées fans rifijnes pour la pureté de l’ame des enfans.
La jeuneffe Chinoife reçoit de bonne heure des impreffions de la vertu
et de l ’obéiffance filiales. Ces préceptes les empêchent d’encourir les punitions
prefcrites dans le code des lois de cet empire, confre-ces insérés dége-~
nêrèïqni ofent-violer un feul îles liens facrés que le ciel 'etFla nature ont
formés pour les attacher aux auteurs‘de leur èxiftenee.~ ï | f filS,'*ou petit
fils d ’un Chinois, qui manque à fomdévoîfënvers fori t e e ’et fl.- mere, ou
fon grand-pere et fa grand-mere^ eft condamné par les lôis à refcev&ir%ènt
coups d’un bâton dé bambou ; S’il leur tient un langage injurieux^ iL’ëft
étranglé j s’il levé la main fur eux, il eft décapité j et, s’il les blefle ou les
eftropie, fa chair eft artachée de defius fes os avec des pinces-rougieS au
feu, et on le coupe en mille morceaux. On conjecture auffi que la Habilite
et l’uniformité du cara&ere Chinois, immuable depuis une fuite connue’ de
quatre mille ans, ne fe. fouticnnent que par cette -foumilfion progreffive,
qui remonte par-degrés depuis l’intérieur d ’une famille jufqu’iu-trône.