PLANCHE I TRENTE-SIXIEME.
K O M M E F R A P P A N T ' S U R U N E P E T IT E : G O N G U E
P E N D A N T . U N E E C L IP SE .
L a goûguè, c(alllQ,-eft un inftrument particulier aux'CKiqoiSî.et qui eft
extraordinairemi nt lorforc. Ilto n fiftc tn une .feuille eompoic,
formé jde.zine^iâe ferblanc,-etï.d& -ciiiyre^I ayect|p i | petit rebor.d.’.v-c^est
plus-'grande^.'gongufes^ dans lefquelleS ~on prétend qu’-ib, entre '„finejmqiafe
quantité‘chargent, -footkemplayees, pour les concerts, popr le^ jnîcliques
militaires, é t’âffezfauye'nt scüIiêLfdeclQches ; ,on-lëÿfrappe avecimjfègrafiipi
maillet »deJbois, erorrep'euï lesienteqdikjàrla diftànce.de plUffeiKsdmilles.<
'C h if fon eftirèsTofemnel, et femblablfe à celui d^tffk -cloMic, imi> plu<
aigu ou p u s fort félon la maniéré dont'on.les; bah “ ■
Gçttei-figxHelrepréfentel’éxécutiônîdlun rite.folemneI-,>d’une,(^ffii|ieiesttré-
■pif-nitnt anucniK, mu s que lis Chinois obfcivent enceie a pLeltnt-^ec?
ponctualité *.
:i|jÉLe gouvernement de îChine-'-qui .tâehp deqfeTëndrç lâ“ifqbj£(sinèj âîÿ|là,
fdenCe^et.'fle'la fageffe-, ainfi qu’il l ’eft de lapuiffuue, retient tous-ks aJbo-
nomes/habiles dans.la ville de Pékin. fLascoimâiflàDce ipa4k> qi&dts, corps
çéleftes, leur fait prédire les. lé'elipfes .avec beaucoup d’exaâitudè, ’et ils
communiquent enfuite leurs obfervations à l’Empereur. (Jytlq/jtojiPio] V
a\.mt q u ’il y .ni une ttlipfr , le Cliand'C'olao» nu pienuer nn ultu^slj’uH
nonce par une . prqclamatian7Têt ■ ifffie t-rauve des myp^d^'tiefepèrfonpqs,,
prêtes, à exécuter les cérémonies otdonnées~a cette occalîon. Elles gojpftent
principalement à s’agenouiller, et à frapper la terre du'>frdhtv->l&'toût..aeiCpm7.
pagne d?tm vilain bruit de tambours, de trompettes, efefde.ÿ^|jÿ^^,fq.qi.as.liè’u,
fâns‘relâche jufqu’à ce que l’éclipfe foit finie, "LesflCEmois-jegasdetlLun
fracas "bruyant et effrayant de corps fonores, çarnmê ufrjgrand fpéçifiqué
contre les. efprits malins. Les idées des • baffes, claffes dm, peuple «pative-*
ment aux éclipfes font, que Dieu (car ils ont quelque-idée d’un -Etie
Suprême) ,'cft très en colere, oii que le luminaire eft en diriger d’ètre*détnait
par un monftre aerien •)•.
* Le dix. fept de Novembre 178g, l’Editeur de cette ouvrage eut le plailïr de pouvoir contempler
du milieu des bâtimens dans la rade de Whampôa, la fombre grandeur d’une éclipfe
totale de foleil à dix heures du matin. Quelques unes des plus grandes étoiles-furent vifiblês:-
pendant l’efpace de trois minutes ; et pendant tout le tems de l’.éclipfe la feene environnante,
enveloppée dans nue obfcurité imparfaite, futfinguliercment pi ttorefqqe. Les Chinois regard
nne éclipfe de foleil comme remplie de préfages terribles^ en attendaient la conclufion dans
une ftûpeur'muptte, ou bien en ébraiilant l’ air par des bruits inutiles,. tandis que les Êuro-i
péens, plus éclairés, regardaient ce phénomène avec une curioûté refpcétu.eufé'; - et appuyés
de ces connailfances fuperieures qui leur permettaient de-parler leurs regards au travers de la
■ nature jufques au Dieu de la natme, ils remarquaient fon influence fur les planètes, et ils fe
repofaient fur fes attributs pour le rétablifl’cment dé cet ordre régulier dont ils favaiçnt qu’il
eft l’e&ènce.
+ Tibulle, Ovide, Tite-Live, Juvénal, Tacite, et autres écrivains ont fait mention do
l ’ufage on étaient les anciens de frapper fur quelques inftrumens fonores, pour fauver un
luminaire célefte de ce qu’ils s’imaginaient, auffi eux, être l ’influence fatale et fumaturdle
d’une éclipfe.