38 O R D R E PREMIER.
S E C O N D GENRE.
B O U S I E R S .
C A K A C T E R E s.
S^Kumies en majji, dont ks trch derniers articles fe recourbant vers la tête, forment,
a km extrémité, un petit bouton, qui peut fefeparer en trois feuillets, comme dam
le genre des Scarabes.
Les antennes placées en deffous du crâne, qui efi applati ff fort mince.
Point ä'ecujjon entre les étuis.
Les jambes (f les tarfes des pattes du milieu £f de derrière, larges &f applatis mms
les tarfes de celles de devant, très petits. fr , '
IES Infeftes de ce genre ont beaucoup de rapport avec les Scarabés;
mais ils en différent par trois carafleres eflentiels: Le premier en ce
qu'ils n'ont point, entre les étuis, cet écnflbn, grand ou petit, qu'on trouve
conftamment dans toutes les efpèces de Scarabés.
L e fécond caraHere eft d'avoir le crâne fort applati, formant comme une
plaque, arrondie en devant, fous laquelle font cachées toutes les parties internes
& externes de la tête, ainfi que les antennes, qui ne paiTent guères le
,bord du crâne, quand rinfefie les porte en avant.
Le troiCème caraftere qui les diftingue des Scarabés, c'eft la forme large &
applatie de leurs jambes intermédiaires & poftérieures, & des cinq articles
de leurs tarfes, dont la derniere pièce eft aulïï armée d'un onglet beancouo
plus petit qu on ne le trouve dans le genre des Scarabés.
J^ii jugé inutile de repréfenter ces parties réparées & groffies, parcequ'elles
font allez apparentes dans la ligure do grand Boufier noir.
Tontes les efpèces de ce genre, qui fe trouvent aux Païs-Bas, paffentleur
vie & cherchent leur nourriture dans la fiente des animaux, principalement
dans les bonzes de vaches, que le foleil n'a point encore defféchées, & font
Qinfl deftinés à les confumer & diffiper, pour prévenir que leurs exhalaifons
ii'infeilent l'air.
Les membres des Bonders font parfaitement conformés pour cet emploi
La täte , comme une efpèce de bêche, leur fert à remuer ces matières & à
s y faire un paffage; les articles arrondis de leurs pattes antérieures font
tres-propres a y fouiller; les pattes du milieu & celles de derriere , au contraire,
larges & applaties, faifant en quelque façon l'office de demi nageoil
e s , empechent I'lnfefte d'enfoncer dans une matière trop fluide pour foutenir
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tiir fon poids, & trop confiftantc pour y pouvoir nager. L'Auteur de la
Nature a obfervé un ordre pareil en formant les pieds des oifeaux qui ne font
pas proprement deftinés à nager, mais qui, obligés de chercher leur pâture
fur les mares bourbeufes, ont les doigts des pieds beaucoup plus longs que
d'autres, comme les hérons; ou élargis par des bords membraneux, comme
les grebes; ou enfin liés enfemble à la moitié par des membranes, ainfl que
l'arofette; de même, dans les Boufiers, celui des bruyeres, qui vit parmi
des ordures plus féches, a auffi les pattes les moins larges, & celui de la bouze
de vache a les plus larges de toutes.
Cependant les Bouliers ne pondent pas leurs oeufs dans la matiere qui leur
fert de nourriture, comme font d'autres genres, dont les alimens font affez
durables pour que leurs oeufs puilTant y éclore; au lieu que la fiente des animaux
feroit deffechée & diffipée avant que les oeufs des Boufiers fuSent transformés
en larves; & c'ell pourquoi la Nature leur a donné l'inftinft de les
dépofer ailleurs, vraifemblablement en terre graflé, ^quoique je ne fâche pas
que perfonne jufqu'ici aît découvert, ou communiqué au public , la métamorphofe
d'aucune des efpèces de Boufiers. Leur grand rapport avec les Scarabés
autorife à croire que leurs larves auront aufil beaucoup de relTemblance
avec celles de ces derniers.
J e n'ai jamais trouvé de Boufiers accouplés, ce qui n'eft pas rare dans quelques
efpèces de Scarabés ; & ce n'eft fur d'autre csrtitade que par l'analogie
de ces deux genres, que j'ai déclaré pour mâles ceux qui portent une corne
fur la tête.
Toutes les efpèces de Boufiers qu'on trouve aux Païs-Bas, & dont le nombre
n'eft pas grand, ne vivent que fort peu de tems, puisqu'ils ne paroiffent
que vers la mi-May, & qu'après la fin de Juillet on n'en rencontre plus
que de morts, que les fourmis recherchent avec autant d'avidité que les poiffons
la mouche éphémere. _
Les efpèces exotiques ne font rien moins que communes, & je ne Tache
pas que l'on aît quelques lumieres touchant leur genre de vie, ou leur nourriture;
mais leur refi^emblance extérieure avec les nôtres peut faire conclure
qu'elles n'en diffèrent pas beaucoup à d'autres égards.
I. LE BOUSIER PHALANGISTE VIOLET.
Quoique tous les Boufiers aient la tête recouverte d'un crâne en forme
de chaperon mince , arrondi par devant & légèrement margine dans la
plùpart, ils diffèrent néanmoins entr'eux en ce que le bord -de ce chaperon
eft uni dans quelques efpèces, & échancré dans d'autres. De celles-ci, il y
en a qui n'ont qu'une fimple échancrure ; d'autres l'ont triple, ce qm forme ,
au milieu, deux petites pointes; dans d'autres encore ce bord eft tant loïc
peuondé, & quelques-unes, enfin, l'ont dentelé tout autour.
Le chaperon de la préfente efpèce a , fur le devant, trois échancrures, qoi
forment deux pointes ou picques. Son contour a un petit rebord, & de
n foramet s'élève une groffe corne angulaire, légèrement recourbée en ar-
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