
iq 8 LETTRE SUR UN ELEPHANT
„ formes de crimes , de dents, d'ès , &; qui fè trou-
-■ï$ vent quelquefois dans' des antres, ou dans dés
cav|tés Ibuterraines.
- .„ Enfin notre Auteur examinant de' quelle ma-
„ niere cet animal, dont l’efpéceeft originaire des
„ Indes & de l’Afrique, pourroit être venu dansla
„ Thuringeÿ & avoir trouvé fà fépulture dans le
„fond de cette colline , rapporte les différentes
„ conjeélures quefon fit alors; lesüns voulafttque
•„ cette, bête eût été amenée là par des Marchands
„ de Rome, d autres par -Attila, des troîfiénaes par
>, Charlemagne, 8c d’autres enfin par les Comtes de
„ Gleichen, 8c tous -jugeant en conféquence-qu’elle
'•» avoit été enterrée danç
. „ Tent^ekus oppofe à ceS conjeéfures, i°. Que
„ i’ufàge qu’on a fait de l’y voire dans tous les^tems
„ ne permet pas de croire qu^on> eut jëtté.-Ia ce
„cadavre, fànsl’avoir dépouillé de,,fes'défenfes,
„ a0. Qu?on n’a pas vu tirer des Indes ou cfe-l’Afri-
„que des éléphans d’une taille fi prodigiçufe| 8c
,, que ceux qu’on trànfporte en Europe-, font or-
„ dinairement d’une taille petite ou moyenne, 8c
yi jeunes ; au lieu que celui dont il eft queftion
„ pourroit avoir feîze pieds de hauteur-, & avoit
,} plus de deux fiécles autemsdefà lepultùrefc’eft
„ ainfi, au moins, qu’un Négociant qui avoit paffé
a plufieurs années dans les Indes, en ju.gèà par les
„ défenfes^u fqueîetté, fâifant ufagédes régies
qu’il tenoit des Indiens, & à laide defqùeiies
„ ils connoilfeilt l’âge de ces animaux..
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Une troifiéme raifon que l’Ecrivain de la
, Lettre oppofe aux conjectures que nous avons
rapportées, c eft qu’on ne conçoit pas comment
3, on auroit voulu creufer une folîè d’unotelle pro-
„ fondeur pour cette bête. Et pour renveder entièr
em e n t cette fùppofition, Üajoûte que la dHpo-
„fition de la colline ne permet pas de croire-cette
„prétendue fépulture., puifqu’en considérant a vep •
3> attentidn ee monticule, on apûs’affurer qu’il nV
„•voit jamais été ereufé dans cet e n d ro it^
;,^ P o u r rendre?cette vccité fenfible^ôn fait ob-
„ ferver au Leéteur qu’une terre noire forme le pre-
„ mietftratum de la colline, ou fon lit fiipérieur
„ épais de quatre pieds, fous lequel fe trouve un
yygravïer friable, qui reçoit dans le milieu* de là
„.couche 8c au-defious des pierres de tu f 8c de l’of-
wtepeolle(a). Ce fécond li&a cinq pieds de pro-
„ fondeur, v Une argile fabloneufe, dans laquelle
„ fe trouve encore une veine horizontale, d’ofteo-
„ colle, de deux pouces depaiflèur, fuit ; 8ç aur
„deffous de cette argile,qui occupe fixpiedsd’e£
„ pace toujours mefuré perpendiculairement, il y
„ a la hauteur d’un pied de-cette même matière.
„O n retrouve après cela, .un lit de gravier de fix
,, pieds de profondeur ; 8c enfin on découvre ce
„ fable Hlanc 8c pur, au fond duquel on n avoit
„ pas encore pénétré, le fquelette ayant paru après
( a ) C’eft une pierre fabloneufe, on s’en %t pour aglutiner 3c
remettre en peu de teins les os rompus.
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